[e-med] Le Brésil rejette le brevet du médicament antisida de Gilead.

[remerciements àJ. Dumoulin pour la traduction.CB]

Le Brésil rejette le brevet du médicament antisida de Gilead.

http://www.reuters.com/article/rbssHealthcareNews/idUSN1048207520080410

Rio de janeiro le 10 avril (Reuters)
Le Brésil a classé le Tenofir, médicament antisida de la firme
américaine Gilead, comme médicament « d’intérêt général » indice qu’il
peut rejeter la demande de brevet à cause d’un prix élevé et qu’il
négocie des importations de génériques.
Le ministre de la santé a déclaré dans un décret publié mercredi que
le brevetage du médicament au Brésil « entraîne des droits de monopole
avec un impact sur le prix du produit. » Le plus grand pays d’Amérique
Latine a un programme de prévention et de traitement du sida apprécié
au niveau international dans lequel les patients ont le traitement
antirétroviral gratuit.
Le ministre a dit qu’il a demandé un examen prioritaire de la demande
de brevet par l’Office brésilien des brevets qui devra prendre en
compte ses objections.
« Si aucun brevet n’est délivré, le Brésil sera libre de négocier les
prix du même médicament, qu’il soit générique ou de marque. Ce cas
n’est pas un cas de licence obligatoire ou de faire sauter le brevet.
Il est différent du cas de court-circuitage d’un brevet de Merck pour
l’Efavirenz.» selon une source ministérielle.
Un représentant de Gilead Sciences Inc. au Brésil a refusé de
commenter mais a dit que des responsables de haut niveau de Gilead
sont en contacts avec le ministère pour discuter le cas.

En mai dernier, le Président Lula avait autorisé à mettre de coté le
brevet d’un médicament produit par Merck &Co Inc. et à importer une
version générique d’Inde. C’était la première fois que le Brésil court-
circuite un brevet pour acquérir des médicaments moins chers pour son
programme sida.
Le processus a également commencé avec la déclaration par le
gouvernement que le médicament est « d’intérêt général » et qu’il
était trop cher pour l’acheter. Si le brevet du Tenifovir est rejeté,
le Brésil peut choisir d’importer un générique en utilisant une clause
de l’organisation Mondiale du Commerce qui permet d’ignorer les
brevets au nom de la santé publique.
D’autres pays, comme le Canada, l’Italie, la Thailande, ont aussi
utilisé la clause de l’OMC pour avoir un accès moins coûteux à des
médicaments contre le sida.
  (Reportage de Pedro Fonseca et Maria Pia Ppalemro, rédigé par Andrei
Khalip, édité par Derek Caney.. traduit par J. Dumoulin)