[e-med] Le médicament en Algérie

[La consommation de médicaments en Algérie présentée en valeur et non
corrigée en tenant compte du taux de changes du dinars par rapport à l'euro
est difficile à apprécier, mais il n'en demeure pas moins qu'une
augmentation de 24 % par an en chiffres absolus pèse sur le budget de l'Etat
même en période d'envolée du prix du baril de pétrole. Le médicament
générique qui occupe une place modeste par rapport au princeps dans cette
consommation ne peut être envisgé comme une solution durable que s'il est
mis dans le cadre d'une satisfaction des besoins de la santé de la
population en médicaments essentiels, ainsi le médicament générique devenant
essentiel car indispensable, couvrira non seulement les maladies courantes
aigues et chroniques, mais aussi les médicaments orphelins qui sont en
nombre relativement bien limités en Algérie par rapport au reste de
l'Afrique AH]

Santé : 800 millions d'euros de médicaments importés en 2005
      3.705 produits enregistrés dans la nomenclature nationale
            Par : S. A. M. Le : samedi 15 avril 2006
http://www.elmoudjahid.com/stories.php?story=06/04/15/6943609

Le ministère de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière
planche actuellement sur le moyen d'imposer aux importateurs des médicaments
un seuil minimum de médicaments génériques dans les importations globales.
C'est
ce que révèle Amar Tou qui rassurera les opérateurs en affirmant qu'ils
seront consultés sur la question qui s'inscrit en droite ligne avec la
volonté des pouvoirs publics d'encourager et de promouvoir l'usage du
médicament générique. En outre, l'on compte contribuer avec la participation
d'autres ministères à la fixation de marges incitatives à la production et à
la consommation du médicament générique.
Lors de la réunion hier, au siège du ministère, et portant sur le bilan et
le programme des produits pharmaceutiques en Algérie, le département de Amar
Tou a rendu public un ambitieux programme en la matière et compte à cet
effet réguler sérieusement un marché très porteur.
A cet effet, le MSPRH procédera désormais à une actualisation annuelle de la
nomenclature des médicaments et décide de réviser les prix des produits
enregistrés dans le cadre du renouvellement de la décision d'enregistrement.
Il sera question également de retirer les produits qui ne sont plus
commercialisés à travers l'analyse de l'ensemble de la nomenclature des
médicaments (3700 produits enregistrés) et d'agir en concertation avec les
départements ministériels concernés pour le remboursement du médicament sur
la base du tarif de référence.
Le programme élaboré par le ministère fait état aussi de l'application de la
baisse des prix des médicaments quand elle est décidée dans les pays
d'origine
du produit, de la poursuite avec le même rythme l'absorption des dossiers
d'enregistrement
qui sont en instance depuis septembre 2005 et d'ouvrer à ce que les
médicaments innovants et orphelins (maladies rares) soient remboursables.
Le bilan présenté par le ministère de la santé, de la population et de la
réforme hospitalière indiquera que les importations des produits
pharmaceutiques sont passées de 759 millions d'euros en 2004 à un peu plus
de un milliard d'euros en 2005 dont 800 millions concernent uniquement les
médicaments. Pour la fabrication, celle-ci a atteint 316,5 millions d'euros
en 2005, soit une hausse de près de 24% par rapport à 2004.
Par opérateur, Saïdal accapare sans surprise la part du lion (39,8%) dans la
production des médicaments en Algérie (un marché de 281 millions d'euros)
avec un marché de 110 millions d'euros, suivi des français d'Aventis (26%)
pour un CA de 73,3 millions d'euros alors que l'américain Pfizer représente
11,5% des médicaments fabriqués, soit 32,4 millions d'euros. Notons à ce
propos la performance du Laboratoire Salem qui a fabriqué pour 11 millions
d'euros.
En revanche, le groupe que préside Ali Aoun perd en parts lorsqu'il s'agit
du marché du médicament (importation et fabrication) puisqu'ils baissent à
9,7%. "C'est la conséquence de l'augmentation des importations", argumente
Amar Tou.
Le secteur privé représente par ailleurs plus de 90% des importations des
produits pharmaceutiques, soit 777 millions d'euros, contre 8% importés par
la pharmacie centrale des hôpitaux (69 millions d'euros). Par pays, c'est la
France qui est notre principal pourvoyeur en médicaments (69%), suivie de la
Jordanie (5,7%), du Royaume-Uni (3%) et de l'Italie (2,7%).
Concernant l'enregistrement des médicaments qui est l'autorisation de mise
sur le marché du produit, le bilan établi par le département de Amar Tou
mentionne 290 produits enregistrés au 2e semestre de l'année 2005 dont 188
en Algérie, soit 64,8%. 102 enregistrements sont relatifs à l'importation et
93 à la fabrication alors que 95 enregistrements concernent le
conditionnement.
En outre, et au 31 mars 2005, un total de 3705 produits ont été enregistrés
dans la nomenclature nationale dont 867 (23%) en Algérie.

  a.. L'Algérien dépense en moyenne 34,7 euros par an
  La dépense moyenne/an par habitant des médicaments en Algérie a atteint
34,7 euros contre 28,2 euros en 2004, soit une hausse de 23%. A titre
comparatif, ce montant est estimé à 440 euros en France tandis qu'au Maroc
et en Tunisie, les estimations font état d'une dépense moyenne respective de
16,6 euros et 27,5 euros.
  En outre, l'on apprendra que le montant moyen par ordonnance a été estimé,
en 2004, à 1035 dinars/an pour un total de 45,8 millions d'ordonnances.