(Diffusion en direct sur le web de l'Assemblée mondiale de la Santé 2015 en français :
http://www.who.int/mediacentre/events/2015/wha68/webstreaming/fr/
CB)
Allocution du Dr Margaret Chan, Directeur général, à la Soixante-Huitième Assemblée mondiale de la Santé Dr Margaret Chan
Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé
18 mai 2015
Monsieur le Président, Excellences, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs, Nous vivons une période de transitions et de transformations.
L’OMS intervient actuellement au Népal après les séismes qui ont ravagé le pays, coordonnant le travail de plus de 150 organisations humanitaires et de 130 équipes médicales étrangères autosuffisantes.
Mais l’essentiel de notre action d’urgence est concentré en Afrique de l’Ouest, où nous avons actuellement un millier d’agents sur le terrain. Fin 2013, le virus Ebola a étendu son rayon géographique, dévastant les populations et les économies de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone
Le monde était mal préparé pour faire face à une épidémie aussi vaste, aussi grave, aussi prolongée et aussi complexe. L’OMS a été dépassée, comme tous les autres intervenants. Les besoins auxquels l’Organisation a dû répondre étaient plus de 10 fois supérieurs à ceux auxquels elle a jamais été confrontée depuis près de 70 ans qu’elle existe.
Avec le soutien de nombreux partenaires et d’États Membres, les trois pays ont fait d’immenses progrès ces derniers mois. Le 9 mai dernier, l’OMS a déclaré la fin de l’épidémie de maladie à virus Ebola au Libéria. Je tiens à féliciter la Présidente, Mme Ellen Johnson Sirleaf, pour sa direction exemplaire tout au long de cette crise.
Le personnel de l’OMS restera dans les trois pays jusqu’à ce que la tâche soit accomplie, y compris le redressement des services de santé essentiels.
La flambée de maladie à virus Ebola a accéléré le processus de réforme de l’OMS, rendant absolument prioritaire la refonte des opérations d’urgence.
J’ai pris des décisions sur la base de la résolution adoptée à la session extraordinaire du Conseil exécutif sur Ebola, en janvier 2015, et du premier rapport du groupe chargé de l’évaluation intérimaire de la riposte à Ebola.
J’ai entendu ce que l’ensemble du monde attend de l’OMS: des chaînes de commandement claires, des procédures administratives simplifiées propices à une action rapide, une bonne coordination avec les autres, une plus large participation des communautés et une meilleure communication.
En ce qui concerne le commandement, mes six Directeurs régionaux forment un excellent cabinet. Ils me conseillent, je les écoute et je décide.
En tant que Directeur général de l’OMS, j’ai à cœur de bâtir une organisation ayant la culture, les systèmes et les ressources indispensables pour diriger la riposte aux épidémies et aux autres urgences sanitaires. L’organisation que vous voulez. L’organisation dont le monde a besoin.
J’ai entrepris des changements fondamentaux pour permettre à l’OMS de bien faire ce travail. Je suis en train de créer un nouveau programme unique pour les urgences sanitaires qui regroupe toutes nos ressources consacrées aux flambées épidémiques et aux situations d’urgence aux trois niveaux de l’Organisation.
Ce nouveau programme privilégie vitesse, souplesse et impact rapide. Il relève directement de moi et j’en suis responsable devant vous. Le programme prévoira des indicateurs de réalisation montrant ce qui doit être accompli dans un délai de 24, 48 et 72 heures, pas de plusieurs mois.
Le renforcement des moyens de riposte nationaux est l’un des grands objectifs de cette initiative. Les partenariats avec les principaux organismes du système des Nations Unies et d’autres acteurs internationaux sont un élément central. Il s’agit notamment du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, de l’UNICEF, du Programme alimentaire mondial, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et de Médecins sans frontières.
Comme j’en ai été priée dans la résolution adoptée en janvier par le Conseil exécutif à sa session extraordinaire sur Ebola, j’ai dressé des plans en vue de constituer une réserve mondiale de personnels pour les urgences sanitaires en puisant dans le Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie, le groupe de responsabilité sectorielle Santé, les équipes médicales étrangères et d’autres structures encore. Leur travail sera coordonné par le nouveau programme.
Nombre de gouvernements ont créé des équipes d’intervention rapide qui peuvent être mobilisées rapidement pour faire face aux crises nationales ou internationales. Je leur sais gré de l’aide qu’elles ont offerte à l’OMS. Nous mettons cette aide à profit dans l’action que nous menons au Népal frappé par des séismes.
Je renforce les compétences de mon personnel d’urgence en faisant appel à des logisticiens, des spécialistes de l’anthropologie médicale et de la communication sur les risques. Ces forces supplémentaires se reflètent dans l’augmentation que j’ai proposée dans le projet de budget programme 2016-2017.
Le programme aura une liste de coordonnateurs compétents et expérimentés pouvant être rapidement mobilisés dans l’ensemble de l’Organisation pour diriger les opérations d’urgence sur le terrain.
Le programme aura ses propres règles institutionnelles et plateformes opérationnelles. Je suis en train de mettre au point des procédures simplifiées de gestion et d’administration, notamment pour la logistique, les achats et le recrutement du personnel.
Avec l’appui des États Membres, je constitue un fonds de réserve de 100 millions de dollars (US $), financé par des contributions volontaires flexibles, afin que nous disposions des ressources nécessaires pour mettre immédiatement sur pied une riposte initiale.
En bref, je procède aux cinq changements suivants:
Je crée un programme unifié pour les urgences sanitaires, qui relève directement de moi.
Je mets en place des instruments clairs pour mesurer les résultats du programme, sur la base de partenariats avec les autres intervenants.
Je constitue une réserve mondiale de personnels pour les urgences sanitaires et je renforce nos effectifs de base et nos effectifs supplémentaires pour l’intervention en cas d’urgence.
J’élabore de nouveaux processus institutionnels permettant de mener une action rapide et efficace
Et j’ai proposé des options concernant un nouveau fonds de réserve de 100 millions de dollars (US $).
Plus jamais je ne veux voir l’Organisation confrontée à une situation à laquelle elle ne peut faire face faute d’y être préparée, d’avoir le personnel, le financement ou les structures administratives nécessair
Nous allons avancer sans perdre un instant. Je compte mener ces changements à bien d’ici la fin de l’année.
La suite de l'intervention est ici : http://www.who.int/dg/speeches/2015/68th-wha/fr/