[e-med] La qualité des médicaments dans des contextes à ressources limitées : le rôle de l’éthique

Cher(e)s E-medien(ne)s,

Je voudrais partager un article que nous venons de publier dans le journal “Global Bioethics”. Dans cet article, nous remarquons que les risques d’acheter des médicaments de mauvaise qualité sont importants, sur le marché pharmaceutique mondial ainsi que sur les marchés nationaux. Nous analysons les dilemmes provoqués par des « compromis » sur la qualité, et nous demandons le support de l’éthique, pour guider, accompagner et justifier les choix dans ce domaine (R Ravinetto, W Pinxten , L Rägo. Quality of medicines in resource-limited settings: need for ethical guidance, Global Bioethics 2018; 29:1, 81-94).
L’article en anglais peut être lu ici:
https://doi.org/10.1080/11287462.2018.1522991
ou
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/11287462.2018.1522991

Une traduction en français de l’abstract se trouve ci-dessous :
La qualité des médicaments est généralement assurée par les fournisseurs et les autorités de réglementation dans les pays riches, mais l’implémentation des standards appropriés est souvent insuffisante dans les pays à ressources limitées. Cette situation de « standards pharmaceutiques multiples » peut soulever la question s’il serait éthiquement justifié d’accepter des « compromis » sur l’assurance de qualité, en fonction de ce que les patientes, communautés ou pays peuvent se permettre.
Dans cet article, nous expliquons que toute exception injustifiée aux standards appropriés de l’assurance de qualité est éthiquement inacceptable, dès qu’elle ne respecte pas les principes de « bénéfice » et « non-malfaisance ». Des exceptions seront acceptables seulement dans des circonstances exceptionnelles et temporaires, justifiées par une analyse rigoureuse du risque, et guidées par un cadre éthique de référence s’appuyant sur les principes d’indépendance, compétence technique, transparence et responsabilité vis-à-vis de la communauté. Nous rajoutons aussi une réflexion sur comment il faudrait définir et justifier les « circonstances exceptionnelles et temporaires ».
Finalement, nous proposons que la bioéthique empirique reconnaisse l’existence de ces dilemmes, très importants pour la santé publique, et aide à élaborer une approche normative. Il est souhaitable que ce problème soit formellement discuté par un groupe international d’experts dans les domaines de l’assurance de qualité, réglementation pharmaceutique, et éthique médicale, avec l’objectif de formuler un Guide aux Principes Éthiques pour l’Assurance de Qualité des Produits Médicaux.
Bien cordialement,

Raffaella Ravinetto
Institute de Médicine Tropicale, Anvers, Belgique
www.itg.be<http://www.itg.be>
rravinetto@itg.be<mailto:rravinetto@itg.be>