Paris, France (PANA) - Le nouveau directeur général du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, le Français Michel Kazatchkine a reproché, lundi à Paris, aux Etats africains de ne pas tenir la promesse faite en 2001 à Abuja (Nigeria) de consacrer 15% de leur budget national à la Santé.
"Les pays qui ont accompli d'énormes progrès se situent autour de 5 à 6%. Nous sommes loin du compte par rapport à la promesse de 15% du budget faite par les chefs d'Etat africains lors de leur sommet de 2001 à Abuja", a déclaré M. Kazatchkine.
S'exprimant lors d'une conférence de presse, M. Kazatchkine a appelé la communauté internationale à appuyer les efforts fournis par les pays africains pour prendre en charge les problèmes de santé de leurs populations.
"L'Afrique connaît des problèmes globaux de santé. Il faut donc des solutions globales qui passent par des financements conséquents. Le fonds mondial fournit, par exemple, 70% des fonds nécessaires à la lutte contre la tuberculose", a-t-il dit.
"La communauté internationale doit se mobiliser encore plus pour aider l'Afrique à faire face aux maladies. Il est bon que les Africains eux aussi donnent l'exemple en accordant une part de budget plus conséquente à la santé", a ajouté Michel Kazatchkine qui appelle les chefs d'Etat et de gouvernement à tout mettre en uvre pour atteindre les objectifs fixés.
La reproche du Directeur général du Fonds mondial constitue une interpellation pour nous tous, à quelque niveau où nous nous trouvons. En effet, les problèmes de santé que nous avons dans nos pays sont liés aux financements. Nous focalisons plus notre attention sur ce que les partenaires acceptent de bien vouloir apporter à nos pays pour "nous aider" mais nous ne parlons que rarement du financement du secteur de la santé par nos gouvernements respectifs. Si la volonté politique (comme cela était affirmé il y a un moment dans ce forum) fait défaut, nos efforts ne pourront aboutir qu'à des résultats mitigés.
Il va de soi que nous avons le devoir d'interpeller nos gouvernements respectifs pour parvenir à un relèvement conséquent des budgets nationaux du secteur de la santé.
Avant de parler de la disponibilité des médicaments (ARV, ACT, ...) au niveau des structures sanitaires, il faudra que les gouvernements se mettent à l'évidence pour que les premiers bailleurs des fonds du secteur de la santé ne soient autres qu'eux-mêmes et à une hauteur de financement recommandée par les assises d'Abuja.
Les financements de la santé et bien sûr les financements du médicaments
résultent de trois sources: les budgets des Etats, les financements des
populations et l'aide internationale. C'est un équilibre entre ces trois
sources qui doit être maintenu. Le financement des populations mis en place
à travers l'Initiative de Bamako en 1987 a déresponsablisé les Etats et déja provoqué un premier déséquilibre. Les aides internationales de par leur montant peuvent aussi provoquer un déséquilibre mettant en danger l'ensemble du système de santé.
Si nous devons insister sur le financement de l'Etat c'est tout simplement parce que l'Etat est devenu absent dans certains pays. L'aide international prend le devant et le médicament est rendu disponible uniquement grace à l'aide internationale et dans une moindre mesure par le financement de la population.
Il est important de développer des stratégies qui permettront d'amener les gouvernements à augmenter les budgets pour parvenir à remettre en place l'équilibre.
A mon sens, un véritable équilibre ne sera trouvé que si le financement par les populatons est bien organisé: ce n'est qu'à ce prix que la santé sera prise en charge de façon pérenne pour une meilleure productivité des populations:
Il serait souhaitable donc que les états et les PTF pensent à plus soutenir financièrement les initiatives d'assurance maladie à base communautaires à travers les organisations de santé communautaires (osc) qui s'interessent de plus en plus à la question; les mutuelles étant elles mêmes par ailleurs des osc.
Les Etats doivent éviter face aux financements de vouloir mettre en place eux mêmes les mutuelles de santé. Etre juge et partie ne ferait que tuer le poussin dans l'oeuf.
Bila Amina
bilami2003@yahoo.fr
Pour bien répondre à cette question de financement de la santé je pense qu'il faut revenir à la définition de la santé : Etat de bien-être physique mental et social et pas seulement absence de maladie : vaste domaine n'est-ce pas? Les questions de santé doivent être perçues de façon transversale, aussi tous les budgets des différents secteurs(éducation ,environnement culture etc) financent d'une certaine façon les questions de santé.
Je pense qu'il faut s'interroger sur la façon dont on gère ces différents budgets: sempiternelle question de la bonne gouvernance;elaboration des budgets axée sur les résultats et pas seulement sur les objectifs;obligation de compte-rendu;Redéfinition des priorités même si tout semble important dans les pays en voie de développement; autrement dit nous devons nous remettre en question nous les cadres gestionnaires chacun de nous à son niveau de responsabilité et de compétence;L'assiète financière n'est peut-être pas importante mais elle est surtout mal gérée.
Prof idrissou Abdoulaye
Ancien DPM,
Chef service laboratoire
Cnhu Cotonou-Bénin
profidrissabd@yahoo.fr