E-MED: Cotrimoxazole et Sida (3)

E-MED: Cotrimoxazole et Sida (3)

Bonjour,

Voici deux (tardives) remarques � propos du cotrimoxazole pris en continu
dans la pr�vention des infections opportunistes chez les personnes
infect�es
par le VIH :

1- Il ne faut pas oublier que les antibiotiques ont des "externalit�s" :
ils n'ont pas qu'une action sur la personne malade, mais aussi sur le
"paysage" microbiologique, en raison de l'effet de s�lection des souches
r�sistantes qu'elle entraine. Autrement dit, m�me si un essai th�rapeutique
a montr� le b�n�fice du traitement syst�matique par le cotrim, cette
efficacit� n'est valable que pour aujourd'hui.

Si la pr�valence des personnes infect�es par le VIH est inf�rieure � 1%
(situation fran�aise d'aujourd'hui), on peut supposer que les effets
syst�miques d'un traitement g�n�ralis� � cette population seront faibles.
Qu'en sera-t-il dans les pays o� la fr�quence de l'infection VIH chez les
adultes est de 3 � 8 % (pays africains consid�r�s comme peu atteints) et
dans ceux o� elle monte au dessus de 15-20 % ?

Je crois que personne aujourd'hui ne sait mod�liser le risque d'un
traitement cotrim g�n�ralis� � ces populations. Mais ce que nous savons des
capacit�s de mutation des bact�ries permet de dire que le risque de
d�velopper des r�sistances g�n�ralis�es au cotrim sont r�elles. En d'autre
termes le succ�s de la pr�vention g�n�ralis�e (une bonne couverture de
cette population par le cotrim) pourrait bien d�boucher rapidement sur son
�chec (le d�veloppement des r�sistances) dans les pays � haute pr�valence.
Quel sera alors l'antibiotique de premier recours d'ici quelques ann�es ?
et quel sera son co�t ? Il faut y penser d�s maintenant.

2- Par contre, il me parait int�ressant de recadrer le d�bat sur le
cotrimoxazole alors tant de monde r�ve des antir�troviraux pour tous :
commen�ons par des choses simples avant les complexes.

Si un pays ne peut d�velopper un r�seau de services de sant� minimum
permettant de diagnostic de l'infection VIH, l'annonce de la
s�ropositivit�, le suivi r�gulier des personnes infect�es par le VIH
(clinique, psychologique, et de laboratoire) avec la prescription d'un
produit facilement disponible sous forme g�n�rique et peu couteux tel que
le cotrimoxazole, alors il est inutile de penser aux antir�troviraux.

Vouloir distribuer des antir�troviraux sans que les pr�requis pr�c�dents
soient assur�s serait � la fois un �chec m�dical (rechutes, s�lection de
souches r�sistantes par traitements partiels ou interrompus) et du
gaspillage.
En ce sens, la g�n�ralisation de la pr�vention au cotrim est un test
grandeur nature sur la capacit� des services de sant� � assurer un
v�ritable suivi � long termes des personnes infect�es par le VIH.
Elle m�rite donc d'�tre soutenue.

Denis Fontaine
DFontaine@aol.com
ReMeD
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