[e-med] Economie de la prise en charge du VIH/SIDA dans les PED

E-MED: Economie de la prise en charge du VIH/SIDA dans les PED
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Economie de la prise en charge du VIH/SIDA dans les pays en d�veloppement

D�claration du Pharo
(r�sum� de J�r�me Dumoulin d'une d�claration de 9 pages en anglais. La
d�claration compl�te peut vous �tre envoy�e sur demande)

Une r�union organis�e par l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida et
L'Institut d'Economie Publique d'Aix-Marseille s'est tenue le 27 mai au
Pharo (Universit� de M�diterrann�e � Marseille) sur les questions
�conomiques de la prise en charge du VIH/SIDA dans les pays en
d�veloppement. Outre un certain nombre d'experts, y participaient deux prix
Nobel d'�conomie ( Kenneth Arrow et Joseph Stiglitz ), M. Urbain
Olanguena-Awono, Ministre de la Sant� du Cameroun, et M. Zola Skweyiya,
Ministre du D�veloppement Social d'Afrique du Sud.
La r�union a analys� la plupart des arguments contre l'accro�ssement des
soins curatifs du VIH/sida dans les pays du Sud faisant r�f�rence �
certaines formes de rationalit� �conomique.

1� Avec la concurence des m�dicaments g�n�riques, les efforts internationaux
des organisations des Nations Unies pour promouvoir des prix diff�renci�s
plus bas pour les m�dicaments contre le VIH/SIDA, les efforts d'acquisition
syst�matiques des gouvernements et la pression de la
soci�t� civile ont permis d'obtenir une chute importante des prix dans
certains pays en d�veloppement qui apporte un espoir pour am�liorer l'acc�s
� des soins effectifs dans ces pays., Dans la litt�rature �conomique, les
relations entre les droits de propri�t� intellectuelle et l'innovation
restent ambigus, aussi les int�r�ts priv�s sur les droits de propri�t�
intellectuelle doivent �tre �quilibr�s par l'int�r�t sup�rieur de la
soci�t�, en particulier celui de la sant� publique. L'accord ADPIC doit �tre
reconsid�r� avec un oeil critique par les �conomistes et par les d�cideurs.
Il est clair que les brevets affectent les prix des m�dicaments
contre le VIH /SIDA. Les participants � la r�union ont reconnu � l'unanimit�
qu'il faut d'urgence de nouvelles approches � la gestion collective des
droits de propri�t� intellectuelle et de nouvelles approches innovantes pour
promouvoir la R&D pour les innovations ayant une dimension de bien public
global, comme les m�dicaments contre le VIH/SIDA.
Parce que la concurrence des m�dicaments g�n�riques est la cl� pour assurer
l'accessibilit� � long terme, il faut r�soudre les questions de la
disponibilit� locale et de qualit� des m�dicaments. Ceci doit �tre
accompagn� d'efforts pour am�liorer l'accessibilit� aux moyens de pr�vention
( microbicides, pr�servatif f�minin,...) et des tests de diagnostic et de
surveillance.

2� Il y a des preuves empiriques croissantes que la pr�vention et le
traitement peuvent jouer des roles compl�mentaires pour contr�ler le
VIH/SIDA. Ainsi, l'incidence d�pend de l'effet de la disponibilit� du
traitement sur les comportements � risque. La seule voie pour arriver � des
conclusions d�finitives sur les cons�quences de l'acc�s aux anti-r�troviraux
(ARV) sur la pr�vention n'est pas de reporter l'acc�s � plus tard, mais
plut�t de surveiller l'�volution des comportements � risques � mesure que
les traitements deviennent disponibles � grande �chelle dans les pays en
d�veloppement.

3� Il faut reconsid�rer l'argument de certains �conomistes que, dans les
pays en d�veloppement, m�me avec des prix r�duits, les ARV serait moins
efficace que d'autres actions de sant� publique. En consid�rant les co�ts
indirects (pertes de production) un nombre croissant d'entreprises priv�es
en Afrique, Asie et Am�rique latine ont consid�r� comme rentable de financer
ces soins � leurs salari�s. Les pays d�velopp�s consid�rent comme rationnel
de financer des soins qui co�tent jusqu'� 2 fois le PIB par habitant par
ann�e de vie sauv�e. En appliquant ce crit�re, l'usage des ARV pour la
pr�vention de la transmission m�re-enfant est clairement co�t -efficace et
devrait �tre mise en oeuvre � grande �chelle. Dans les pays � revenu moyen
comme le Br�sil ou l'Afrique du Sud (revenu par habitant entre 700 et 1400
US $), la trith�rapie est d�j� consid�r�e comme efficace, tandis que des
co�ts de soins plus bas (150-300 US$) peuvent �tre raisonnablement esp�r�s
pour les pays les plus pauvres et le crit�re de co�t-efficacit� sera ainsi
satisfait.
L'argument de co�t-efficacit� ne doit plus �tre utilis� pour l�gitimer des
d�lais et des retraits par les gouvernements et organisations donatrices
pour lancer des programmes d'acc�s aux ARV � grande �chelle.

4� Les besoins pour accroitre l'acc�s aux ARV ont �t� estim�s de 8 � 10
milliards d'US$ par an , financ�s par la communaut� internationale et les
ressources nationales.
L'�pid�mie a des impacts diff�renci�s sur les populations des pays : les
femmes sont davantage affect�es, ou ont moins acc�s aux traitements
efficaces. Des estimations du co�t macro-�conomique de l'�pid�mie
l'�valuent � une baisse d'environ 1 % du taux de croissance en Afrique dans
les pays � haute pr�valence, ce qui pourrait �tre supportable.
Ces estimations ont lourdement sous-estim� les co�ts �conomiques et sociaux
� long terme. Une recherche r�cente montre qu'il peut y avoir un
effondrement du capital humain et de la productivit� dans les pays � haute
pr�valence, avec un modification catastrophique du r�gime de croissance �
long terme des �conomies.

5� Un contr�le et un soutien public fort sont essentiels pour le succ�s de
la diffusion des trith�rapies : dans le contexte des pays en d�veloppement,
les programmes efficaces ont besoin de distribution de m�dicaments � travers
des r�seaux organis�s par l'Etat. Pour cela, il faut des recherches
�conomiques pour analyser les difficult�s chroniques rencontr�es par les
programmes publics de soins et de pr�vention dans les pays en d�veloppement.
La mont�e en puissance de ces programmes peut se heurter au plafond de la
capacit� locale d'absorption, mais elle peut alors catalyser les moyens
d'am�lioration des infrastructures locales n�cessit�es pour la fourniture de
soins effectifs.

En conclusion, les participants � la r�union ont �t� unanimes � l'id�e de
cette d�claration et de ces recommandations comme bases de discussions dans
les prochains forums et conf�rences nationaux et internationaux o� seront
d�battues les questions de l'acc�s aux soins du VIH/Sida dans les pays en
d�veloppement.

L'ensemble de ces questions est expos� en d�tails dans un livre (en anglais)
"Expanding HIV/AIDS care in developing countries : economic issues and
challenges" qui sera publi� par l'Agence Nationale de la Recherche sur le
Sida (101 rue de Tolbiac 75013 Paris) le 13 juillet 2003.

J�r�me Dumoulin
LEPII - CNRS - Universit� Pierre Mend�s-France
Grenoble
jerome.dumoulin@upmf-grenoble.fr

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