Le virus Ebola est toujours dangereux sept jours après le décès
13/02/2015
http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/le-virus-ebola-est-toujours-dangereux-sept-jours-apres-le-deces?ku=x5DAxvBx-xxvx-C77y-B57C-9wwyy6BzB99B
La contamination par le virus Ebola lors de rites funéraires dun malade
décédé fait partie dun des principaux vecteurs de propagation dune
épidémie. Cest pourquoi il est important de connaître le délai au cours
duquel un cadavre contient des versions viables du virus et reste
contagieux.
Pour le savoir, le Dr Joseph Prescott et ses collègues du laboratoire de
virologie des NIH, à Hamilton (Montana), ont infecté 5 macaques, puis les
ont euthanasiés après quils aient développé des symptômes et atteint une
virémie importante. Deux animaux ont été infectés avec le variant Mayinga,
isolé chez une infirmière décédée lors de la première épidémie de 1976, et
trois autres ont été infectés par un variant isolé lors de lépidémie
actuelle en Afrique de lOuest.
Ces deux variants restent viables jusquà 7 jours après leuthanasie, et
lon retrouve des ARN détectables jusquà 10 semaines après la mort des
animaux, selon les résultats que ces chercheurs ont publiés dans «
Emerging Infectious Disease ».
De lARN jusquà 10 semaines dans le sang et la bouche
Immédiatement après leuthanasie, des prélèvements oraux, rhinopharyngés,
sanguins, et de peaux ont été réalisés, ainsi que des biopsies de foie, de
rate, de poumon et de muscle. Les carcasses ont ensuite été placées dans
un environnement reproduisant le climat ouest africain : 27 °C et 80 %
dhumidité et de nouveaux prélèvements ont été réalisés à intervalles
réguliers.
De lARN viral était détectable jusquà 10 semaines dans les prélèvements
sanguins et oraux. Les biopsies des poumons, du foie et de rate sont
restées positives pendant trois à quatre semaines, jusquà ce que la
décomposition rende tout prélèvement trop compliqué. Les prélèvements de
muscle étaient en revanche très rarement positifs.
Des copies viables du virus étaient retrouvées jusquà trois jours après
le décès dans les tissus, et jusquà sept jours dans les prélèvements
oraux et rhinopharyngés. Les animaux chez qui lon retrouvait des virus
viables le plus tard étaient aussi ceux dont les charges virales étaient
les plus fortes au moment de leur euthanasie. « Nos résultats montrent que
de simples prélèvements effectués dans les voies respiratoires supérieures
après le décès ne sont pas moins efficaces que des prélèvements de tissus
», concluent les auteurs.
Damien Coulomb