Communiqué de presse OMS
Le Rapport sur la santé dans le monde 2008 préconise un retour aux soins de
santé primaires
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2008/pr38/fr/index.html
14 OCTOBRE 2008 | ALMATY, KAZAKHSTAN -- Le Rapport sur la santé dans le
monde 2008, publié aujourd'hui, évalue de manière critique la façon dont les
soins de santé sont organisés, financés et dispensés dans les pays riches et
dans les pays pauvres de par le monde. Ce rapport de l'Organisation mondiale
de la Santé (OMS) rend compte d'un certain nombre d'échecs et
d'insuffisances qui ont introduits des déséquilibres dangereux dans l'état
de santé de différentes populations, tant à l'intérieur des pays qu'entre
eux.
Liens connexes
Rapport mondial sur la santé 2008
http://www.who.int/whr/2008/fr/index.html
Thème de santé: les soins de santé primaires
http://www.who.int/topics/primary_health_care/fr/index.html
Le Rapport sur la santé dans le monde décrit un moyen de venir à bout de
l'inégalité et de l'inefficacité des soins de santé et ses recommandations
doivent être prises en compte, a déclaré le Directeur général de l'OMS,
Margaret Chan, lors du lancement du rapport à Almaty, au Kazakhstan. Un
monde fortement déséquilibré en matière de santé n'est ni stable ni sûr.
Le rapport intitulé Les soins de santé primaires maintenant plus que
jamais commémore le 30e anniversaire de la Conférence internationale
d'Alma-Ata sur les soins de santé primaires qui s'est tenue en 1978. Cet
événement fut le premier à inscrire l'équité en matière de santé au projet
politique international.
Inégalités criantes
Au terme d'un vaste examen de la situation, ce rapport a mis en évidence des
inégalités criantes en matière de résultats sanitaires, d'accès aux soins et
de coût des soins de santé pour les patients. Les différences d'espérance de
vie entre les pays les plus riches et les plus pauvres dépasse désormais 40
ans. Sur les quelque 136 millions de femmes qui accoucheront cette année,
près de 58 millions ne bénéficieront d'aucune assistance médicale ni pendant
l'accouchement ni après, ce qui met en jeu leurs vies et celles de leurs
nourrissons.
Sur le plan mondial, les dépenses publiques de santé varient entre 20
dollars par personne et par an et plus de 6000 dollars. Pour 5.6 milliards
d'habitants de pays à revenu faible et intermédiaire, plus de la moitié des
dépenses de santé se fait par paiement direct.
Avec l'augmentation des coûts de la santé et la désorganisation des systèmes
de protection financière, les dépenses personnelles de santé poussent
désormais chaque année 100 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.
Des différences considérables en matière de santé existent à l'intérieur des
pays et parfois au sein d'une même ville. À Nairobi, par exemple, le taux de
mortalité des moins de cinq ans est inférieur à 15 pour mille dans les
quartiers à revenu élevé. Dans une zone de taudis de la même ville, ce taux
atteint 254 pour mille.
Une mortalité maternelle, infantile et des moins de cinq ans élevée révèle
un manque d'accès à des services de base tels que l'approvisionnement en eau
propre et l'assainissement, la vaccination et une nutrition appropriée, a
déclaré la Directrice générale de l'UNICEF, Ann M. Veneman. Des soins de
santé primaires incluant des services intégrés au niveau de la collectivité
peuvent contribuer à améliorer la santé et à sauver des vies.
Des systèmes de santé peu performants
Les données contenues dans le rapport mettent en évidence une situation dans
laquelle de nombreux systèmes de santé ont cessé de mettre l'accent sur un
accès équitable aux soins, ont perdu leur capacité d'investir des ressources
de manière avisée et leur aptitude à répondre aux besoins et aux attentes
des populations, en particulier des groupes défavorisés et marginalisés.
Comme le note le rapport, des conditions d'accès inéquitable, de coûts qui
appauvrissent et d'érosion de la confiance dans les soins de santé
constituent une menace pour la stabilité sociale.
Pour améliorer les performances des systèmes de santé, le rapport préconise
un retour aux soins de santé primaires, approche globale des soins de santé
lancée officiellement il y a trente ans. La comparaison entre des pays ayant
le même niveau de développement montre que ceux dont les soins de santé sont
organisés selon les principes des soins de santé primaires assurent un
niveau sanitaire plus élevé pour le même investissement.
De tels enseignement revêtent une importance particulière en période de
crise financière mondiale.
Considérés à la lumière des tendances actuelles, les soins de santé
primaires font de plus en plus figure de moyen avisé de remettre le
développement sanitaire sur les rails, assure le Dr Chan.
Tels qu'ils ont été conçus à l'origine, les soins de santé primaires ont
révolutionné la manière de percevoir la santé et modifié considérablement
les modèles qui prévalaient en matière d'organisation et de prestation des
soins. Ils représentent un effort délibéré pour aller à contre courant des
tendances responsables des inégalités grossières dans l'état de santé des
populations.
Les soins de santé primaires plus pertinents que jamais
En préconisant un retour aux soins de santé primaires, l'OMS soutient que
leurs valeurs, principes et conceptions sont plus pertinents que jamais.
Plusieurs éléments confortent cette conclusion. Comme le relève le rapport,
les inégalités en matière de résultats sanitaires et d'accès aux soins sont
bien plus grandes aujourd'hui qu'elles ne l'étaient en 1978.
Il arrive bien trop souvent que ce soient les gens riches et en meilleure
santé qui aient le meilleur accès aux meilleurs soins, alors que les pauvres
sont livrés à eux-mêmes. Les soins de santé sont souvent dispensés selon un
modèle qui se concentre sur les maladies, sur les technologies de pointe et
sur les soins spécialisés, la santé étant considérée comme le résultat
d'interventions biomédicales et le pouvoir de la prévention largement
ignoré.
Les spécialistes accomplissent parfois des tâches qui conviendraient mieux à
des généralistes, des médecins de famille ou du personnel infirmier. Cela
contribue à l'inefficacité, limite l'accès et prive les patients des
possibilités de recevoir des soins complets. Lorsque la santé est laissée de
manière disproportionnée aux mains des spécialistes, toute une série de
mesures protectrices et préventives tend à se perdre.
L'OMS estime qu'un meilleur recours aux mesures préventives existantes
permettrait de réduire la charge mondiale de morbidité de près de 70%.
Les inégalités en matière d'accès aux soins et de résultats sanitaires sont
généralement plus marquées lorsque la santé est traitée comme une
marchandise et les soins sont animés par la recherche du profit. Les
résultats sont prévisibles: investigations et procédures superflues,
hospitalisations plus fréquentes et plus longues, coûts globaux plus élevés
et exclusion des personnes incapables de payer.
Des soins de santé fragmentés
Dans les zones rurales du monde en développement, les soins ont tendance à
être fragmentés en initiatives séparées centrées sur des maladies
particulières ou des projets individuels, sans grand souci de cohérence et
avec peu d'investissement dans les infrastructures de base, les services et
le personnel. Comme le fait remarquer le rapport, de telles situations
réduisent les patients à l'état de cibles de programmes.
Et surtout les soins de santé sont incapables de répondre aux attentes
sociales croissantes de soins de santé qui soient centrés sur la personne,
équitables, abordables et efficaces.
Lorsqu'ils sont correctement mis en oeuvre, les soins de santé primaires
protègent contre nombre de ces problèmes. Ils favorisent une approche
globale de la santé qui donne autant d'importance à la prévention qu'aux
soins dans le cadre d'une continuité de soins qui s'étend tout au long de la
vie. Dans le cadre de cette approche globale, ils influencent les
déterminants fondamentaux de la santé qui trouvent leur origine dans les
nombreux secteurs non sanitaires, ce qui permet de s'attaquer en amont aux
menaces pour la santé.
Les soins de santé primaires ramènent le balancier vers les soins de santé
et mettent les familles et la collectivité au centre du système de santé. En
mettant l'accent sur l'appropriation à l'échelon local, ils font honneur à
la capacité d'adaptation et à l'ingéniosité de l'esprit humain et ouvrent la
porte à des solutions que les collectivités créent, s'approprient et
entretiennent.
Équité et efficacité des services
La stratégie de base pour affronter les inégalités consiste à tendre vers la
couverture universelle dans un esprit d'équité, de justice sociale et de
solidarité. L'équité et l'efficacité de la prestation des services sont les
objectifs principaux.
Les soins de santé primaires offrent aussi le meilleur moyen de faire face à
trois maux du 21e siècle: la mondialisation des modes de vies malsains,
l'urbanisation rapide et anarchique, ainsi que le vieillissement de la
population. Ces tendances contribuent à l'augmentation des maladies
chroniques telles que cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux,
cancer, diabète et asthme, qui créent de nouvelles demandes de soins de
longue durée et d'appui au niveau de la collectivité. Une approche
multisectorielle est primordiale pour la prévention, car les principaux
facteurs de risque de ces maladies sont extérieurs au secteur de la santé.
Comme le note le rapport, les systèmes de santé n'évoluent pas spontanément
vers plus d'équité et d'efficacité. Des décisions politiques doivent être
expressément prises. Les éléments et arguments avancés dans le rapport
devraient les faciliter.
En substance, nous encourageons les pays à revenir aux fondamentaux,
explique le Dr Chan. Trente ans d'expérience suivis de près nous permettent
de savoir ce qui fonctionne et vers quoi nous devons tendre, aussi bien dans
les pays riches que dans les pays pauvres.
Pour plus d'informations, contactez:
À Almaty:
Christopher Black
Chargé de communication multimédias, OMS
Téléphone: +7 (777) 785 0774
Portable: +41 79 472 60 54
Courriel: blackc@who.int
Gaya Gamhewage
Responsable Communication institutionnelle, OMS
Portable: +41 79 475 5563
Courriel: gamhewageg@who.int
John Budd
Chargé de communication régional, UNICEF
Téléphone: +41 22 909 5429
Portable: +41 79 431 1537
Courriel: jbudd@unicef.org
Sultan Khudaibergenov
Chargé de communication, UNICEF
Téléphone: +77 01 227 9914
Courriel: skhudaibergenov@unicef.org
À Genève:
Dick Thompson
Responsable de l'information, OMS
Téléphone: + 41 22 791 1492
Portable: + 41 79 475 5534
Courriel: thompsond@who.int
Sharad Agarwal
Chargée de communication, OMS
Téléphone: + 41 22 791 1905
Portable: +41 79 621 5286
Courriel: agarwals@who.int
Fadéla Chaib
Chargée de communication, OMS
Téléphone: + 41 22 791 3228
Portable: + 41 79 475 5556
Courriel: chaibf@who.int
Mervyn Fletcher
Chargée de communication, UNICEF
Téléphone: +41 22 9095433
Portable:: +41 79 666 8831
Courriel: mfletcher@unicef.org