Communiqué OMS
Le traitement antiretroviral en échec en raison du manque de collaboration
des malades
http://www.who.int/mediacentre/news/new/2006/antiretroviral/fr/index.html
15 AOÛT 2006 | TORONTO -- Un nouveau rapport qui doit être présenté
aujourd'hui à la Conférence internationale de Toronto sur le SIDA révèle que
l'accès aux antirétroviraux n'est que l'un des termes de l'équation du
traitement. Ce rapport démontre que si l'on ne s'assure pas la collaboration
des malades, la prise des médicaments risque de n'être ni assez fréquente ni
assez régulière, avec pour effet de réduire à néant les bienfaits
thérapeutiques du traitement.
Rapport - en anglais [pdf 4.12Mb]
http://www.who.int/mediacentre/news/new/2006/antiretroviral/fr/index.html
Publié par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Université
d'Amsterdam et l'Institut tropical royal des Pays-Bas, ce rapport intitulé
"De l'accès à l'observance: les défis du traitement antirétroviral", expose
la dure réalité vécue quotidiennement par les personnes vivant avec le VIH
et le SIDA au Botswana, en Ouganda et en Tanzanie.
Le rapport identifie les raisons pour lesquelles l'observance du traitement
se relâche et il formule une série de recommandations destinées à améliorer
la situation.
Le taux optimal d'observance de la thérapie antirétrovirale est de 95%,
comme le recommande l'OMS. L'inobservation de la thérapie a de graves
conséquences pour la santé publique, notamment l'échec du traitement, la
propagation de la résistance aux médicaments et le gaspillage de ressources.
Le rapport révèle que les personnes qui s'efforcent de prendre tous leurs
médicaments sont souvent prises dans un cercle vicieux d'obstacles sociaux,
économiques et professionnels qui les empêchent d'observer le traitement.
Sur un échantillon de 514 malades interviewés au Botswana, 23% prenaient
moins que les 95% critique de leur dose. En Tanzanie, 79% des 207 malades
interviewés étaient au-dessous du seuil critique.
Les raisons qui expliquent ce manque d'observation du dosage prescrit sont:
l'abus d'alcool ou de drogues; des problèmes au travail, comme de ne pas
avoir le temps de se rendre à la clinique ou la stigmatisation sur le lieu
de travail; de longs trajets jusqu'à la clinique et de longs temps d'attente
sur place; la discrimination au sein de la communauté et à dans la famille.
En Ouganda, il est fréquent que des personnes cessent de se soigner faute de
pouvoir se payer la nourriture qu'elles doivent consommer en prenant leurs
médicaments; L'éloignement des centres de santé et les coûts engendrés par
un traitement à vie ont également été invoqués par les participants à cette
étude.
Les équipes de recherche qui ont participé à l'élaboration de ce rapport
proposent des priorités spécifiques à mettre en ouvre immédiatement:
Application de la législation visant à protéger le droit des travailleurs à
l'accès au traitement sans crainte de discrimination
Formation et appui aux conseillers communautaires qui fonctionnent depuis
chez eux
Dispenser les personnes qui suivent une thérapie antirétrovirale de payer
des frais d'inscription et de consultation dans les centres de santé
Fournir de l'aide alimentaire aux utilisateurs d'antirétroviraux, surtout au
début du traitement, lorsque leur appétit augmente
Envisager la mise sur pied d'un système de bons de transport pour les
personnes qui ne peuvent pas se permettre de se déplacer pour aller chercher
leurs médicaments.
La trithérapie antirétrovirale au Botswana, en Ouganda et en Tanzanie, 2005
Country Population size Estimated percentage adult HIV prevalence Number of
treatment sites Number of people in need of treatment Estimated percentage
treated as of December 2005**
Botswana 1.8 million 24% 32 84 000 85%
Tanzania 37 million 6.50% 44 315 000 7%
Uganda 25 million 6.70% 175 148 000 51%
*Source: "De l'accès à l'observance", p.2, Anita Hardon et al, Organisation
mondiale de la Santé 2006
**Pour établir ce tableau les auteurs se réfèrent au Rapport OMS/ONUSIDA "3
en 5" de 2006 et au Rapport 2006 d'ONUSIDA sur l'épidémie mondiale de SIDA.
Pour plus d'informations:
Anita Hardon
Professeur d'anthropologie médicale à l'Université d'Amsterdam
Pays Bas
Tél. portable: +31 64 6177814
Courriel: ahardon@xs4all.nl
Richard Laing
médecin
Organisation mondiale de la Santé
Tél. portable: + 41 79 500 6592
Courriel: laingr@who.int
John Kinsman
Chercheur, Université d'Amsterdam
Pays Bas
Tél. portable: + 46 76 842 6464
Courriel: F.J.Kinsman@uva.nl