E-MED:Implication du monde communautaire dans la prise en charge arv
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Le R�seau Acc�s aux M�dicaments Essentials a tenu sa 3e table ronde sur
l'implication du monde commuanutaire dans la prise en charge par les ARV au
Burkina Faso, dans la ville de Bobo Dioulasso (2e ville du pays). Nous vous
transmettons ci-jiont le rapport.
RAPPORT DE LA RENCONTRE SUR L'IMPLICATION DU MONDE COMMUNAUTAIRE DANS LA
DECENTRALISATION DES ARV AU BURKINA FASO
Samedi 6 mars 2004 � Bobo- Dioulasso
Le R�seau Acc�s aux M�dicaments Essentiels (RAME) s'est fix� comme objectif
prioritaire au cours de l'ann�e 2004, de contribuer � la mise en place d�une
politique nationale de prise en charge des PVVIH bas�e sur la gratuit� et la
d�centralisation de la dispensation des ARV et du suivi biologique. Une des
conditions primordiales pour la r�ussite d'une telle politique est la
participation effective de tous les acteurs � l'ensemble du processus. Le
RAME n'ayant pas �t� associ� � la phase d'�laboration du processus de
d�centralisation des ARV, essaye tout de m�me de contribuer � une meilleure
implication des acteurs dans la mise en �uvre de ce processus.
C'est dans ce cadre qu'il a organis� le samedi 6 mars 2004 dans la salle de
r�union de l'association REVS+ � Bobo-Dioulasso, une rencontre de
concertation et d'�changes avec le monde communautaire sur le processus de
d�centralisation des ARV dans notre pays. Cette rencontre de Bobo fait suite
aux rencontres tenues � Ouagadougou le 25 octobre 2003 avec les m�decins
associatifs et le 12 d�cembre 2003 avec les responsables des associations de
lutte contre le VIH / SIDA sur le processus de d�centralisation des ARV au
Burkina Faso.
Il s'agissait pour le RAME de r�fl�chir avec les acteurs du monde
communautaire, sur la contribution de ce secteur au processus en cours. Plus
sp�cifiquement, il s'agissait de faire l'inventaire des programmes en cours
� Bobo, des difficult�s rencontr�es et recueillir les attentes des
participants. Cette rencontre �tait d'autant plus int�ressante qu'elle
permettait au RAME de toucher du doigt, les r�alit�s de la prise en charge
des PVVIH dans cette r�gion o� on note une synergie d'actions entre le
Centre Hospitalier Universitaire Sourou Sanon � travers son service de
m�decine interne et les associations de lutte contre le VIH/ SIDA. C'est
tout naturellement alors, qu'en plus des acteurs du monde communautaire
(responsables et agents de sant�), des m�decins du Centre Hospitalier ont
�t� convi�s � la rencontre.
I- Programmes de prise en charge en cours � Bobo:
L'inventaire fait par les participants d�nombre au total 4 programmes.
1. Initiative TAN-ALIZ
En rappel, la Pr�sidente Directrice G�n�rale de la Soci�t� TAN-ALIZ a offert
une enveloppe de trois cent millions (300 000 000) pour la prise en charge
des malades du SIDA au Burkina Faso par les ARV. L'Association
Responsabilit� Espoir Vie Solidarit� a b�n�fici� de cette initiative. Elle
a livr� aux participants son exp�rience sur la question.
REVS+ a re�u de l'Initiative TAN-ALIZ un stock d'ARV pour le traitement de
neuf (9) patients pendant une p�riode d'une ann�e. Le stock �tait compos�
d'une seule mol�cule, le Combivir (AZT+3TC). Les b�n�ficiaires qui
recevraient gratuitement cette mol�cule, devraient se procurer le
m�dicament restant , n�cessaire � la tri th�rapie, par d'autres voies. Il se
trouve qu'aucune inclusion n'�tait possible sous ce principe que si le
patient pouvait garantir l'achat continu de l'autre produit (inhibiteur non
nucl�osidique ou inhibiteur de la prot�ase). Or ces produits sont
relativement chers sur la place du march� (34 000 environ pour les
anti-prot�ases). De ce fait , seuls les patients anciennement sous ARV ont
�t� effectivement pris en charge, compte tenu du pouvoir d'achat des
patients, g�n�ralement d�munis.
En plus, aucune strat�gie n'a �t� pr�vue � la fin du stock de m�dicaments
disponibles. La cons�quence est que depuis trois mois, le stock est �puis�
et les malades doivent assumer d�sormais leur prise en charge int�grale.
Par ailleurs, l'Initiative ne prend pas en compte le suivi biologique qui
reste � la charge des malades.
2. Initiative PPTE
Elle a �t� men�e sous l'�gide du CNLS et a permis de prendre en charge
trente (30) personnes sous le sch�ma Combivir (3TC+AZT)+Stocrin (EFV). Vu le
nombre limit� de traitement, elle a �t� octroy�e au personnel de la sant�,
atteint par la maladie.
3. L'Initiative ESTHER
Ensemble pour une solidarit� th�rapeutique hospitali�re en r�seau (ESTHER) a
�t� initi�e par le professeur Bernard KOUCHNER. C'est un projet bas� sur les
relations entre h�pitaux du sud et du nord. Cette initiative est en cours au
CHUSS et devrait prendre en charge 90 personnes. Elle a d�marr�
difficilement parce qu'elle est entr�e en marche sans consignes pr�cises. Il
a fallu attendre pr�s de trois (3) � quatre (4) semaines apr�s l'arriv�e du
premier stock avant que les premi�res consignes ne soient donn�es. Ces
consignes indiquaient aux prescripteurs que la tri th�rapie est r�serv�e �
toute personne infect�e, indigente, remplissant les conditions biologiques
et pouvant supporter une contribution financi�re de cinq mille (5000) francs
CFA par mois.
En l'absence d'une assurance sur la p�rennit� de l'approvisionnement, un
cota de 45 b�n�ficiaires � �t� fix� pour les 90 traitements sous le sch�ma
Triomune (d4T+3TC + NVP). Ce nombre est actuellement atteint et l'inclusion
de nouveaux patients est arr�t�e.
Dans le cadre de cette m�me initiative, il est r�alis� au sein du CHU, le
dosage de CD4 � 5200 fcfa.
4. L'Initiative PTME
Ce qui a retenu l'attention � ce niveau, est l'inad�quation du sch�ma
th�rapeutique bas� sur la N�virapine. Cette mol�cule pr�sente de gros
risques de r�sistances � la fois au niveau de la m�re que de l'enfant.
Malheureusement, les recommandations scientifiques en la mati�re, pour les
�viter n'ont pas �t� consid�r�es dans le programme actuellement en cours.
II. L'implication du monde communautaire
Le monde communautaire intervient dans le processus de prise en charge �
plusieurs niveaux:
- L'orientation des malades d�pist�s s�ropositifs vers les structures de
sant� habilit�es
- L'organisation des Visites et Soins � Domicile (VAD/SAD)
- La prise en charge psychosociale
- L'organisation de groupes de parole (groupes d'auto support)
- La sensibilisation et l'�ducation des malades � l'observance. Sur ce
dernier point, il a �t� cit� l'exp�rience de REVS+ qui a mis en place une
�quipe d'observance. Cette �quipe tient des rencontres r�guli�res qui
rassemblent des malades suivis dans les formations sanitaires et des
volontaires de l'association form�s aux conseils sur l'observance.
III. Aspects l�gaux et l�gislatifs de la prise an charge par les
associations.
Tous les acteurs du monde communautaire pr�sents � la rencontre sont
unanimes sur la n�cessit� de r�glementer la prise en charge des PVVIH dans
notre pays. Ils ont simplement d�plor� que les exigences l�gales qui sont
demand�es aux associations soient aussi contraignantes que celles demand�es
aux personnes physiques pour l'ouverture d'une clinique priv�e.
IV. Difficult�s rencontr�es par les acteurs
- Disparit� des prix des protocoles th�rapeutiques selon les programmes.
- Choix de protocoles th�rapeutiques inadapt�s posant souvent m�me des
probl�mes d'�thiques professionnels
- Absence de prise en charge des accidents d'exposition au sang dont sont
victimes les agents de sant�. Cette difficult� pourrait favoriser la
stigmatisation des PVVIH par le personnel soignant.
- Manque de formation des m�decins.
- La faible implication des acteurs de terrain notamment les praticiens
dans les prises de d�cision et au niveau des formations, s�minaires sur le
processus de d�centralisation.
- Absence de traitement de seconde ligne en ce qui concerne tous ces
programmes.
- Sch�ma incomplet (Bith�rapie) dans le programme TAN-ALIZ, alors que les
recommandations au plan international repose sur la tri th�rapie.
- La non prise en compte des examens compl�mentaires de base notamment le
d�compte lymphocytaire CD4. En plus, le co�t pratiqu� au CHU-SS n'est pas du
tout concurrentiel
Par ailleurs, des difficult�s ont �t� signal�es dans l'application de la
gratuit� des hospitalisations concernant les maladies chroniques comme le
VIH/SIDA dans notre pays . Ces principes sont heureusement effectifs au
niveau du CHU.
V. Opinions des participants sur le processus de d�centralisation
Les participants, en reconnaissant l'importance et l'int�r�t de la
d�centralisation des ARV ont livr� les impressions suivantes:
- existence d'une structure centrale qui ne joue pas son r�le de
coordination et d'information
- Prise en otage du processus de d�centralisation par des acteurs non
impr�gn�s des r�alit�s de terrain
VI. Les attentes des participants
Pour une meilleure prise en charge des PVVIH dans notre pays, les
participants souhaitent que :
- les autorit�s publiques impliquent davantage les acteurs de terrain dans
le processus de d�centralisation en cours
- la gratuit� des traitements ARV et des examens compl�mentaires y aff�rents
soit adopt�e.
- un cadre de concertation, d'�changes et de d�cision des m�decins traitant
des PVVIH soit mis en place dans les meilleurs d�lais pour leur permettre de
peser de tout leur poids sur les d�cisions � venir.
- un cadre de partage des exp�riences entre les associations de prise en
charge, plus sp�cifiquement sur l'observance des traitements ARV en milieu
associatif soit organis�.
- Des conditions l�gislatives souples soient trouv�es pour les associations
exer�ant d�j� dans le domaine.
- les agents de sant� et les PVVIH soient form�s et inform�s r�guli�rement
sur les aspects scientifiques et politiques de la prise en charge
- une meilleure coordination des programmes soit mise en place pour
faciliter l'intervention des acteurs
- La mise en place � Bobo d'une section du RAME
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