[e-med] Des étudiants contre les médicaments de la rue

[Des e-mediens peuvent-ils nous en raconter un peu plus ?]

Pharmacie : manif des étudiants contre les médicaments de la rue, Abdoulie Jo, Le Soleil (Dakar)
19 Mai 2005

Les étudiants en cinquième année de Pharmacie se mobilisent contre l'inacceptable. À travers leur marche d'hier, ils ont voulu ouvrir la conscience de l'opinion publique sénégalaise sur la nécessité de rompre d'avec les " pharmacies de l'informel ", qui menacent à court terme le métier.
Munis de pancartes, de banderoles, les étudiants en cinquième année de Pharmacie ont battu le macadam, dans l'après-midi d'hier, sous une bonne escorte policière. Ils étaient une bonne vingtaine de personnes décidées à partir à l'assaut de la citadelle des " criminels des médicaments de la rue ". Il s'agit pour eux de tirer la sonnette d'alarme sur un état de fait qui risque à terme de devenir un véritable problème de santé publique. Partis de la grande porte de la Cité Universitaire, ils ont rallié, après une véritable démonstration de force à travers les quartiers de Fass-Delorme, Gueule Tapée et la Médina, le siège de la Radio Télévision Sénégalaise, sis au Triangle Sud.
Dans un contexte essentiellement caractérisé par de nouvelles politiques permettant aux pays du Tiers-Monde d'avoir accès aux médicaments à de bas prix sur le marché mondial, Hicham, étudiant marocain, secrétaire général du bureau de la " promotion cinquième année Pharmacie " de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) considère que la conscience humaine ne doit plus accepter qu'une telle situation perdure. " Il urge de mettre un terme à l'institutionnalisation des " pharmacies de l'informel " dans un pays qui aspire à être émergent. " Aujourd'hui, il est possible d'acheter, à partir d'une officine pharmaceutique, du paracétamol en raison de 60 F.CFA la plaquette ", laisse-t-il entendre. En outre, précise-t-il, le fait que beaucoup de médicaments soient subventionnés par l'État à hauteur de 28 % constitue une aubaine pour les populations. " Une raison de plus pour que l'État sévisse en appliquant la réglementation en vigueur ".
Pour Cheikh Tidiane Bitèye, président du bureau de ladite promotion, si les Sénégalais ne se mobilisent pas contre ce mal, en passe d'être banalisé, de lourdes menaces vont peser sur la profession de pharmacien. À son avis, rester dans l'expectative revient objectivement à prononcer l'oraison funèbre d'un corps professionnel, qui fait la fierté du Sénégal. Situation que " Keur Serigne Bi ", la " multinationale " des médicaments de la rue, est en train, selon lui, d'assombrir. Loin de lancer l'offensive contre ce refuge des " criminels des médicaments de la rue ", il affirme que leur objectif consiste à sensibiliser les Sénégalais sur les dangers qu'il y a à s'approvisionner sur un marché, qui ne répond pas aux critères les plus élémentaires de l'assurance qualité. Étant donné que tout médicament obéit à des normes de conservation bien déterminées, l'on se demande encore qu'est-ce qui peut bien pousser des personnes, souffrant de maladie quelconque, à se rabattre sur les médicaments de la rue. HN