Communiqué de presse OMS
Il est possible de lutter contre les maladies tropicales négligées
Un nouveau rapport de l'OMS annonce un nouvel élan en faveur de la
généralisation des interventions intégrées
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2010/ntd_20101014/fr/index.html
14 OCTOBRE 2010 | GENÈVE -- Selon un nouveau rapport publié aujourd'hui par
l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), il est désormais possible d'atténuer
considérablement les troubles et les incapacités dues à plusieurs maladies
tropicales négligées qui sévissent presque exclusivement dans des
populations très pauvres.
Ce rapport, intitulé Agir pour réduire l'impact mondial des maladies
tropicales négligées, couvre 17 maladies [1] qui sévissent dans des pays
pauvres, où les conditions de logement sont souvent mauvaises, l'environnement
est pollué et les insectes et animaux vecteurs de maladie sont très
nombreux.
«Ce sont des maladies débilitantes, parfois horribles, dont on pense souvent
qu'elles sont inéluctablement liées à la pauvreté», a dit le Directeur
général de l'OMS, le Dr Margaret Chan. «Les stratégies présentées dans ce
rapport constituent un bond en avant. Si elles sont largement appliquées,
elles permettront de réduire considérablement la charge de morbidité et de
briser le cercle vicieux que constituent la maladie, l'incapacité et la
perte de possibilités qui maintient les gens dans la pauvreté.»
Les conséquences d'une infection prolongée varient selon la maladie. Il peut
s'agir d'une cécité, de cicatrices et d'ulcères entraînant une défiguration,
de douleurs importantes, d'une déformation des membres, de troubles du
développement intellectuel et physique ou encore de lésions des organes
internes. Ces maladies sont endémiques dans 149 pays et territoires et
gâchent la vie d'au moins 1 milliard de personnes.
«Nous disposons désormais d'une énorme quantité de données montrant que les
interventions actuelles, y compris l'administration de médicaments sûrs,
simples et efficaces, donnent des résultats. L'extension de la couverture
nous permet de prévenir réellement un grand nombre de ces maladies. Pour la
première fois, nous avons les moyens de nous attaquer à certaines maladies
très anciennes», dit le Dr Chan.
Comme l'indique le rapport, cette initiative, qui vise à atteindre un grand
nombre de gens très pauvres, a pâti pendant longtemps d'un manque de
ressources mais les généreux dons de médicaments de l'industrie
pharmaceutique, y compris plusieurs engagements à long terme, permettent de
plus en plus de pallier à ce problème.
D'autres annonces de contribution ont été faites aujourd'hui :
Novartis a renouvelé son engagement à donner une quantité illimitée de
médicaments pour des polychimiothérapies ainsi que de la clofazimine seule
pour le traitement de la lèpre et de ses complications.
GlaxoSmithKline a annoncé qu'il s'engageait à nouveau, sur cinq ans, à
donner de l'albendazole, par l'intermédiaire de l'OMS, non seulement pour
traiter la filariose lymphatique mais aussi les géohelminthiases chez les
enfants d'âge scolaire en Afrique. Cet engagement porte sur 400 millions de
doses par an.
Sanofi-Aventis a accepté de renouveler son soutien au programme de l'OMS
contre la maladie du sommeil, l'ulcère de Buruli, la maladie de Chagas et la
leishmaniose au cours des cinq prochaines années.
En outre:
Bayer a entamé des discussions avec l'OMS concernant l'évolution de son
engagement actuel dans la lutte contre la maladie du sommeil et la maladie
de Chagas.
EISAI s'est engagé à fournir du diéthylcarbamazine en vue d'éliminer la
filariose lymphatique au niveau mondial et
Johnson&Johnson a récemment annoncé qu'il étendait ses dons de mébendazole
afin de fournir jusqu'à 200 millions de traitements par an contre les vers
intestinaux chez l'enfant.
Résultats
Selon ce rapport, les activités entreprises à ce jour pour atténuer l'impact
de ces maladies donnent des résultats sans précédent:
en 2008, 670 millions de personnes ont bénéficié d'une chimioprévention;
la dracunculose, également appelée «maladie du ver de Guinée», est en passe
de devemir la première maladie à être éradiquée sans l'aide d'un vaccin mais
grâce à l'éducation sanitaire et au changement des comportements;
le nombre de cas notifiés de maladie du sommeil a atteint son niveau le plus
bas depuis 50 ans; et
l'objectif d'éliminer la filariose lymphatique en tant que problème de santé
publique d'ici 2020 a été établi.
Perspectives et défis
Le rapport signale également les défis qu'il faudra relever et les chances
que l'on pourra saisir pour soulager les souffrances des populations des
pays d'endémie. Il faudra, par exemple, renforcer les systèmes de prestation
des soins.
Comme le dit le Dr Lorenzo Savioli, Directeur du département Lutte contre
les maladies tropicales négligées de l'OMS, «le traitement de millions d'enfants
contre la schistosomiase et les helminthiases dans les écoles primaires en
Afrique est un exemple parfait. On peut, par ce biais, élargir l'éducation
sanitaire et ainsi garantir que les générations futures seront en meilleure
santé.»
Il ressort du rapport qu'une meilleure coordination avec la santé publique
vétérinaire est essentielle pour lutter contre les zoonoses. Par exemple, la
rage, généralement transmise par le chien, entraîne des dizaines de milliers
de décès par an chez l'homme. On estime que 95% des cas de rage surviennent
en Asie et en Afrique et que jusqu'à 60% des cas concernent des enfants de
moins de 15 ans.
Les systèmes de santé publique doivent aussi s'adapter à l'évolution des
caractéristiques des maladies sous l'influence du changement climatique et
de facteurs environnementaux, qui peuvent entraîner une propagation plus
importante ou la résurgence de certaines maladies.
On sait bien, par exemple, que la dengue est devenue l'une des maladies dont
la charge de morbidité augmente le plus rapidement dans le monde; des cas
sont aujourd'hui signalés dans de nombreuses régions où cette maladie n'existait
pas auparavant. La gestion durable de l'environnement et des vecteurs reste
essentielle pour prévenir les maladies tropicales négligées à transmission
vectorielle.
[1] Cysticercose, dengue, dracunculose (maladie du ver de Guinée),
échinococcose, filariose lymphatique (éléphantiasis), géohelminthiases,
leishmaniose, lèpre (maladie de Hansen), maladie de Chagas (trypanosomiase
américaine), onchocercose (cécité des rivières), rage, schistosomiase
(bilharziose), trachome, trématodoses d'origine alimentaire, tréponématoses
endémiques, trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil) et ulcère
de Buruli (infection à Mycobacterium ulcerans).
Pour plus d'informations, prendre contact avec:
Ashok Moloo
Chargé de communication
Lutte contre les maladies tropicales négligées
OMS Genève
Téléphone: +41 22 791 1637
Portable: +41 79 540 5086
Courriel: molooa@who.int
Francesco Rio
Médecin
Lutte contre les maladies tropicales négligées
OMS Genève
Téléphone: +41 22 791 3833
Portable: +41 79 475 5544
Courriel: riof@who.int
Liens
Résumé du rapport de l'OMS sur la maladies tropicales négligées [pdf 1.58Mb]
http://www.who.int/neglected_diseases/2010report/NTD_2010_Summary_Fr.pdf
Allocution du Directeur général de l'OMS
Maladies tropicales