[e-med] Le sida et les opérations onusiennes de maintien de la paix

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Le sida et les opérations onusiennes de maintien de la paix

Le Conseil de sécurité célèbre le cinquième anniversaire de sa résolution
sur le sida
Par Judith Aïta
Correspondante du « Washington File » à l'ONU

New York (Nations unies) - Le 18 juillet, à l'occasion du cinquième
anniversaire de sa résolution d'importance historique sur le sida, le
Conseil de sécurité de l'ONU a réaffirmé sa volonté de jouer un rôle dans
la lutte contre cette pandémie, particulièrement dans les zones de conflit
et d'après- conflit qui sont particulièrement vulnérables à la propagation
du VIH.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, le docteur Peter Piot, a affirmé que
l'action du Conseil de sécurité était le reflet de la transformation de la
façon dont les dirigeants des pays du monde entier considéraient le sida.

Nombre de ces derniers, en effet, considèrent désormais le sida comme une
menace qui pèse sur la sécurité nationale et sur la stabilité plutôt que
comme un simple problème de développement et de santé publique, a-t-il
expliqué. Il s'ensuit que la réaction mondiale face au sida a tout à fait
changé. « Nous avons pour la première fois l'occasion d'inverser la
tendance de la pandémie du sida », a-t-il dit.

Le docteur Piot a souligné que désormais 40 chefs d'État ou de
gouvernement dirigeaient personnellement la réaction de leur pays au sida.
La somme sans précédent de 8 milliards de dollars sera probablement
consacrée cette année à la lutte contre le sida dans les pays à faible et
moyen revenu, ce qui représente une nette augmentation par rapport au 1,5
milliard de dollars décaissés en 2000. Enfin, on enregistre de nouveaux
succès dans presque toutes les parties du monde.

Néanmoins, selon le docteur Piot, il reste encore beaucoup à faire. Il
faut aborder le dossier plus vaste de l'effet du sida sur la sécurité et
sur la stabilité dans les pays les plus touchés, et veiller à ce que tous
les casques bleus de l'ONU, ainsi que les 50 millions de policiers et de
soldats des divers pays, aient les connaissances suffisantes et les moyens
de se protéger eux-mêmes et les autres du virus du sida.

Le conseiller politique auprès de la Mission des États-Unis à l'ONU, M.
William Brencick, a déclaré que son pays avait l'intention « de continuer
à offrir son assistance au personnel en uniforme par le biais de
programmes bilatéraux dans tous les pays du monde, y compris ceux qui
détachent des soldats dans le cadre des opérations de maintien de la paix ".

M. Brencick a indiqué que, depuis l'adoption de la résolution 1308, les
États-Unis « avaient informé plus de 2 millions de soldats des dangers du
sida, formé 7.000 éducateurs militaires, créé plus de 200 établissements
de conseil et de dépistage sur des bases militaires ou à proximité, fourni
des diagnostics et des équipements à 30 armées, ainsi que formé plus de
600 médecins militaires aux soins et aux traitements des soldats
séropositifs et des membres de leur famille ».

Les États-Unis espèrent à l'avenir renforcer les capacités militaires de
dépistage, appuyer des programmes de prévention plus globaux et mieux
ciblés pour les armées et offrir des conseils sur l'élaboration de mesures
rationnelles de prévention, de soins et de traitements au sein des
ministères de la défense et des forces opérationnelles, a-t-il dit.

Par ailleurs, dans une déclaration lue par son président, M. Adamantios
Vassilakis (Grèce), le Conseil de sécurité dit : « Le Conseil est
conscient que le personnel des Nations unies chargé du maintien de la paix
peut contribuer sensiblement à l'action menée contre le VIH/sida,
notamment auprès des communautés vulnérables dans les situations
d'après-conflit. (...) Dans ce contexte, il encourage le développement de
la coopération entre le département des opérations de maintien de la paix,
l'ONUSIDA (...), les organisations non gouvernementales, la société
civile, les donateurs (...) et les gouvernements. »