[Enregistrement vidéo de l'audition :
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CB]
Assemblée parlementaire du Conseil de lEurope
La gestion de la pandémie H1N1 : faut-il davantage de transparence ?
http://assembly.coe.int/ASP/NewsManager/FMB_NewsManagerView.asp?ID=5210&L=1
Extraits des déclarations des principaux participants à laudition
publique organisée par la commission des questions sociales, de la santé
et de la famille de lAssemblée parlementaire du Conseil de lEurope
(APCE) à Strasbourg le mardi 26 janvier 2010
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Paul Flynn (Royaume-Uni, SOC), désigné pour préparer un rapport sur ce
sujet pour lAPCE si le Bureau de l'Assemblee donne son feu vert pour un
rapport:
Le monde a tremblé face à plusieurs alertes sanitaires graves SRAS,
grippe aviaire et maintenant grippe porcine. Avec le recul, nous savons
maintenant que ces peurs étaient selon toute probabilité injustifiées.
Cest pourquoi nous voulons savoir comment les décisions sont prises en
matière de pandémie reposent-elles sur les meilleurs éléments
scientifiques et épidémiologiques dont on dispose ou sont-elles guidées
par dautres intérêts ? Cest sur ce point que nous souhaitons obtenir des
éclaircissements. Avec le H1N1, lOMS a-t-elle une nouvelle fois semé la
panique sans le moindre fondement ?
Dr Wolfgang Wodarg, expert médical spécialiste en épidémiologie et ancien
président de la sous-commission de la santé de lAPCE :
On nous a dit que cette grippe menacerait lhumanité et que les malades se
compteraient par millions. Doù les millions de dollars dépensés pour
acheter des médicaments. [
] Pratiquement, lOMS avait le pouvoir de
déclencher les plans de lutte contre la grippe, cest à elle quil
revenait de déclarer la pandémie. Environ 18 milliards de dollars ont été
dépensés dans le monde pour cette pandémie.
La définition de la pandémie été modifiée par lOMS en mai dernier. Cest
cette modification de la définition qui a rendu possible la transformation
dune banale grippe en pandémie mondiale et permis par ricochet à
lindustrie pharmaceutique den tirer des espèces sonnantes et
trébuchantes dans le cadre de contrats généralement secrets.
Des millions de gens ont été vaccinés sans que cela se justifie. On ne
sait même pas si le vaccin a eu un effet positif puisquil na pas été
testé cliniquement.
A mon avis, ce qua fait lOMS est incompréhensible et nétait pas
scientifiquement justifié. Le Conseil de lEurope devrait se pencher sur
la question de savoir comment lOMS peut se lancer dans des aventures de
ce genre, aussi risquées quinsensées.
Dr Keiji Fukuda, Conseiller spécial auprès du Directeur général pour la
grippe pandémique, Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :
Le monde a beaucoup à apprendre de ce qui sest passé et il importe de
bien faire la distinction entre les faits et les discours. Les virus
grippaux sont en constante mutation et notoirement imprévisibles. Il est
impossible de prévoir limpact de ces virus dès leur apparition, cest
lune des leçons du passé. La grippe espagnole, qui a tué environ 50
millions de personnes dans le monde en 1918, a commencé doucement avant de
devenir la pandémie la plus grave de lhistoire.
En avril 2009, lOMS a été informée de lexistence du virus H1N1, à
lorigine duquel se trouvait un virus de la grippe animal, ce qui
constituait demblée une grosse différence par rapport aux grippes
habituelles. Des études ont montré que ce nouveau virus provoquait des
flambées locales et se transmettait dhomme à homme exigeant de placer
sous assistance respiratoire des patients jeunes jusque-là en bonne santé.
Ce nouveau virus, qui sest propagé à une vitesse sans précédent, a gagné
120 pays en huit semaines environ. Il semblerait quaujourdhui,
presquaucun ne soit épargné.
A bien des égards, la grippe A nest pas comparable à la grippe
saisonnière. En effet, contrairement à cette dernière, elle se caractérise
par une morbidité et une mortalité inhabituelles chez les sujets jeunes.
La pandémie nest pas finie on compte actuellement plus de 14 000 décès
confirmés en laboratoire. Il faut comparer ce qui est comparable. En
effet, pour la grippe saisonnière, on dispose destimations tandis que
pour la grippe A, il sagit de décès confirmés dont le nombre est
probablement sous-estimé.
Pour lOMS, lindépendance nest pas un vain mot et aucune influence indue
na été exercée par lindustrie pharmaceutique sur les mesures et les
politiques quelle a préconisées. La coopération avec un certain nombre de
partenaires, y compris le secteur privé, est nécessaire mais de nombreux
garde-fous sont en place pour éviter les conflits dintérêts.
LOMS est convaincue de la validité scientifique de ses recommandations.
La pandémie de grippe actuelle correspond au phénomène bien documenté sur
le plan scientifique qui voit un nouveau virus propager dans le monde une
maladie inhabituelle. Prétendre que la pandémie a été fabriquée, cest
faire peu de cas de plus de 14 000 morts.
Dr Luc Hessel, Groupe des fabricants européens de vaccins :
Le groupe des fabricants européens de vaccins soppose au texte proposé et
récuse laccusation de réponse inappropriée au virus H1N1. Cette industrie
a fait ce qui lui a été demandé. Son rôle est de produire dans les délais
impartis des vaccins sûrs, et daccéder aux demandes des pouvoirs publics.
Elle obéit à des réglementations sanitaires internationales strictes,
auxquelles il faut ajouter de solides garde-fous contre les conflits
dintérêts. En matière de besoins de vaccins, les décisions ne peuvent
être prises quen fonction des données disponibles.
Lindustrie, qui a réagi de façon rapide et efficace, a pu honorer les
commandes de vaccins passées par les pouvoirs publics. Notre secteur a
répondu à la demande de lOMS et des gouvernements qui souhaitaient avoir
rapidement accès à de grandes quantités de vaccins. Il est trop tôt pour
spéculer sur ce que les fabricants de vaccins auront gagné dans cette
affaire. Je pense quant à moi quils se sont comportés en partenaires
fiables et responsables.
Les vaccins pandémiques ont été mis au point et testés conformément aux
normes en vigueur. Ils ont été disponibles en un temps record après la
déclaration de la pandémie, ce que seuls une décennie de recherche et
développement et 60 ans dexpérience pouvaient permettre.
Dr Ulrich Keil, Professeur duniversité et Directeur du Centre de
collaboration de lOMS pour les épidémies à lInstitut dépidémiologie de
lUniversité de Münster :
La décision dOMS dannoncer une pandémie internationale est mise en cause
par un certain nombre de scientifiques et dautres personnes. Le virus
H1N1 nest pas nouveau, nous le connaissons depuis plusieurs dizaines
dannées. La campagne de vaccination a été interrompue brutalement
lorsquil est apparu que les effets du virus étaient moins graves que
prévu. Je demande que lOMS revienne sur sa déclaration.
En Allemagne, une dizaine de milliers de décès sont attribués à la grippe
saisonnière, qui touche surtout les personnes âgées et les personnes
fragiles, alors que 187 décès peuvent être attribués de manière
discutable pour beaucoup au virus H1N1.
La Directrice générale de lOMS a déclaré la pandémie H1N1 en juin 2009,
ce qui a déclenché des mesures en chaîne dans les pays qui avaient déjà
paré à léventualité du SRAS et de la grippe aviaire.
Dans le domaine de la santé publique, des ressources considérables sont
utilisées à mauvais escient. Les gouvernements et les services sanitaires
jettent des sommes colossales par les fenêtres en investissant dans des
maladies pandémiques sur lesquelles on dispose de peu déléments probants.
Déclaration du Dr Keiji Fukuda, Organisation mondiale de la santé
Déclaration du Dr Luc Hessel, Producteurs européens de vaccins
Enregistrement vidéo de l'audition
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Vidéo de la conférence de presse
Biographies des participants (PDF)
Proposition de recommandation de M. Wodarg (PDF)
Annonce de l'audition