[e-med] Éthiques et Sociétés : Pourquoi le paludisme nous concerne

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Dans un éditorial publié le 17 décembre sur le site d’informations Atantico.fr, le journaliste Gilles Klein se questionne sur le peu d’intérêt médiatique dont souffre le paludisme, maladie due au parasite plasmodium transmis par les moustiques qui en sont porteurs, qui se multiplie dans le foie et s’attaque aux globules rouges.

À Gilles Klein de s’interroger à savoir si cette indifférence des médias s’explique parce que l’Europe n’est pas concernée par la maladie principalement concentrée en Afrique. Parallèlement, le même constat peut se faire outre-Atlantique, au Canada.

Or, le paludisme n’est pas si loin de nous.

Certes, selon les chiffres de 2010 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a eu près de 655 000 décès dus à cette maladie. Et parmi les personnes atteintes, 81% étaient des Africains et 91% des décès sont survenus en Afrique.

Pourtant même si la maladie se traite et que les taux de mortalité ont baissé depuis 2000, elle demeure une menace internationale en raison de moyens financiers insuffisants pour l’éradiquer. Le paludisme tue toujours un enfant par minute. Les solutions pratiques concrètes existent comme les moustiquaires à imprégnation d’insecticides durables qui restent l’un des moyens les moins coûteux mais les plus efficaces.

Mais voilà, la crise économique qui touche principalement les pays donateurs fait craindre à l’OMS une baisse considérable des fonds attribués à la lutte contre le paludisme. Selon l’organisation mondiale, 5 à 6 milliards annuels sont nécessaires pour atteindre les cibles mondiales pour lutter efficacement contre la maladie. En 2011, ces fonds s’élevaient à 2 milliards. Et le ralentissement économique risque de contracter ces fonds pour les prochaines années et les ramener à 1,5 milliard. Avec moins de fonds, le paludisme peut facilement s’étendre.

Sans compter le problème de la résistance des moustiques aux insecticides qui semble également s’aggraver puisque 45 pays ont constaté une résistance à l’une des quatre classes d’insecticides utilisées dans les moustiquaires.

Bref, le paludisme n’est pas seulement une maladie africaine. Les chiffres de l’OMS nous disent aussi qu’il y a eu 216 millions de cas, et ce dans plus cent pays. 86% des décès concernent des enfants de moins de 5 ans. Même l’Europe a connu 176 cas en 2010 et selon les estimations, la maladie menaçait en 2010 près de 3,3 milliards de personnes dans le monde. Vous, nos enfants, moi.

L'OMS suggère, pour atteindre le financement nécessaire à la lutte contre le paludisme, aux pays concernés par la maladie l'adoption d'une taxe sur les billets d'avion dont le produit serait affecté à la lutte contre le paludisme. Seriez-vous prêts à payer pour?
Envoyé de mon iPad
Simon KABORE
Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)