Haïti-Santé : Lancement officiel de la politique pharmaceutique nationale
mardi 30 juin 2015 <http://www.alterpresse.org/spip.php?article18427#>5
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P-au-P, 30 juin 2015 [AlterPresse] --- Le Ministère de la santé publique
et de la population (Mspp) a lancé officiellement la politique
pharmaceutique nationale, ce mardi 30 juin lors d¹une cérémonie à
Port-au-Prince, observe AlterPresse.
Fruit d'un travail de longue haleine et de collaboration de divers
secteurs, cette politique constitue un cadre de référence et d¹orientation
pour le système pharmaceutique haïtien, souligne la responsable de la
direction de la pharmacie, du médicament et de la médecine traditionnelle
(Dpm/Mt), Flaurine Jean-Jeune Joseph.
L'Etat doit garantir la santé de la population, et l'accomplissement de
cette mission passe par la formulation de politiques stratégiques
sectorielles et leur mise en ¦uvre, estime-t-elle.
Toutefois, de nombreux défis et enjeux de taille demeurent, dont
l'éradication de la vente illicite et de la contrefaçon des médicaments.
« La situation est préoccupante et elle nous interpelle tous et toutes,
chacun/chacune selon sa sphère d¹activités, ses compétences et son niveau
de responsabilité », affirme Flaurine Jean-Jeune Joseph.
Le Mspp travaille constamment afin de maintenir un contrôle régulier du
secteur formel en ce qui concerne surtout la mise des médicaments sur le
marché, leur importation, leur dédouanement et l'inspection des
établissements pharmaceutiques légaux, indique-t-elle.
La directrice de la Dpm/Mt appelle tous les acteurs concernés à
s'impliquer dans la lutte contre l¹expansion de la vente illicite de
produits pharmaceutiques en Haïti.
« Seule une prise de conscience individuelle et citoyenne peuvent arriver
à éradiquer ce fléau qui nous menace () », affirme-t-elle.
Sans aucune autorisation de fonctionnement du Mspp, des vendeurs de
médicaments hors normes se retrouvent dans les bus de transport en commun
et les rues de Port-au-Prince pour liquider leurs produits sans se faire
inquiéter.
La question de l'accès
Le représentant de l'Organisation panaméricaine de la santé/Organisation
mondiale de la santé (Ops /Oms), le Français Jean-Luc Poncelet souligne la
nécessité d¹offrir à la population un accès équitable aux médicaments
essentiels pour les humains.
« Il faut deux dollars américains par habitant pour couvrir les besoins
minimum en médicaments essentiels, ceci reviendrait à 20 millions par an
pour le pays. Ce ne sont pas des sommes astronomiques », fait-il
remarquer, appelant le gouvernement à réfléchir sur cette question de
manière active.
Il appelle les autorités haïtiennes à entrer dans l'étape de la mise en
¦uvre de la politique pharmaceutique nationale qui constitue l¹aspect le
plus difficile.
Reconnaissant les défis auxquels fait face le secteur pharmaceutique, la
ministre de la santé, Florence Duperval Guillaume, souligne combien
l¹accès aux médicaments représente un problème à résoudre notamment en
termes de disponibilité.
Le chômage, la marche vers la pauvreté constante, le manque d'éducation et
la mondialisation constituent des menaces énormes au respect des normes et
procédures que requièrent les secteurs de la santé et du médicament,
estime-elle.
La complexité du secteur appelle à la mise en place d'actions
gouvernementales intersectorielles en synergie avec les acteurs publics et
privés, nationaux et internationaux, recommande-t-elle.
Le Mspp entend veiller à ce qu'aucun Haïtien, surtout les groupes de
population les plus vulnérables, ne manque de médicaments essentiels pour
prévenir et traiter ses problèmes de santé, fait-elle valoir.
Pour sa part, le premier ministre Evans Paul appelle tout un chacun à
s'atteler à appliquer les mesures contenues dans la politique
pharmaceutique nationale.
Cette démarche permettrait de garantir concrètement en 2035 la
disponibilité, l'accessibilité et l'utilisation optimale de médicaments
essentiels et de qualité au profit de la population haïtienne à un prix
abordable, déclare le premier ministre.
Ont assisté également à ce lancement, le directeur ad intérim de l¹Agence
des États-Unis pour le développement international (Usaid), Christian
Barrat, des anciens ministres haïtiens, des officiels du gouvernement
actuel dont des ministres et des directeurs généraux et le président du
Sénat, Andris Riché