[e-med] D�veloppement du march� des fabricants de g�n�riques

E-MED: D�veloppement du march� des fabricants de g�n�riques
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Les g�n�riques affichent des croissances � deux chiffres
LE MONDE | 13.11.03 | 13h24
L'envol�e des d�penses de sant� incite les gouvernements � favoriser leur
d�veloppement.
Les fabricants de g�n�riques, ces inventeurs du "m�dicament libre"
(d�barrass� de tout brevet), ont des raisons de se r�jouir. Leur march� est
encore appel� � grandir : avec le vieillissement de la population, la
consommation de m�dicaments va s'envoler et, avec elle, les d�penses de
sant�.

Cette hausse programm�e des co�ts incite tous les gouvernements � favoriser
les solutions �conomes et en premier les m�dicaments g�n�riques, 30 % � 40 %
moins chers.

R�GLEMENTATIONS NATIONALES

Autre bonne nouvelle pour eux : d'ici � 2006, une bonne dizaine de
m�dicaments prot�g�s repr�sentant chacun plus de 1 milliard de dollars de
chiffre d'affaires (858 millions d'euros) vont tomber dans le domaine public
: le Diflucan (infections vaginales), le Zithromax (otites), le Zocor
(anti-cholest�rol), le Zoloft (anxiolytique), l'Imitrex (antimigraineux) et
quelques autres encore. Selon le cabinet IMS Health, les ventes mondiales de
g�n�riques devraient augmenter de 20 % en 2004, et en moyenne de 14 % par an
de 2005 jusqu'en 2009. Ce march�, qui repr�sente d�j� un chiffre d'affaires
de 57 milliards de dollars (49,5 milliards d'euros), devrait atteindre 72
milliards en 2007.

Cette industrie jeune se d�veloppe selon les r�glementations nationales. Aux
Etats-Unis o� les prix des m�dicaments sont libres, le gouvernement a
utilis� le g�n�rique comme une technique de r�duction des co�ts. R�sultat :
les copies repr�sentent 37 % du march� en volume. En France, o� le prix du
m�dicament est sous contr�le administratif, le g�n�rique repr�sente 5 % du
chiffre d'affaires du m�dicament et 9 % du volume. Des chiffres faibles m�me
s'ils repr�sentent une "performance compte tenu de la nouveaut� du march�"
dans l'Hexagone, estimait Geoffroy Saint-Claire Deville, directeur g�n�ral
de IMS Health, � l'occasion d'un colloque organis� � Dreux (Eure-et-Loir)
sur les enjeux de l'industrie pharmaceutique, le 24 septembre.

Si l'Europe s'annonce comme un march� prometteur, malgr� une tutelle
tatillonne, l'avenir imm�diat du m�dicament g�n�rique se situe aux
Etats-Unis, mais �galement du c�t� des march�s �mergents : Europe centrale
et Am�rique latine. Deux facteurs soutiennent le d�veloppement du g�n�rique
dans tous les pays du monde : d'une part, la g�n�ralisation des
prescriptions m�dicales en d�nomination commune internationale (DCI) -
l'ordonnance doit comporter le nom de la mol�cule et non celui d'une
marque -, d'autre part, le pouvoir de substitution accord� aux pharmaciens.
Dans le premier cas, l'uniformisation sera facilit�e par la diffusion
croissante des logiciels d'aide � la prescription. Quant aux pharmaciens, le
droit de substituer le g�n�rique � un m�dicament de marque deviendra moteur,
si la marge vers�e par les fabricants de g�n�riques est confortable. Ce "
d�placement du pouvoir de d�cision des m�decins vers les pharmaciens, ou en
tous cas un meilleur partage" devrait, selon Jean-Michel Peny, consultant de
Smart Pharma Consulting, favoriser l'essor du g�n�rique.

D�LOCALISER LA PRODUCTION

Si le march� est immense, les b�n�fices n'ont rien d'�vident. D'abord, les
grands laboratoires d�fendent fermement leurs brevets en justice. Ensuite,
les marges accord�es aux pharmaciens obligent les fabricants de g�n�riques �
d�localiser leur production vers des pays � faible co�t de main- d'�uvre
comme la Chine ou l'Inde. Seul moyen, � leurs yeux, de limiter les co�ts de
production, qui repr�sentent 50 % du prix d'un m�dicament g�n�rique. Mais
ces d�localisations ne sont pas sans risque : � l'avenir, il est fort
probable que les pays en d�veloppement cr�eront leur industrie (Inde, Chine,
Cor�e du Sud...), laquelle prendra une part croissante du march�.

Pressentant le danger, les fabricants cherchent � s'en pr�munir. Deux
strat�gies semblent s'affronter aujourd'hui : il y a ceux qui soutiennent
une action de niche, comme Ivax, Mylan ou Hexal, qui se sont recentr�s sur
des m�dicaments � valeur ajout�e sur des march�s rentables comme les
Etats-Unis. Et ceux qui ont opt� pour rechercher une taille critique au
niveau mondial (Sandoz, Teva...).

Yves Mamou

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La protection des brevets en jeu � Bruxelles

Fabricants de g�n�riques et laboratoires pharmaceutiques s'affrontent �
Bruxelles. La F�d�ration europ�enne des industries et associations
pharmaceutiques (Efpia) a publi�, le 5 novembre, ses exigences sur la
protection des donn�es - pour emp�cher la copie des informations pr�sent�es
� l'appui d'une demande d'autorisation de mise sur le march� -, estimant
qu'elle �tait "vitale pour stimuler la recherche".

La F�d�ration souhaite �galement que le Parlement europ�en maintienne la
dur�e des brevets � dix ans, comme cela a �t� pr�vu par le conseil des
ministres de l'Union et m�me qu'il prolonge cette protection d'un an, en cas
de nouvelles indications. L'Efpia r�clame aussi des d�finitions plus
strictes pour les m�dicaments g�n�riques. Le lobby des laboratoires estime
que la copie d'un m�dicament ne devrait �tre autoris�e que si la
"duplication" ne donne lieu � aucun changement de la formule chimique. Dans
l'hypoth�se contraire, les fabricants devraient �tre appel�s � r�aliser
eux-m�mes des tests de s�curit� et d'efficacit�. Donc augmenter leurs co�ts.

� ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 14.11.03