*Examens biologiques des PVVIH* :
La gratuité n'est pas effective
*L'information de la gratuité des examens biologiques (examen du dosage du
CD4 et de la charge virale et dépistage) des personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) avait été donnée en mai 2013 lors du dernier conseil de lutte
contre le VIH. Cependant, son application pose problème au niveau des
différentes structures sanitaires de notre pays. Eléments d'information
avec le président du Conseil d'administration du Réseau Accès aux
Médicaments Essentiels (RAME), qui a aussi abordé les alternatives de
financement de la lutte contre le sida au Burkina.*
<< Effectivement, lors de la 12e session du CNLS, présidée par le Président
du Faso, il a été dit officiellement dit que 3 examens biologiques qui
rentrent dans le cadre du suivi biologique des PVVIH sont désormais
gratuits au Burkina Faso. Il s'agit de l'examen de dosage du CD4 et de la
charge virale ainsi que le dépistage du VIH. Malheureusement sur le
terrain, les données collectées par notre observatoire (OCASS) montrent que
cette mesure n'est toujours pas une réalité. Ces examens sont toujours
payants à des prix qui varient selon les formations sanitaires >>nous a
confié le PCA du RAME, Simon Kaboré. Certains responsables d'hôpitaux ou de
centres médicaux ont fait l'effort d'appliquer cette mesure. Mais la grande
majorité refuse, a-t-il ajouté. Ils disent attendre un papier officiel du
niveau central qui les autorisera à appliquer cette mesure. Mais au niveau
central, personne ne veut s'engager à initier un tel document, selon Simon
Kaboré qui espère que le SP/CNLS et le ministère de la santé réagiront pour
régler cette situation. Pour sûr, la situation décourage beaucoup de PVVHIH
qui ne peuvent réaliser leurs examens de suivi-biologiques. << Ce qui veut
dire que leurs médecins ne peuvent pas attester formellement de
l'efficacité du traitement qui leur sont appliqués, surtout par rapport aux
effets secondaires sur leurs organes >> déplore Simon Kaboré. Il a aussi
ajouté qu'à cause de cela, certains abandonnaient même les traitements
parce qu'ils se font remonter les bretelles, parfois de manière humiliante
quand ils se présentent à la consultation sans les résultats des examens
prescrits. << Nous constatons simplement que c'est déplorable qu'un Etat ne
puisse pas faire appliquer des engagements pris lors d'une session présidée
par son président de la République, se désole le PCA du RAME.
Qu'est-ce que le comité de réflexion et d'anticipation sur les questions
liées au sida (CRAQ VIH) ?
A cette question, Simon Kaboré nous a confié qu'ils ont fondé beaucoup
d'espoir sur ce comité qui devait permettre d'éviter les situations
fâcheuses connues au cours de l'année 2011 comme l'approvisionnement en
ARV. Cependant, son bilan est très mitigé, assure-t-il. << Depuis sa mise en
place lors de la 11e session, le comité a eu à se réunir tout au plus 3
fois. Au cours de l'année 2013, aucune rencontre du comité n'a eu lieu. Il
est vraiment très difficile dans ce contexte de parler de résultats >>
conclut-il sur ce sujet.
Enfin, le PCA du RAME rappelle que lors de la 12 e session du CNLS, le chef
de l'Etat avait donné instruction au CRAQ VIH de donner des orientations
claires pour pérenniser les financements contre le VIH/Sida. A ce jour,
aucune rencontre ne s'est penchée sur ce sujet préoccupant. << Le problème
est que plus de 80% de nos financements de la lutte contre le VIH/Sida
proviennent des financements extérieurs qui sont en train de s'amenuiser
avec la crise internationale. Donc nous avons vivement intérêt à trouver
des solutions nationales alternatives >> précise-t-il.
*Le Quotidien Notre Temps *N° 007 du Mardi 28 janvier 2014
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Simon KABORE
Directeur Exécutif du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
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