Bruxelles attendu au tournant sur des propositions pharmaceutiques
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iC23Ny_a8ew3GqgBovxWuVpyK
n-Q
Il y a 14 heures
BRUXELLES (AFP) Bruxelles, qui devrait dévoiler la semaine prochaine deux
textes législatifs encadrant l'industrie pharmaceutique, a essuyé mercredi
une rafale d'objections de la part d'organisations de consommateurs et de
certains distributeurs de médicaments.
La présentation de ces nouvelles propositions par le commissaire européen à
l'Industrie Günter Verheugen avait été reportée il y a un mois en raison de
l'opposition de nombreux autres commissaires européens.
Selon les détracteurs du projet, les deux textes revenaient alors à éliminer
le commerce "parallèle" (par des grossistes agréés) des médicaments délivrés
sur ordonnance et à autoriser les groupes pharmaceutiques à faire de la
publicité sur leurs produits.
M. Verheugen a dû revoir sa copie avant de solliciter l'aval des
commissaires mercredi prochain.
Dans le doute, vingt organisations européennes représentant les
consommateurs, les patients et les professionnels de la santé ont toutefois
écrit mercredi au président de la Commission européenne José Manuel Barroso
pour exprimer "leurs inquiétudes".
Ils défendent notamment la diffusion d'une information "indépendante,
comparative, non-biaisée, et non-publicitaire" sur les médicaments.
"Une déréglementation mal avisée des règles actuelles sur les médicaments
sous ordonnance risque de conduire à des dépenses accrues, tandis que tout
bénéfice à la santé ou à la qualité des soins de santé reste à prouver",
écrivent les vingt organisations dans leur lettre.
Le projet législatif ne va pas jusqu'à autoriser la publicité pour les
médicaments, mais il introduit une nouvelle souplesse pour mieux communiquer
certaines informations aux patients.
Le second texte en préparation vise en fait à lutter contre le phénomène
inquiétant des contrefaçons de médicaments, en sécurisant la chaîne
d'approvisionnement.
Les négociants du "commerce parallèle de médicaments" achètent des
médicaments sous brevet aux groupes pharmaceutiques afin de les revendre
dans leur propre pays ou de les exporter à l'étranger.
Arrivés à destination, ces médicaments doivent toutefois être pourvus de
nouveaux emballages, pour comporter notamment une boîte et une notice
d'utilisation dans la langue du pays.
Le projet pourrait interdire à ce type d'intermédiaires toute manipulation
de l'emballage des médicaments, ce qui revient à les écarter du marché de
l'exportation.
Les groupes pharmaceutiques seraient alors les seuls à dicter leurs prix de
vente dans chaque pays de l'UE.
"Notre profession est tout aussi réglementée que celles des groupes
pharmaceutiques. Nous faisons partie du secteur", s'est défendu mercredi le
président de l'association des distributeurs parallèles européens de
médicaments, Richard Freudenberg.
"Nous réclamons des preuves selon lesquelles cette méthode de distribution
pose des problèmes de sécurité", a-t-il dit, en s'insurgeant contre tout
amalgame avec l'activité des contrefaçons.
Il propose de confier ce dossier à la commissaire à la Santé Androulla
Vassiliou, en accusant M. Verheugen de "promouvoir un programme commercial
de l'industrie pharmaceutique sous couvert de protection des patients
européens".