[e-med] Les dépôts pharmaceutiques poussent comme des champignons à Touba... (Sénégal)

PROLIFERATION DES DEPOTS PHARMACEUTIQUES : Le mal qui guette la profession
de pharmacien à Touba
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Les dépôts pharmaceutiques poussent comme des champignons à Touba. Ces
commerces « clandestins » qui n’obéissant à aucune norme, posent un réel
problème de santé publique, car ses tenanciers, n’ont que de vagues
notions en pharmacie. Au même moment, les vrais pharmaciens souffrent en
silence et regardent impuissants leur profession péricliter. Radioscopie
d’un mal.

Marché Occas de Touba, la pendule affiche 11heures 20minutes. L’endroit
grouille de monde. Le temps n’est pas clément ce samedi dans la ville
sainte. Un vent chaud charrie la poussière, malgré tout une bonne ambiance
règne dans ce haut lieu de transactions commerciales. Tout bouge. En
effet, notre attention est vite frappée par une dame à la peau
dépigmentée. D’un pas lent, elle sort d’un dépôt pharmaceutique et tient
entre ses mains une pile de médicaments. Interrogée, elle n’hésite pas à
satisfaire notre curiosité. « J’ai quitté l’hôpital de Ndamatou, le
médecin m’avait prescrit une ordonnance, j’ai décidé de venir au marché
Occas pour l’acheter, car les officines pharmaceutiques vendent plus cher
». Les révélations de cette dame en disent long sur ce phénomène qui est
en train de prendre de l’ampleur. Ainsi, voulant creuser d’avantage ce
sujet, nous avons fait le tour de plusieurs dépôts pour interroger les
vendeurs. En effet, comme ils se sont passé le mot, ils refusent d’entrer
dans les détails. Secret professionnel ou une tentative de sauvegarder une
profession « hors norme » ? Difficile de répondre à cette interrogation,
mais le moins que l’on dire est que les dépositaires visités n’ont que
quelques notions vagues en pharmacie. Et, ce n’est pas cet infirmier en
service dans une structure sanitaire de la cité mouride qui nous
démentira. Ce dernier, très remonté par le rythme effréné par lequel ces
commerces poussent de terre, crache le feu : « la profession de pharmacien
est exercée de manière illégale par des gens véreux.
Sur les 250
structures présentes, seule une quinzaine de pharmacies sont légales parce
qu’elles sont sous la responsabilité de docteurs d’Etat en pharmacie ».
Prenant goût à la discussion, la blousse blanche accuse : « tout le monde
sait qu’il y a des gens tapis dans l’ombre qui approvisionnement des
dépôts clandestins en médicaments, mais personne n’ose les dénoncer par
peur de représailles. Ce sont les pharmaciens eux-mêmes qui doivent se
lever pour dire non, sinon ils risquent gros ».

Silence radio chez les pharmaciens

De notre enquête, il ressort que ces dépôts de pharmacie appartiennent
généralement à des intouchables. D’ailleurs, les vrais acteurs refusent de
se prononcer ouvertement sur la question. Pis, ils ne veulent même pas
communiquer les initiales de leurs noms. Sans prendre de gants, ce
pharmacien ayant pignon sur rue au centre ville, analyse : « Il apparait
de manière évidente que l’une des sources d’approvisionnement de ces
dépôts clandestins est d’origine frauduleuse et que l’autre est relative à
la complicité déguisée d’une petite minorité de pharmaciens malhonnêtes ».
Poursuivant, il est d’avis que « la porosité de nos frontières est aussi
une des causes. Elle a pour conséquence l’entrée massive de médicaments
contrefaits ou frauduleux (ce type de médicaments est totalement impropre
à la consommation parce que nuisible à la santé des populations). Jetant
le discrédit sur quelques uns de ses collègues, qu’il considère comme des
gens véreux, il attaque encore : « L’implication de certains pharmaciens,
dans l’alimentation du marché illicite, constitue l’épine dorsale du
fléau, dans la mesure où il s’agit d’un manquement au code de déontologie
pharmaceutique et donc d’une faute disciplinaire. La simple présence de
médicaments dans les structures illégales suffit pour justifier
l’implication directe de pharmaciens ».

Des mis en cause épinglés puis relâchés

Nos interlocuteurs sont restés unanimes dans leurs accusations : Des
pharmaciens sont bel et bien impliqués dans tout le processus. Pis, ce
sont eux qui tirent les ficelles. Selon, des sources anonymes : « des
pharmaciens, impliqués dans l’approvisionnement de médicaments au niveau
des dépôts clandestins, ont été épinglés mais à la surprise générale ils
n’ont pas été sanctionnés. Cependant au lieu de s’amender, ils ont renoué
avec leurs jeux favoris au vu et au su de tout le monde ». Certains citent
le nom d’un directeur de société de distribution de médicaments. L’affaire
remonte au mois de juillet 2010. L’ordre des pharmaciens
interpellés
 Tous les pharmaciens interrogés ont directement
interpellé l’ordre des pharmaciens à qui ils recommandent « de revoir les
textes réagissant la profession, afin d’y introduire des réformes
dissuasives à l’encontre des faussaires ». Seulement, ces derniers disent
ne pas sentir leur tutelle dans cette lutte. De toute façon, avec
l’ampleur du phénomène, tous les acteurs concernés, à savoir le ministère
de la Santé, l’ordre des pharmaciens, la population de Touba, doivent
s’asseoir autour d’une table pour trouver une solution à ce problème,
préjudiciable à la santé de la population.
 


Par ABDOURAHMANE MBODJ

Au cours du forum pharmaceutique international tenu à lomé, tous les participants à savoir:pharmaciens, douaniers,associations des consommateurs,juristes,agents du commerce avaient reconnu le danger de ce commerce ilicite.
Les belles résolutions prises n'ont malheureusement pas apporté les résultats escomptés.
Sous la barbe des ordres et syndicats quelques 'pharmaciens véreux" continuent leur marche inexorable vers une ascencion sociale fulgurante en détruisant les acquis de la profession.
les ordres et les syndicats ont dans certains cas montré leur faiblesse face à ces fossoyeurs et vendeurs "de la mort". A cette allure la profession s'enfonce et l'exercer sans noblesse et éthique est comme avaler un caillou.
au FPI du tchad, IL NOUS FAUT PRENDRE DES RESOLUTIONS FORTES POUR SE FAIRE ENTENDRE.
Nous PARLIONS à DAKAR d'une journée de fermeture (demi-journée) des pharmacies sur tout l'ensemble du continent.est ce impossible?

Boniface OKOUYA
Syndicat des pharmaciens
Congo-Brazzaville

Dans la lutte contre le marché illicite et dans sa dénonciation, il ne faut pas oublier que le marché illicite se met en place pour répondre à une demande. En conséquence il faut mettre à la disposition des malades des médicaments essentiels à prix abordables pour toute la population.

Le deuxième élément à mettre en avant est le "plus "apporté par le secteur pharmaceutique. Cela implique de mettre en avant le travail effectué à tous les niveaux de la chaine pharmaceutique pour assurer l"assurance qualité " de cette chaine et garantir la qualité des médicaments délivrés aux malades. Il est dommage que ce travail, parfois encore insuffisant, ne soit pas mis suffisemment en avant. C'est cela qu'attendent les décideurs politiques. Il ne sert à rien de "pleurer". Il faut démontrer l'efficacité de son travail.

Serge Barbereau

Chers e-mediens,
Je vous invite à visiter la Mauritanie. On ne fait plus la différence entre pharmacies et dépôts. A Nouakchott la grande capitale de la Mauritanie est le siège de la grande décadence de la profession. n 2011 et à Nouakchott on dénombre 106 officines dont une infime partie pourrait être considérée comme pharmacies acceptables. La plus part tournent sans pharmacien. Et si par bonheur il y a un pharmacien il a le rôle de responsable technique. Ce dernier terme est la source de la pagaille dans le secteur pharmaceutique. Un terme entre autre qui ne veut rien dire. A ces 106 officines se sont installés avec la bénédiction des autorités de la santé 171 dépôts. Imaginez SVP qu'ils soient autorisés autant de dépôts que de pharmacies à Dakar. A quoi cela va-t-il ressembler? Sans doute le bazar mais alors le vrai bazar. Comme quoi si on souffre de quelque chose il faut se dire que quelque part il y a quelqu'un qui souffre encore plus. Priez pour que les dépôts de Touba ne soient transférés pas à Dakar comme ce qui est arrivé en Mauritanie. J'ai oublié de vous dire que la plus grande partie des dépôts à Nouakchott tout en gardant le statut de dépôts se sont mués en pharmacie et mieux achalandés. Bref! le bord...... quoi.
Nous adhérons à tout effort qui imposera l'ordre et éradiquera cette exercice illégale de la pharmacie

Très Confraternellement
Cheikh Brahim
Président du syndicat des pharmaciens
Nouakchott-Mauritanie

Tout peut être mis en place pour une lutte saine et efficace afin de mettre des produits de qualité sur le marché.Et ce n'ai pas une raison de répondre à une demande pour laisser un marché illicite s'installer.Les Etats se doivent d'imposer une politique qui répondrait à cette demande et offrir aux populations des médicaments de qualité.Mais faut il pour cela un environnement propice qui garantirait les intérêts des uns et des des autres.
Serions nous en clin de faire fi des règles élémentaires qui régissent la profession au profit d'une demande qui attise les appétits dignes d'un narco trafiquants.Les Etats ne sont pas tous blancs devant l'ampleur du phénomène et dire qu'indirectement,par leur silence deviennent complices.
La qualité s'apprécie dans un environnement sain où le langage est identique.Comment voulez vous apporter un plus pour assurer "l'assurance qualité"alors que des Etats s'évertuent à saper tous les efforts et déroulent le tapis rouge aux personnes étrangères à la profession.Comment voulez vous que l'assurance qualité s'apprécie alors que des Etats distribuent des autorisations d'ouverture d'officines aux trafiquants les plus véreux et qui ferment les yeux sur les faux médicaments.Pendant qu'on y est,les faux médicaments génèrent des chiffres d'affaires croissant depuis qu'on en parle.De la conférence de Naïrobi en 1985 à ce jour ,après moult conférences pour un chiffre de plus 51 Milliards de USD.Qui est responsable?Personne.En Afrique la responsabilité ,connais pas.Et c'est là le mal.
Les Etats se déprécient et la profession qui est à l'image des Etats se déprécie également.Hélas.

Cheikh Brahim
SYNPHARM
Nouakchott

Je réagis de la même manière que Serge. Nous professionnels, nous devons nécessairement mettre en avant le plus que nous apportons par rapport à ceux qui sont sur le marché illicite. Les textes réglementaires ne peuvent être une baguette magique pour régler ces problèmes. Ce n'est pas une question d'attributions mais une question de qualité de prestation.

A. Sidiki DIAKITE

Je dis non à ce que dit DIAKITE, il faut lire ce que le confrère mauritanien a écrit.
Le danger est là,je dirais que le crime est là.il ne faut pas faire la politique de l'autruche.
Les textes sont écrits pour etre appliqués, 50 ans après les indépendances, nous devons tous plaider pour que les lois ne soient pas foulées aux pieds. Ce secteur doit cesser avec l'implication de tous d'etre une jungle.

OKOUYA Boniface

Je n'ai pas l'intention de polémiquer. Peut être que nous ne nous comprenons pas. Ma réaction s'est faite par rapport à ce que Serge Barbereau a dit. Je crois qu'il a raison. L'application des textes demeure un gros problème reconnu de tous. Je pense être bien placé pour le dire en tant qu'ancien DPM et Inspecteur Général de la Santé actuellement du Ministère de la Santé. Mais ceci ne doit pas nous permettre de ne voir que cet aspect. Nous devons nous défendre en plus par la qualité de nos prestations. Encore une fois les textes peuvent bien et l'application peut poser problème mais nous ne devons en aucun baisser les bras.

Je n'ai pas encore lu ce qui est écrit par notre confrère mauritanien mais par Serge Barbereau.

Bien à vous et confraternellement

Sidiki Diakité Guinée Conakry.