[e-med] (10)Paludisme : de nouveaux médicaments à prix abordables au Cameroun

L'analyse du Dr. PHILIPS mérite un commentaire :
Les actions du Fonds Mondial n'ont une durée de 3 ou 5 ans et n'ont pas vocation à se substituer aux programmes nationaux. C'est pourquoi d'ailleurs certains Etats ont refusé l'aide du fonds car ils n'étaient assurés de pouvoir prendre la relève. Une partie de la réponse se trouve dans l'initiative UNITAID. Mais rien n'est gratuit ni en santé, ni en éducation ni ailleurs. Les Etats qui n'ont que de faibles ressources fiscales sont certes dépendants de l'aide internationale. Mais pour combien de temps?
Est ce que Bill Gates ou la Fondation Rockfeller pourra supporter le fardeau encore longtemps? Il vaut mieux que les Etats eux-mêmes organisent leur système et assurent la pérennité avec leurs moyens. La solidarité internationale a des limites et certains Etats "riches" ne sont jamais bailleurs.

Aujourd'hui dans le journal Le Monde, il y a un article sur la trypanosomiase, maladie négligée chère à MSF et à DNDi. Il s'agit d'un traitement du vecteur par la stérilisation des populations mâles des glossines par irradiation. Cette technique est connue et avait été utilisée notamment sur les blattes. Elle a été expérimentée avec succès en 1997 en Tanzanie et "Le coût de cette technique n'est pas plus élevé que celui des méthodes chimiques, "sauf lors de son lancement, précise M. Kozanek, mais elle peut mener à une extinction complète si le pays coopère". Les freins à son développement restent cependant les faibles sources de financement et l'instabilité politique de certains pays africains. "Pour être efficace, une fois lancée, cette technique ne doit pas être interrompue sur une longue période".

Quelle solution? Il faut certes mettre en place un multilatéralisme coopératif mais il faut relégitimer l'Etat dans ses fonctions collectives et régaliennes. Des transitions seront nécessaires mais les pays en développement ne peuvent vivre éternellement de charité. C'est pourquoi certains Eats ont exigé que les populations contribuent financièrement aux traitements.

Alors paroles vides? Ce n'est pas si sûr.

Philippe BOUSCHARAIN
pharmacien
philippe.bouscharain@wanadoo.fr

Je vous avoue que ces arguments récurrents contre la gratuité des soins sont
comme un fléau dans nos systèmes sanitaires. Malheureusement, ce fléau est à
un stade d'épidémie parce que beaucoup de nos décideurs et de leurs
conseillers sont convaincus ou font semblant d'être convaincus par cela. Je
penche beaucoup sur le "faire semblant" parce que assez d'études ont montré
les limites de la contribution financière des populations et les avantages
de la gratuité des soins.
Les adeptes de la contribution des populations ont très souvent tendance à
oublier que les gouvernements sont les 1ers responsables de la santé de leur
population. Les donateurs n'interviennent que quand ces gouvernements
n'arrivent pas à remplir leur responsabilité: ce qui est très souvent le
cas. Un gouvernement qui met en place un système de santé qui exclut la
majorité de sa population aux soins est-il responsable? Est-il responsable
pour un gouvernement de garantir la pérennité d'un système pour une minorité
de sa population en laissant la majorité à elle-même.
Quand Dr Boucharain parle de "religitimer l'Etat dans ses fonctions
collectives et régaliennes", qui pense-t-il est responsable de cette perte
de légitimité de l'Etat. N'est-ce pas lui-même par sa démission et son
incapacité à proposer à sa population un système de santé souverain et
adapté aux besoins.
Que l'on ne nous parle pas de l'insuffisance des ressources, il est juste
question de prise de conscience et de priorité dans la répartition. Il
suffit souvent de voir le train de vie de l'Etat. Pendant que les
responsables de certains services centraux ont 3 véhicules de fonction (4x4
et autres types de luxe), il y a souvent des hôpitaux sans ambulance
décente.
Nous restons convaincus que les refrains actuels contre la gratuité des
soins ne sont que des paravents de la démission et de la faillite de nos
Etats en matière de santé. C'est pourquoi il ne pas des "paroles vides".
Non, c'est sur qu'ils servent à quelque chose.

Simon KABORE
Coordonnateur
Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
Tel bureau: 226 50 34 55 32
Portable: 226 70 24 44 55
E-mail: simonkabore@rame-bf.org
Site web: www.rame-bf.org

Merci pour ces remarques pertinentes
Nos gouvernements n'agissent qu'en retard et souvent c'est la population qui
en patissent
Après ils nous demandent de voter pour eux
c'est de la DEMAGOGIE
Makonda mbuta emery
coordinateur ong: solidarité chrétienne pour le développement integré