06 juin 2012
MENACE En Grèce, pénurie de médicaments
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edicaments/
La Grèce, suspendue aux prochaines élections législatives du 17 juin et à
une nouvelle aide financière, doit faire face à une pénurie de médicaments.
The Economic Times revient sur ce nouvel effet de la crise outre un taux
de chômage à 21,7 %, l'augmentation des suicides, et la montée des
extrêmes en politique.
"Les firmes pharmaceutiques ne s'intéressent plus à la Grèce, où les
hôpitaux et les pharmacies sont endettés," assure un représentant des
pharmacies grecques, cité par The Economic Times, avant de détailler :
"C'est le cas de Roche, Bayer, Novartis et Saphi et d'autres grands groupes
pharmaceutiques." "Le prix des médicaments est également extrêmement bas
comparé à d'autres pays européens", relève encore le représentant.
Selon les chiffres de Reuters, groupes pharmaceutiques et pharmaciens
attendent qu'on leur rembourse encore 1 milliard d'euros. S'enclenche alors
ce cycle vicieux : les pharmaciens refusent de délivrer des médicaments
gratuits aux patients assurés par la grande couverture santé nationale et ne
servent que les clients payant eux-mêmes leurs médicaments. Les pharmaciens
n'étant en effet pas remboursés pas l'Etat, ils ne sont plus en mesure de
régler les firmes pharmaceutiques qui leur fournissent les médicaments.
La montée du chômage, par conséquent la baisse du nombre de personnes
cotisant pour la couverture de santé nationale, a en outre grevé le budget
de cette dernière, analyse Reuters.
"La panique des patients"
Il y a deux semaines déjà, le Guardian consacrait une analyse à "la grave
crise de la santé" qui menace la Grèce. "La pénurie de médicaments est
amplifiée par la panique des patients qui ne peuvent pas acheter leurs
médicaments pour soigner leur cancer ou leur maladie cardiaque", écrivait le
quotidien.
"Cent vingt pharmacies ont fermé à Athènes, à cause des pressions dues aux
retards de paiement liés à des ordonnances de la sécurité sociale (...) Il y
a environ trois cents médicaments qui ne sont plus disponibles", dit le
secrétaire général de l'association pharmaceutique panhellénique au
Guardian. Il explique comment des patients souffrant d'un cancer partent à
la recherche de leurs médicaments d'hôpital en hôpital.
La plupart des médicaments sont importés rappelle le Guardian : "Les
autorités grecques estiment que le scénario du pire, entraînant un retour à
la drachme, rendrait impossible l'achat de médicaments après une dévalution
de cette nouvelle monnaie."
Cette pénurie s'inscrit dans le contexte de la cure d'austérité imposée par
le gouvernement, sous la pression de la "troïka" : l'Etat a réduit les
dépenses de santé de 13 %, ce qui représente 2,5 milliards de dollars en
deux ans et prévoit une réduction supplémentaire d'un milliard de dollars,
relève la rédactrice en chef de Money Week sur son blog. "Pis, cela
intervient à un moment où les hôpitaux sont déjà en sale état,"
ajoute-t-elle.