E-MED: Des m�dicaments en manque de qualit�
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Sur le site de Infosciences :
http://www.infoscience.fr/articles/articles_aff.php3?Ref=667
Des m�dicaments en manque de qualit�
Dans les pays en voie de d�veloppement, les m�dicaments en circulation ne
sont pas d'une qualit� extr�me. Au Niger et en Asie du sud-est, plus d'un
tiers sont des copies ou des sous-produits.
Dans nos pays industrialis�s, nous avons une confiance absolue en la qualit�
de nos m�dicaments.
Malheureusement, ce n'est pas le cas dans les pays en voie de d�veloppement.
Les m�dicaments fabriqu�s au Niger et en Asie du sud-est sont inefficaces
et, � terme, dangereux. Deux campagnes d'�tudes viennent d'�tablir que le
tiers des traitements circulant dans ces pays dans tous les organismes de
sant� sont des copies ou des produits mal dos�s. Les trafics qui s'ensuivent
autour des faux sont pr�judiciables pour tous ceux en attente d'un
traitement vital.
La qualit� des m�dicaments est un probl�me de sant� publique dans les pays
en voie de d�veloppement. Absence d'acc�s � des produits actifs d'excellente
qualit�, manque de contr�les suffisants et de proc�d�s adapt�s rendent ces
m�dicaments impuissants contre la plupart des maladies tropicales. La
contrefa�on et l'utilisation de produits chimiques incapables de r�sister �
la chaleur et � l'humidit� conduisent � l'arr�t d�sastreux du traitement
th�rapeutique ou s'accompagnent de r�sistances aux pathog�nes. Lorsque les
m�dicaments contrefaits se substituent aux vrais traitements, la mort n'est
pas bien loin. Il est extr�mement difficile de discerner les faux de tous
les sous-produits qui �chappent aux contr�les drastiques de fabrication.
Pour en limiter la circulation, l'urgence est maintenant de conna�tre
l'�tendue g�n�rale de cette dangereuse pharmacop�e.
Au Kenya, 46% des m�dicaments locaux seraient sous-dos�s. Au Niger, on se
penche sur les causes de leur manque de qualit�. "Il ne s'agit pas pour
l'instant d'identifier l'origine de fabrication ou de contrefa�on de ces
m�dicaments mais d'obtenir des donn�es sur leur r�elle qualit� et leur
efficacit�," explique Robert Taylor de l'Universit� Robert Gordon en
Grande-Bretagne. Ce professeur en pharmacie a men� une campagne pour
identifier tous les m�dicaments, essentiels selon la liste �tablie par
l'Organisation mondiale de la sant� (OMS), que l'on peut trouver dans les
pharmacies nig�riennes.
Quarante-huit pour cent d'entre eux sont en dehors des normes
pharmacologiques normalement adopt�es. Quand certains traitements, comme les
antipalud�ens, contiennent moins de 25% de leur substance active, d'autres
en sont totalement d�pourvus. Et non des moindres : le pyrazinamide, un
antituberculeux, et le metronidazole, un antibiotique. Un pr�judice �norme
lorsque l'on sait que parmi ces produits, certains servent � traiter l'une
des plus graves affections respiratoires infantiles. "Il y a quelques
ann�es, 80 000 personnes avaient �t� vaccin�es avec des faux produits.
Plusieurs milliers sont morts de n'avoir pu �tre trait�s efficacement,"
raconte Jacques Pinel, pharmacien � M�decins sans fronti�res (MSF).
Cependant, rien de comparable avec les pays de l'Asie du sud-est. L'OMS
s'inqui�te de ne pouvoir distinguer et contr�ler dans ces r�gions les faux
m�dicaments des rem�des sous-dos�s. Sur ou sous-dos�s, les m�dicaments
nig�riens restent en grande partie proches des limites pharmacologiques
standards. Preuve qu'il n'y a pas contrefa�on mais de s�rieux manques dans
leur fabrication et leur contr�le.
Dans les �choppes, pharmacies et h�pitaux du Cambodge, du Laos, de Myanmar
(Birmanie), de la Tha�lande et du Vietnam sont vendues des tablettes
estampill�es "artesunate", un antipalud�en particuli�rement vital et
infaillibe contre le parasite Plasmodium falciparum. Mais qu'on ne se fie
pas � la marque.
Plus d'un tiers d'entre elles ne contiennent aucune des substances
attendues. Simplement un succ�dan� d'antipalud�en peu efficace. De pures
imitations, jusqu'� l'emballage. Pour Nicholas While, de la Facult� de
m�decine tropicale de Bangkok, qui rapporte ces r�sultats, il est urgent de
lancer des campagnes de sensibilisation contre "ce trafic meurtrier." Car
il s'agit bien d'un v�ritable trafic. Les prix de ces m�dicaments
contrefaits sont 30 � 45% moins chers que les vrais. Pour certains de ces
pays, c'est une v�ritable manne pharmaceutique qui est contr�l�e par deux ou
trois groupes, travaillant vraisemblablement main dans la main.
Rien ne permet actuellement de contr�ler la diss�mination de ces faux
m�dicaments. Il y a une dizaine d'ann�es, le Nigeria a d�pens� 68 millions
de dollars pour tenter de r�soudre ce probl�me. D'apr�s ce que rapporte
Robert Taylor, il y a quelques progr�s. Resterait � sensibiliser les
populations contre le danger qu'elles encourent. "Les grands groupes
pharmaceutiques pourraient aussi reconsid�rer leur strat�gie �conomique afin
que la trafic ne soit plus une affaire rentable," ajoute Alain Li Wan Po, du
Centre de pharmacoth�rapie de Birmingham. Du moins, peut-on esp�rer qu'un
programme d'expertise, patronn� par ces m�mes groupes, se mette en place
pour conseiller tous les fabricants de m�dicaments locaux.
Olivier Donnars
[Mod�rateur : mettre des pourcentages est une mauvaise id�e : cela
correspond le plus souvent � un �tat des lieux � partir d'une �tude avec un
nombre limit� d'�chantillon pr�lev� � un moment donn� dans un circuit
d'approvisionnement d�fini. Dans ce cas il est dangeureux d'extrapoler comme
il est dit dans cet article "Au Kenya, 46% des m�dicaments locaux seraient
sous-dos�s". Quelqu'un connait l'�tude de Robert Taylor ? Carinne Bruneton]
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