Bonjour,
Je suis assez choquée par la réponse qui est donné au sujet du cout de l'ACT abordable, parce qu'il a été démontré que les familles africaines dépensent des grosses sommes pour leurs soins.
En effet mais ses dépenses ne sont nullement limité au secteur privé ou informel; également dans les structures publiques ou à vocation publique les patients doivent payer des sommes considérables et sont ainsi appauvris. Ce n'est pas rien qu'on l'appelle la pauvreté iatrogène!
Nos études dans plusieurs pays africains ont démontré que les patients dépensent des sommes importantes pour des consultations simples au niveau premier, des sommes équivalent à une trois semaines de leur dépenses générales. Pour se permettre ses soins essentiels, grand nombre d'entre eux devaient s'endetter ou vendre des biens.
Si vous considérez que ce n'est pas un problème de faire courir à une population déjà pauvre des risques d'appauvrissement, je vous réfère aux déclarations autour des objectifs de le réduction de la pauvreté et les objectifs de dévelopement du millénaire.
Qu'est-ce que ça veut dire alors? ou encore des paroles vides?
Comme personnes à vocation médicale, il faudrait partir de l'objectif de réduire la mortalité et la morbidité dues à la malaria, n'est-ce pas? Comment allez-vous obtenir une couverture suffisante pour avoir un impact si la tarification cause une exclusion et/ou un délai du traitement correct?
Je répète que je me pose des questions sur la déontologie (accountability) de faire payer des médicaments deux fois, une fois par le fond global et une autre fois par les patients. Autant plus qu'on sait que dela rend l'aide moins efficace et porte des risques d'effets secondaires négatifs concernant l'appauvrissement.
Aussi bien les bailleurs de fonds que les autorités locales devraient prendre leur responsabilité pour assurer que les fonds dépensés pour la santé (dans ce cas un traitement de malaria efficace) portent vraiment au bénéfice de ceux qui ont besoin.
Dr. Mit Philips
Médecins Sans Frontières
Bruxelles, Belgique
Mit.PHILIPS@brussels.msf.org
Bonjour,
La question qui est posée aujourdhui concerne les traitements du paludisme,
hier, c'était le SIDA et avant la tuberculose, la lèpre..;
Plutôt que de catégoriser, ne faut-il pas repenser tous les financements et
en premier le recouvrement des coûts, qu'il soit partiel ou total?
Faut-il faire évoluer l'IB? Faut-il tout condamner et proposer autre chose?
Faut-il aider les gouvernements à mettre à disposition des médicaments?
Faut-il aider les malades à acheter des médicaments? Comment va t-on éviter
la corruption?
Dans certains pays, la situation économique est telle qu'il est illusoire de
faire payer quoique ce soit. Ce sera toujours trop cher.
Serge Barbereau
serge.barbereau@wanadoo.fr
Le Ministère de la santé n'a pas souhaité que les ACT soient délivrés
gratuitement pour ne pas déstabiliser la politique générale des autres MEG.
Néanmoins, les marges des différents acteurs du SYNAME (Système National
d'Approvisionnement des médicaments au Cameroun) ont été revues à la baisse
pour obtenir un prix raisonnable pour les patients (de 140 à 600 F CFA pour
un traitement de 3 jours)
Les marges des MEG sont fixées en général comme suit : Prix CAF x 1,15 (PV
CENAME) x 1,36 (Prix CAPP Centres d'Approvisionnement Pharmaceutique
Provincial, relais installés dans les 10 provinces du territoire, étant
donné la topographie et la diversité des lieux à desservir) x 1,15
(Formations sanitaires)
Pour les ACT : Prix CAF x 1,10 (CENAME) x 1, 08 (CAPP) x 1,10 (Formations
sanitaires) car l'approvisionnement/distribution/gestion/dispensation ont un
coût.
L'accent a été mis pour les enfants de moins de 5 ans (140 F CFA) (la moitié
des traitements commandés leur sont destinés, soit environ 2,4 millions de
traitements sur les 4,3 prévus en année 1) (40% de la mortalité chez les
enfants de moins de 5 ans est dû au Paludisme) Le paludisme représente 40%
des dépenses de santé des ménages et 40% des cas d'hospitalisation dans la
population générale.
D'ailleurs, le Fonds Mondial n'a pas voulu subventionner les ACT à 100 % du
fait du classement du Cameroun en revenu intermédiaire - tranche inférieure
par la Banque Mondiale ; avec un accent particulier sur les populations
vulnérables (dont les enfants)
Il n'est pas exclu qu'en cas de réussite la gratuité puisse être faite par
la suite notamment pour les jeunes enfants et autres catégories.
D'autre part, les circuits public et privé délivreront tous les ACT à un
prix administré (il n'y aura plus de déstabilisation du malade à ce niveau
en matière de prix). On ne doit plus trouver les monothérapies par voie
orale suite à leur retrait l'année dernière.
Ce programme pourra être pérenne dans la mesure où le bon usage de ces
médicaments sera maîtrisé. Actuellement, il y a une forte tendance des
familles à l'automédication.
Il a fallu à peine 5 ans pour que le Fansidar devienne pratiquement
inefficace à cause du mauvais usage. En outre, le LANACOME disposera de
matériels de contrôle de la qualité financés par la subvention (HPLC, CPG,
CCM) En 2005, des contrefaçons d'artésunate ont été trouvés en lien avec le
Nigeria. L'aspect pharmacovigilance est aussi soutenu. Le FM exige la tenue
d'indicateurs de performance et de résultats et un décaissement trimestriel
à partir de ceux-ci (c'est la Phase I d'une durée de deux ans qui démarre)
En espérant avoir éclairci les choses,
Nous sommes ensemble,
Christophe PRAT
Conseiller Pharmaceutique
Ministère de la santé publique du Cameroun
Cellulaire : 00 237 625 82 65
e-mail : ceprat2@yahoo.fr
Ce débat sur l'arrivée de nouveaux médicaments et par l'intermédiaire de
l'aide internationale du débat sur la gratuité est fondamental.
Je poursuis mon intervention: quel est le pourcentage de chiffre d'affaire
' traitement du paludisme' des centres de santé, des grossistes privés, des
officines privées? Quel sera la viabilité financière de ces structures avec
l'arrivée " gratuite" des ACT?
Ne va t'on pas tout détruire ce qui a patiemment été construit ces 10
dernières années?
Serge Barbereau
C'est une option et les autorités doivent se
prononcer. Mon avis personnel est de faire connaitre
que nos états ont commencé par la gratuité des
médicaments car ils avaient une assistance à côté de
leur budjet de fonctionnement. Cet assistance se retire
petit à petit et les ruptures des médicaments ont
commencé à se faire sentir. Depuis la dévaluation du
francs CFA, les pays de la zone ont senti la nécessité
de lancer les politiques pharmaceutiques nationales et
la création des centrales d'achat, qui vont en paire
avec l'initiative de Bamako, basée sur le recouvrement
des coûts inhérents à la vente des médicaments et les
prestations des soins. Les subventions que nos états
ont promis de verser dans les formations
sanitaires n'ont jamais été versées, ces structures
vivent par les maigres revenus de la vente des
médicaments et la prestation des services. Alors faire
encore un recul vers la gratuité, c'est tuer
progrssivement nos formations sanitaires.
Pour les Comores, l'état exige de vendre ces produits à
bas prix et pensez à la perennisation car cette
assistance pourrait se retirer un jour.
Notre confrère DR IKILILOU DHOININE, vice président de
l'Union des Comores, chargé du Ministère de la santé se
bat pour que cette assistance ne tue pas les aquis
d'hier notamment le recouvrement des coûts tout en
reconnaissant que des mesures particulières doivent
être prises pour les enfants de moins de 5 ans et les
femmes enceintes. C'est ainsi que les moustiquaires
sont donnés gratuitement aux catégories des personnes
citées et vendus à un prix symbolique (250f comorien) à
la population.
DR A.El badaoui Mohamed
DG PNAC
MORONI
COMORES
--- "serge.barbereau" <serge.barbereau@wanadoo.fr> a
écrit :