[e-med] Améliorer les programmes de lutte contre le paludisme

http://www.senenews.com/2013/07/21/afrique-ameliorer-les-programmes-de-lutte-contre-le-paludisme_61306.html#comment-235347

Afrique: Améliorer les programmes de lutte contre le paludisme
SENENEWS.com | 21/07/2013 à 12:54

Le Royaume-Uni (RU) est un acteur important dans les programmes de lutte contre le paludisme.
Il a dépensé près de 400 millions de dollars l’an dernier et les augmentations prévues pour l’année prochaine porteront ce montant à près de 750 millions de dollars, faisant du même coup du pays le troisième bailleur de fonds international après les États-Unis et le Fonds mondial.
Il s’agit d’une somme importante, et le Bureau national d’audit (National Audit Office, NAO), l’organisme de surveillance des dépenses du RU, a cherché à déterminer si elle était bien dépensée ou si elle pourrait être mieux utilisée.

Le RU dépense son argent de la même façon que la plupart des bailleurs de fonds, c’est-à-dire qu’il finance la recherche et l’achat de moustiquaires, de tests de diagnostic rapides et de médicaments abordables. Les auteurs du rapport du NAO estiment que les programmes bilatéraux du RU sont bien choisis, mais ils identifient certains points faibles au niveau des interventions. Ces points faibles sont communs à tous les acteurs et ne concernent pas seulement le Royaume-Uni, mais les auteurs pensent qu’il est possible de faire mieux.

Le rapport traite par exemple de la question des moustiquaires. L’argent de l’aide britannique a permis de financer l’achat de près de 25 millions de moustiquaires traitées depuis 2010. Le nombre de moustiquaires distribuées fait l’objet d’un suivi et d’une surveillance. Tout va bien jusqu’ici. Le problème, c’est que le fait de posséder une moustiquaire ne signifie pas nécessairement qu’on l’utilise. En examinant de plus près la situation dans des pays spécifiques, les auteurs du rapport ont constaté que le nombre de familles tanzaniennes et nigérianes dont les jeunes enfants utilisaient effectivement les moustiquaires avait très peu augmenté alors même que celui des ménages possédant des moustiquaires avait monté en flèche.

Il est évident qu’on ne peut forcer quelqu’un à dormir sous une moustiquaire ou à l’utiliser pour protéger ses enfants, mais les auteurs du rapport estiment que la fourniture de moustiquaires devrait être « plus systématiquement accompagnée de campagnes d’information opportunes destinées à en généraliser l’usage ».

Source AllAfrica

A mon avis tout ce qui est dit à propos de cette lutte est certes bon, mais
il faut amener les états à assainir l'environnement immédiat où vivent nos
populations afin qu'elles soient en bonne santé pour un travail productif
générateur des bonnes conditions de vie d'une façon générale et dépendre
moins de toutes ces aides extérieures.

Phcien Léon Cibuabua / RDC

Je suis totalement d'accord avec toi cher confrère Cibuabua. Je pense qu'on gagnerait mieux à s'attaquer à la racine du problème qui est visiblement la question d'hygiène environnementale et d'ignorance des populations. Tant que nous contourneront la réalité des choses, les problèmes vont toujours demeurer.

Dr DAPRÉ Djoukoua Hugues Michel

Dr Cibuabua,
Je saisis l'opportunité de votre mail pour m'interroger effectivement sur
les options actuelles de la lutte contre le paludisme, notamment l'accent
mis sur les moustiquaires imprégnés (MILDA) au détriment de
l'assainissement de l'environnement. Le Burkina est engagé actuellement
dans une 2e campagne de distribution de MILDA, alors que partout dans les
villes et les campagnes il y a des gîtes à moustiques à souhait, dont
personne ne s'en préoccupe. Certains gîtes sont mêmes le fruit des
aménagements infrastructurels de l'Etat ou des communes. Pour ceux qui
connaissent Ouagadougou, je prends l'exemple d'une excavation qui a été
aménagé sur l'avenue circulaire au secteur 28, entre le siège du SIAO et
l'Hopital Pédiatrique Charles de Gaulle. C'est une véritable agglomération
de moustiques créé par des experts de l'urbanisme, entourée de plusieurs
débits de boisson à ciel ouvert qui fonctionnent de 18h à l'aube. Combien
de clients de ces débits de boisson sont rentrés se coucher sous leur MILDA
après avoir pris leurs doses de plasmodium? Dans ma langue maternelle, il y
a un proverbe qui dit qu'il ne sert plus à rien de fermer la porte si on a
laissé déjà le fantôme entrer dans la maison.

Les MILDA ont été identifiés par les experts internationaux comme une
intervention à gains rapides, et s'imposent à nos Etats, comme élément de
stratégie par une dictature financière. Il y a certainement dans les MILDA
des gains rapides, mais il faut s'interroger " A qui profitent rapidement
ces gains et quelles sont leurs natures? S'expriment-ils en indicateurs de
santé ou en espèces sonnantes et trébuchantes?
Cordialement!

--
Simon KABORE
Directeur Exécutif du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
Tel: bur (226) 50 37 70 16
         Cel: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@rame-int.org

Il est possible d'utiliser médiatiquement la lutte contre le paludisme pour
améliorer l'environnement
Mais il faut aussi se rappeler que les anophèles vivent essentiellement dans
des eaux limpides et qu'ils sont donc rares en milieu urbain où les eaux
sont très chargées

Il serait grave de penser que les moyens actuels de lutte contre le
paludisme, soit essentiellement l'utilisation des moustiquaires imprégnées,
pourraient être remplacés par l'assainissement du milieu
Il faut améliorer cet assainissement mais il serait dramatique de pense que
cela pourrait être financé par les fonds de lutte contre le paludisme. Le
résultat risque d'être nul pour les deux.

Dr JL Rey santé publique

Il me semble que ce ne serait pas 'grave' mais au contraire basé sur notre
expérience en Europe! N'est ce pas l'assainissement de l'environnment qui a
permit aux Etats européens de se débarasser du paludisme...? Sinon est ce
qu'on distribuait des moustiquaires imprégnées à l'époque de Shakespeare?
Je recommenderai le discours d'adieu d'André Rougemont disponible sur
internet.. il parle de la cécité des rivières, et de l'abandon de la lutte
vectorielle...mais son exemple est valable pour f'autres pathologies!
A Dakar, par exemple, l'infestation de moustiques est extraordinaire, un
développement très rapide ces dernières années, il FAUT ABSOLUMENT
s'interesser à nouveau à l'environnment... et c'est bien ce que proposait
Rio 20...
La vente d'articles spécifiques plait aux donateurs mais ne règle par les
problèmes de fond.

Garance Upham