[e-med] Avancée contre la maladie du sommeil

Avancée contre la maladie du sommeil
http://www.irinnews.org/fr/report/100169/avancée\-contre\-la\-maladie\-du\-somme
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KISUMU/NAIROBI, 4 juin 2014 (IRIN) - Les scientifiques ont salué la
découverte de données relatives aux séquences du génome de la mouche
tsé-tsé, le vecteur responsable de la transmission de la trypanosomiase
humaine africaine (THA), couramment appelée maladie du sommeil. De tels
progrès pourraient jouer un rôle essentiel dans la mise au point de
stratégies d'éradication de l'insecte, et réduire la morbidité et la
propagation des autres maladies qui lui sont associées.

« L'accès au génome pourrait à terme permettre de faire progresser les
connaissances sur la biologie fondamentale de la mouche tsé-tsé et du
trypanosome, le parasite qu'elle transmet. Certains aspects de sa biologie
pourraient révéler des vulnérabilités, comme la gestation de jeunes larves
dans l'organisme de la femelle, la dépendance de la mouche à l'égard des
bactéries qui vivent à l'intérieur de ses cellules et la technique inédite
de repérage de ses proies », a dit Mathew Berriman, responsable du groupe
Étude du génome parasitaire du Wellcome Trust Sanger Institute, à IRIN par
email.

« Les protéines impliquées dans la perception de la lumière, de l'odeur et
du goût ont permis d'ouvrir la voie à un perfectionnement des pièges. Nous
avons également trouvé dans le génome la preuve de virus associés aux
guêpes parasitaires - cela laisse entrevoir la possibilité d'un prédateur
naturel de la mouche tsé-tsé existant dans la nature ; si on
l'identifiait, on pourrait s'en servir en vue d'un contrôle biologique. »

Serap Aksoy de l'université de Yale, qui a coécrit l'étude, a dit à IRIN :
« La trypanosomiase africaine affecte des milliers de personnes en Afrique
subsaharienne. L'absence d'une carte complète du génome de la mouche
tsé-tsé constituait un obstacle majeur à l'identification de ses
vulnérabilités ».

Elle a ajouté : « Cette communauté de chercheurs dispersée en Afrique, en
Europe, en Amérique du Nord et en Asie a créé un outil de recherche
précieux pour s'attaquer à la prolifération dévastatrice de la maladie du
sommeil ».

Les chercheurs ont également trouvé un ensemble de protéines olfactives et
visuelles qui semble gouverner les principales réactions comportementales
de la mouche, telles que la recherche d'hôtes nourriciers ou de
partenaires sexuels.

Les mouches tsé-tsé ont une biologie très inhabituelle. Contrairement aux
autres mouches qui pondent des oufs, ces dernières donnent directement
naissance à une unique larve qui se développe en mouche adulte en
s'alimentant des sécrétions des glandes lactées de sa mère.

Le Welccome Trust Sanger Institute a dit dans un communiqué : « Cet
insectevecteur de maladie
<http://www.sanger.ac.uk/about/press/2014/140424-tsetse.html&gt; a développé
des méthodes biologiques inhabituelles et inédites pour traquer et
infecter sa proie. Son système sensoriel avancé permet à différentes
espèces de mouches tsé-tsé de traquer des hôtes potentiels aussi bien
grâce à la vue qu'à l'odorat ».

« Cette étude expose une liste des éléments responsables des processus
clés et ouvre la voie à de nouvelles stratégies de prévention pour réduire
le nombre de décès et de maladies associés à la trypanosomiase humaine
africaine et d'autres maladies véhiculées par la mouche tsé-tsé. »

Selon les chercheurs, le séquençage du génome a permis de révéler « le
répertoire spécial de protéines de la mouche intervenant dans
l'approvisionnement, le filtrage et l'emmagasinage du sang, la viviparité
[rétention et croissance de l'oeuf fertilisé au sein du corps maternel
jusqu'à ce que le jeune animal, à l'état de larve ou de nouveau-né, soit
en mesure de mener une existence propre] et l'expression d'analogues de
protéines lactiques de mammifère ».

Identification de protéines décisives

« Des protéines ont été identifiées qui jouent un rôle décisif dans
l'alimentation de la larve à naître - interférer avec ce processus
briserait le cycle de vie », a dit M. Berriman du Wellcome Trust Sanger
Institute.

L'étude a été menée par une équipe de 146 scientifiques travaillant pour
78 instituts de recherche à travers 18 pays. Ils ont analysé le génome de
la mouche tsé-tsé et ses 12 000 gènes.

Outre la maladie du sommeil, la mouche tsé-tsé est également responsable
de la nagana (ou trypanosomiase animale africaine) chez le bétail.

« La maladie du sommeil menace des millions de personnes dans 36 pays
d'Afrique <http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs259/fr/&gt;
subsaharienne », a rappelé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Nombre des populations affectées « vivent dans des régions reculées avec
un accès restreint à des infrastructures sanitaires adaptées, ce qui
complique la surveillance et, partant, le diagnostic et le traitement de
la maladie. De plus, le déplacement des populations, la guerre et la
pauvreté sont d'importants facteurs facilitant la transmission ».

La maladie attaque le système nerveux central, en provoquant de graves
troubles neurologiques, voire la mort en l'absence de prise en charge.

Les chercheurs espèrent que ces nouvelles découvertes sur le génome de la
mouche permettront la mise au point de répulsifs ou d'insecticides.

En 2009, l'OMS a mis sur pied une banque d'échantillons pour aider les
chercheurs à développer des outils diagnostics innovants et bon marché.
Cette dernière contient des échantillons de sang, de sérum, de liquide
céphalorachidien, de salive et d'urine de patients atteints des deux
formes de la maladie, ainsi que des échantillons de personnes saines
vivant dans des régions où la maladie est endémique.

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