E-MED: Communiqu� OMS : M�decines traditionnelles et parall�les
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Communiqu� de presse OMS/38
16 mai 2002
LANCEMENT PAR L�OMS DE LA PREMI�RE STRAT�GIE MONDIALE POUR LES M�DECINES
TRADITIONNELLES OU PARALL�LES
La m�decine traditionnelle devient de plus en plus populaire dans les pays
industriels et jusqu�� 80 % des gens y ont recours dans les pays du Sud
dans le cadre des soins de sant� primaires. Cette situation a conduit les
praticiens et les consommateurs � s�inqui�ter de l�innocuit� et, surtout,
des questions de politique, de r�glementation, de preuves, de biodiversit�,
ainsi que de pr�servation et de protection des connaissances traditionnelles.
L'Organisation mondiale de la Sant� (OMS) publie aujourd�hui un plan
mondial sur le sujet. Cette strat�gie pr�voit un cadre politique pour aider
les pays � r�glementer les m�decines traditionnelles ou
parall�les/compl�mentaires, afin de les rendre plus s�res, plus accessibles
et viables.
Environ 80 % des Africains ont recours � la m�decine traditionnelle. Pour
cette raison, nous devons agir vite afin d��valuer son innocuit�, son
efficacit�, la qualit�, la standardiser et prot�ger ainsi notre h�ritage et
nos connaissances traditionnelles.
Nous devons �galement l�institutionnaliser et l�int�grer dans nos syst�mes
nationaux de sant� �, a expliqu� le docteur Ebrahim Samba, Directeur
r�gional de l�OMS pour l�Afrique.
Dans les pays riches, un nombre croissant de patients fait appel aux
m�decines parall�les pour des soins pr�ventifs ou palliatifs. En France, 75
% de la population a eu recours au moins une fois � des traitements
compl�mentaires ; en Allemagne, 77 % des services soignant la douleur
proposent l�acupuncture et, au Royaume-Uni, les d�penses en m�decines
parall�les ou compl�mentaires atteignent les 2,3 milliards de dollars des
Etats-Unis par an.
L�utilisation des traitements traditionnels � mauvais escient peut
toutefois donner lieu � des probl�mes. Par exemple, on utilise en Chine la
plante m�dicinale Ma Huang (Eph�dra) pour les traitements de courte dur�e
des congestions de l�appareil respiratoire. Aux Etats-Unis, elle a �t�
commercialis�e comme compl�ment di�t�tique et son utilisation prolong�e a
provoqu� au moins une douzaine de d�c�s, ainsi que des attaques cardiaques
et c�r�brales. En Belgique, au moins 70 personnes ont d� subir des greffes
de rein ou des dialyses � la suite d�une fibrose interstitielle, apr�s
avoir absorb� une plante de la famille des Aristolochiaceae, � nouveau
comme compl�ment di�t�tique.
La m�decine traditionnelle ou compl�mentaire est � la fois victime de l�
enthousiasme sans esprit critique et du scepticisme mal inform�, explique
le docteur Yasuhiro Suzuki, Directeur ex�cutif � l�OMS de Technologie de la
sant� et produits pharmaceutiques. Notre strat�gie a pour but de tirer
profit de son v�ritable potentiel pour am�liorer la sant� et le bien-�tre
des gens, tout en minimisant les risques li�s � une mauvaise utilisation
des rem�des ou � une efficacit� qui n�a pas �t� prouv�e. �
Dans les pays en d�veloppement, o� plus d�un tiers de la population n�a pas
acc�s aux m�dicaments essentiels, la d�livrance de traitements
traditionnels ou parall�les s�rs et efficaces pourrait jouer un r�le
essentiel dans l� am�lioration de l�acc�s aux soins. Mais, alors que la
m�decine traditionnelle a �t� pleinement int�gr�e dans les syst�mes de
sant� en Chine, dans les deux Cor�e et au Viet Nam, de nombreux pays n�ont
pas collect� de donn�es syst�matiques sur ce type de soins.
Au niveau mondial, le march� des traitements traditionnels atteint les 60
milliards de dollars des Etats-Unis par an et il est en augmentation
constante. En plus de la s�curit� des patients et des menaces sur les
connaissances et la biodiversit�, le d�veloppement de la commercialisation
en l�absence de r�glementation pourrait � la longue menacer l�acc�s � ces
traitements en les rendant inabordables dans les populations pour
lesquelles ils repr�sentent la principale source de soins. Pour cette
raison, il est n�cessaire d�adopter une politique de protection des
connaissances autochtones et traditionnelles.
Environ 25 % des m�dicaments modernes d�rivent de plantes utilis�es tout d�
abord en m�decine traditionnelle. L�efficacit� de l�acupuncture dans le
soulagement des douleurs et des naus�es a �t� bien d�montr�e. Des essais
contr�l�s randomis�s �tablissent �galement de mani�re convaincante que l�
hypnose et les techniques de relaxation peuvent soulager l�anxi�t�, les
sentiments de panique et l�insomnie. D�autres �tudes ont montr� que le yoga
pouvant r�duire les crises d�asthme, tandis que les techniques de Tai chi
aident les personnes �g�es � avoir moins peur des chutes.
A c�t� des pathologies chroniques, la m�decine traditionnelle a �galement
des applications sur les maladies infectieuses. En Afrique, en Am�rique du
Nord et en Europe, trois personnes sur quatre vivant avec le VIH/SIDA font
appel � des traitements traditionnels ou compl�mentaires pour divers
sympt�mes et pathologies. En Afrique du Sud, le Medical Research Council
�tudie l�efficacit� d�une plante, Sutherlandia microphylla dans le
traitement des malades du SIDA. Utilis�e traditionnellement comme tonique,
elle pourrait augmenter la vigueur, l�app�tit et la masse corporelle des
personnes vivant avec le VIH.
On a d�couvert r�cemment qu�Artemisia annua, plante m�dicinale chinoise
utilis�e depuis pr�s de 2000 ans, �tait efficace contre le paludisme
r�sistant et elle a suscit� l�espoir de pouvoir �viter une grande
proportion des 800 000 d�c�s infantiles provoqu�s chaque ann�e par des
acc�s graves.
La strat�gie OMS pour les m�decines traditionnelles ou parall�les a pour
but d�aider les pays � :
*�laborer des politiques nationales portant sur l��valuation et la
r�glementation de ces pratiques
*�tablir une base de donn�es plus solide sur l�innocuit�, l�efficacit� et
la qualit� des produits et pratiques traditionnels ou parall�les ;
*veiller � ce que ces m�decines soient accessibles et abordables, notamment
les plantes m�dicinales essentielles ;
*promouvoir le recours justifi� sur le plan th�rapeutique � ce type de
m�decine, de la part des prestataires de soins comme des consommateurs.
On peut consulter la strat�gie, document de travail � adapter et � mettre
en �uvre au niveau r�gional, et d�autres informations sur le sujet sur le
site :http://www.who.int/medicines/organization/trm/orgtrmmain.shtml
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