[e-med] Les acquis de la lutte antituberculeuse menacés (OMS)

Les acquis de la lutte antituberculeuse menacés du fait que trois millions
de patients y échappent et de la résistance aux médicamentsLes progrès de
la lutte antituberculeuse pourraient être considérablement accélérés si
ces difficultés étaient surmontées

Communiqué de presse OMS
23 OCTOBRE 2013 | LONDRES/GENÈVE -
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2013/tuberculosis-report-2013/
fr/

D¹après le Rapport sur la tuberculose dans le monde 2013 publié par l¹OMS
aujourd¹hui dans sa version anglaise, le traitement de la tuberculose a
permis de sauver plus de 22 millions de vies. Le rapport révèle également
que le nombre de malades a été ramené en 2012 à 8,6 millions, le nombre de
décès dans le monde ayant quant à lui également été ramené à 1,3 million.

Les nouvelles données confirment que nous sommes en bonne voie pour
atteindre deux cibles des objectifs du Millénaire pour le développement
(OMD) consistant, d¹ici 2015, à inverser la tendance concernant
l¹incidence de la tuberculose, et à réduire de 50% le taux de mortalité
(par rapport à 1990). Un supplément spécial (Countdown to 2015) vient
compléter le rapport de cette année; il fournit des informations complètes
sur les progrès par rapport aux cibles internationales fixées en matière
de tuberculose et indique précisément si le monde et les pays à forte
charge de tuberculose sont ou non en bonne voie pour atteindre les cibles
et ce qui peut être fait rapidement pour accélérer leur réalisation à
mesure que la date limite de 2015 approche.

Principales difficultés

Le rapport souligne la nécessité de progrès décisifs en matière de soins
et de lutte antituberculeux, progrès qui ne pourront être accomplis que si
l¹on parvient à surmonter deux difficultés majeures, à savoir:

* Près de trois millions de personnes (soit l¹équivalent d¹un malade de la
tuberculose sur trois) échappent actuellement aux systèmes de santé.
* La crise de la tuberculose pharmacorésistante ­ les efforts déployés
pour dépister et traiter toutes les personnes touchées par la tuberculose
multirésistante (tuberculose MR) sont insuffisants.

Le manque de ressources pour la lutte antituberculeuse est au c¦ur de ces
deux problèmes. Les programmes antituberculeux n¹ont pas les moyens de
dépister et de traiter les personnes «difficiles à atteindre», souvent en
dehors du système de santé public ou formel. La faiblesse des maillons de
la chaîne antituberculeuse (qui comprend le dépistage, le traitement et
les soins) fait que certaines personnes échappent au système.
Selon le Dr Mario Raviglione, Directeur du Programme mondial de lutte
antituberculeuse à l¹OMS, «Les soins antituberculeux de qualité dispensés
à des millions de personnes dans le monde ont permis de faire
considérablement diminuer le nombre de décès dus à la maladie». «Mais
beaucoup de gens échappent encore aux soins et souffrent. Ils ne sont pas
diagnostiqués ou ne sont pas traités, ou l¹on manque d¹informations sur la
qualité des soins qu¹ils reçoivent.» L¹OMS estime que 75% des trois
millions de cas qui échappent ainsi aux activités de lutte sont concentrés
dans 12 pays.

Quant à la deuxième difficulté, d¹après le Rapport, elle n¹est pas
seulement due au fait que les maillons de la chaîne de la tuberculose
multirésistante sont faibles mais au fait qu¹ils sont tout simplement
inexistants.
L¹OMS estime que rien qu¹en 2012, 450 000 personnes ont été atteintes de
tuberculose multirésistante. La Chine, l¹Inde et la Fédération de Russie
sont les pays à plus forte charge de tuberculose MR, suivies par 24 autres
pays.
Tandis que le nombre de personnes dépistées dans le monde grâce aux tests
de diagnostic rapide a augmenté de plus de 40%, pour atteindre 94 000 en
2012, trois cas de tuberculose MR sur quatre ne sont toujours pas
diagnostiqués. Plus inquiétant encore, près de 16 000 cas de tuberculose
MR notifiés à l¹OMS en 2012 n¹avaient pas été traités, la longueur des
listes d¹attente constituant un problème croissant. En outre, de nombreux
pays n¹obtiennent pas des taux de guérison élevés en raison d¹un manque de
capacité des services et de la pénurie de personnels de santé.

«La demande non satisfaite d¹interventions de qualité et de l¹ampleur
voulue face à la tuberculose multirésistante constitue un réel problème de
santé publique», estime le Dr Raviglione. Il est inacceptable qu¹un accès
accru au diagnostic n¹aille pas de pair avec un accès accru au traitement
de la tuberculose MR. Nous diagnostiquons les cas mais nous n¹avons pas
suffisamment de médicaments ou de personnel qualifié pour traiter les
malades. Nous avons alerté au sujet du problème de la résistance aux
antimicrobiens; le moment d¹agir pour stopper la tuberculose
multirésistante est maintenant venu.»

Une autre difficulté a trait à la co-infection tuberculose-VIH. Si l¹on a
observé des progrès importants depuis dix ans dans l¹extension du
traitement antirétroviral pour les patients tuberculeux vivant avec le
VIH, moins de 60% étaient placés sous antirétroviraux en 2012. Cette
situation doit absolument être améliorée, conclut le rapport.

Cinq mesures prioritaires
Le rapport de l¹OMS recommande cinq mesures prioritaires qui pourraient
apporter un changement rapide d¹ici 2015:

* Atteindre les trois millions de malades de la tuberculose qui échappent
encore aux systèmes de notification nationaux en élargissant l¹accès à des
services de dépistage et de traitement de qualité dans tous les cadres
médicalisés, publics, privés ou communautaires, y compris les hôpitaux et
les ONG qui desservent d¹importants pourcentages de populations exposées.

* S¹attaquer d¹urgence à la crise de la tuberculose MR ­ le fait de ne pas
dépister et traiter tous les malades atteints de tuberculose MR entraîne
des risques pour la santé publique et de graves conséquences pour les
personnes touchées. Un engagement politique de haut niveau,
l¹appropriation par tous les partenaires, un financement suffisant et une
coopération accrue sont donc nécessaires pour résorber les goulets
d¹étranglement dans l¹approvisionnement en médicaments et développer les
capacités de fourniture de soins de qualité.
* Intensifier les activités et exploiter les succès obtenus dans la lutte
contre la co-infection tuberculose-VIH pour se rapprocher le plus possible
d¹une couverture complète par le traitement antirétroviral (TAR) pour les
personnes atteintes à la fois de tuberculose et d¹infection à VIH.

* Accroître les financements nationaux et internationaux afin de combler
le déficit de ressources ­ estimé désormais à près de US $2 milliards par
an ­ si l¹on veut intervenir efficacement dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire. Un réapprovisionnement complet du Fonds mondial est
indispensable, étant donné que la plupart des pays à faible revenu s¹en
remettent en grande partie à l¹aide de donateurs internationaux, le Fonds
mondial consacrant près de 75% de ses ressources financières à ces pays.

* Accélérer le recours rapide aux nouveaux outils ­ grâce au transfert de
technologie et à la recherche opérationnelle pour que les pays et les
communautés les plus exposés puissent bénéficier de ces innovations.

D¹après Osamu Kunii, Chef de la Division Stratégie, investissement et
impact du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme, «le Rapport mondial de l¹OMS sur la tuberculose met en lumière
les progrès considérables obtenus par la communauté internationale dans la
lutte contre la tuberculose. Nous sommes maintenant parvenus à un moment
crucial où nous ne pouvons pas nous permettre de laisser s¹inverser cette
progression. Nous avons besoin d¹un engagement de la communauté
internationale pour combler l¹important déficit de financement et pouvoir
lutter contre cette maladie.»

Le Rapport repose principalement sur les données fournies par les États
Membres de l¹OMS. En 2013, 178 États Membres et au total 197 pays et
territoires, qui représentent collectivement plus de 99 % du nombre
mondial de cas de tuberculose, ont communiqué des données.

Liens connexes
* Rapport 2013 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde
<http://www.who.int/entity/tb/publications/global_report/fr/index.html&gt;
* Tuberculose multirésistante (TB-MR)
<http://www.who.int/entity/tb/challenges/mdr/fr/index.html&gt;
* Tuberculose
<http://www.who.int/entity/mediacentre/factsheets/fs104/fr/index.html&gt;
Principaux repères
* Un monde sans tuberculose <http://www.who.int/entity/tb/fr/index.html&gt;
Programme de l'OMS

Pour plus d'informations, veuillez contacter:Glenn Thomas
Chargé de communication
Télephone: +41 22 791 3983
Portable: +41 79 509 0677
Courriel: thomasg@who.int
Tarik Jasarevic,
Chargé de communication
Télephone: +41 22 791 5099
Portable: +41 79 367 6214
Courriel: jasarevict@who.int