[e-med] La recherche peut contribuer à améliorer la santé publique

Comuniqué de presse OMS

Dans un nouveau rapport, l'OMS demande d'adopter une approche novatrice pour
la recherche sur les systèmes de santé
Il faut d'urgence que la recherche comble le fossé entre la théorie et la
pratique

La recherche peut contribuer à améliorer la santé publique
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2004/pr78/fr/

10 NOVEMBRE 2004 | GENEVE -- La recherche sur les systèmes de santé peut
potentiellement aboutir à des améliorations spectaculaires de la santé dans
le monde entier et permettre de relever certains des plus grands défis du
développement dans les années 2000. En étant efficace, elle parviendrait à
réduire de moitié la mortalité dans le monde à l'aide d'interventions
simples et peu coûteuses, selon le nouveau rapport de l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS).

Ce document World Report on Knowledge for Better Health: Strengthening
Health Systems (Rapport mondial sur les connaissances pour améliorer la
santé : renforcement des systèmes de santé) met en lumière les domaines de
la recherche en santé qui, s'ils étaient gérés plus efficacement, pourraient
faire progresser bien davantage la santé publique dans le futur. Il décrit
les stratégies nécessaires pour réduire les disparités sanitaires dans le
monde grâce à un renforcement des systèmes de santé.

Les inégalités dans le domaine de la santé font partie des principaux défis
à relever pour le développement à l'aube de ce nouveau millénaire et les
dysfonctionnements des systèmes de santé sont au cœur du problème. En outre,
les recherches en santé devraient, dans l'esprit comme dans la pratique,
dépasser le cadre des institutions académiques et des laboratoires pour
englober les dispensateurs de soins, les responsables politiques, le grand
public et la société civile.

Le rapport soutient par ailleurs que la science doit contribuer à améliorer
les systèmes de santé publique et ne pas se limiter à la production de
médicaments, de diagnostics, de vaccins et de dispositifs médicaux. Les
découvertes dans le domaine biomédical ne pourront pas améliorer la santé
des populations si l'on ne cherche pas à savoir comment les appliquer dans
les différents systèmes de santé, dans des cadres politiques et sociaux
divers, et garantir ainsi que ceux qui en ont le plus besoin en bénéficient.

"On se rend compte que la science pourrait faire bien davantage, notamment
dans le domaine de la santé publique, estime le Dr LEE Jong-wook, Directeur
général de l'OMS. On constate aujourd'hui qu'il y a un fossé entre les
progrès scientifiques et leur application, entre ce que nous savons et ce
que nous faisons réellement. Les systèmes de santé sont soumis à de fortes
tensions et il faut d'urgence acquérir les connaissances qui les
renforceront et les amélioreront."

Coordonnée par le Dr Tikki Pang, Directeur à l'OMS de Politique et
coopération en matière de recherche, une équipe de 12 éminents spécialistes
internationaux de la recherche en santé, venant de pays développés et en
développement, a préparé ce rapport de 143 pages en 18 mois. Se fondant sur
un grand nombre de consultations et sur de précédents bilans sur la
recherche mondiale en santé, le document soutient que l'on ne pourra
parvenir à l'équité dans ce domaine qu'en gérant mieux la recherche et en
augmentant les investissements dans les travaux portant sur les systèmes de
santé.

Malgré la reconnaissance générale de son importance, la recherche sur les
systèmes de santé pâtit d'une mauvaise image et d'un sous-investissement par
rapport aux travaux dans le domaine biomédical. C'est un domaine auquel les
pays à faible revenu consacrent moins de 0,1 % des dépenses de santé.

Ce désintérêt se retrouve aussi dans le fait qu'en 2000, seuls 0,7 % des
articles scientifiques publiés dans le monde étaient consacrés à la
recherche sur les systèmes de santé.

"Il est extrêmement important de publier ce rapport maintenant : il démontre
l'énormité et la complexité du problème et propose des moyens pour
progresser, affirme Eva Harris, Présidente du Sustainable Science Institute
à l'Université de Californie de Berkeley (Etats-Unis d'Amérique). Il décrit
comment la communauté mondiale peut se saisir du problème et agir de manière
constructive au lieu de rester à se lamenter du manque d'action."

En Afrique par exemple, on estime que 2 à 15 % des enfants seulement
dormaient en 2001 sous des moustiquaires imprégnées d'insecticide, alors
qu'il s'agit d'une méthode simple de prévention du paludisme dont
l'efficacité est prouvée. Comme l'explique le Dr Pang : "Nous devons nous
efforcer davantage de traduire les connaissances en mesures concrètes et la
recherche sur les systèmes de santé nous aidera à combler le fossé entre la
théorie et la pratique. Rappelons d'ailleurs que ces travaux sont des
investissements et pas seulement des dépenses".

Le rapport illustre aussi la façon dont la recherche sur les systèmes de
santé peut favoriser le développement de leurs ressources humaines, les
financements, l'information et la prestation des services. Certains projets
ont d'ailleurs déjà donné des résultats impressionnants. Parmi ceux qui sont
cités dans le document, on retiendra le projet tanzanien sur les
interventions essentielles en santé (TEHIP : Tanzania Essential Health
Interventions Project), mis en place pour trouver de nouveaux moyens de
planifier, déterminer les priorités et allouer les ressources dans le cadre
de la grande réforme du système de santé national. L'objectif consistait à
évaluer les effets des interventions sanitaires en termes de charge de
morbidité et de coût par habitant.

Les chercheurs ont découvert qu'en 1996 et 1997, dans deux districts
tanzaniens, les décès dus au paludisme étaient à eux seuls à l'origine de 30
% des années de vie en bonne santé perdues. Les planificateurs du
gouvernement ont réagi en faisant passer la part du budget sanitaire allouée
aux programmes de prévention et de traitement du paludisme de 10 à 26 % en
2000-2001. D'une manière générale, les recherches ont permis de mieux faire
correspondre les allocations budgétaires à la charge de morbidité et le taux
de mortalité infantile a diminué de plus de 40 % depuis la fin des années
90.

"Les systèmes de santé devraient se concentrer davantage sur l'apprentissage
et la résolution des problèmes pour relever les principaux défis de notre
époque, estime Tim Evans, Sous-Directeur général à l'OMS. Pour cela, il leur
faut comprendre les interactions entre les divers éléments qui les composent
et trouver des solutions novatrices aux problèmes complexes."

Qu'est-ce qu'un système de santé

Il comprend tous les acteurs, organisations, institutions et ressources qui
ont pour but premier d'améliorer la santé. Dans la plupart des pays, le
système de santé comprend les secteurs public, privé, traditionnel et
informel. Bien qu'il se définisse par le but d'améliorer la santé, il a
aussi pour objectif de répondre aux attentes de la population qu'il dessert.
Cette capacité de réponse dépend de l'environnement dans lequel les patients
sont traités et le système doit veiller à ce que la charge financière des
soins de santé soit équitablement répartie. Quatre fonctions essentielles
déterminent la transformation des ressources apportées au système en
produits appréciés par la population : génération des ressources,
financement, prestation des services et gestion du système. L'efficacité,
l'efficience et l'équité des systèmes de santé nationaux sont des facteurs
cruciaux pour la situation sanitaire des populations.

Sommet ministériel sur la recherche en santé

Les ministres de la santé de plus de 30 pays, ainsi que des représentants
des instituts de recherche, des milieux universitaires, d'organisations non
gouvernementales, de laboratoires pharmaceutiques et de diverses parties
intéressées dans la recherche médicale, se réuniront à Mexico, du 16 au 20
novembre 2004 pour se pencher sur le rôle essentiel de la recherche dans le
renforcement des systèmes de santé et étudier comment elle pourrait mieux
répondre aux besoins de l'humanité dans ce domaine. Sous l'égide du
gouvernement mexicain et de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le
Sommet ministériel sur la recherche en santé se concentrera sur le fossé
entre la théorie et la pratique : comment appliquer les connaissances sous
la forme de mesures concrètes qui amélioreront la santé. Les participants
analyseront également les recherches qui seront nécessaires pour la
réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatifs
à la santé d'ici à 2015. En réunissant un grand nombre d'acteurs clefs de la
recherche en santé, le Sommet représente une occasion unique d'établir une
plateforme constituée d'initiatives spécifiques pour renforcer les systèmes
de santé et améliorer l'accès à l'information. Les principales
recommandations du sommet seront rassemblées dans le "Programme de Mexico
pour la recherche en santé".

SUJETS CONNEXES
- World report on knowledge for better health - en anglais
- Sommet ministériel sur la recherche en santé - en anglais
- Systèmes de santé

Pour plus d'informations:

Dr Tikki Pang - Directeur
OMS/Politique et coopération en matière de recherche
Téléphone: +41 22 791 2788
Email: pangt@who.int

Mrs Stéfanie Durivage
Téléphone: +41 22 791 16 56

Ian Larsen
Hoffman & Hoffman Worldwide
Téléphone: +1 703 820 2244

Ms Fadéla Chaib
Bureau du Directeur général/Médias et Communications
OMS/Genève
Téléphone: +41 22 791 3228
Tél. portable: +41 79 475 5556
Email: chaibf@who.int