[e-med] Les États-Unis cherchent à rationaliser leur soutien à la campagne de lutte contre le sida

14 février 2011
Les É.-U. cherchent à rationaliser leur campagne soutenue de lutte contre le sida
http://www.america.gov/st/develop-french/2011/February/20110214141546x0.3662792.html
Par Phillip Kurata
Rédacteur

Washington - Le gouvernement des États-Unis a l'intention de rationaliser
ses programmes en vue d'une guerre de longue haleine contre le VIH/sida.
Lors d'une rencontre de spécialistes internationaux de la santé, tenue le 10
février à Washington, le responsable de la lutte anti-VIH/sida américaine,
le Dr Eric Goosby, a déclaré que le mot d'ordre de cette campagne était
devenu « la durabilité » au lieu de « l'urgence », et que la clé était de
réussir à atteindre un plus grand nombre de personnes tout en réduisant les
dépenses.
Depuis le lancement en 2003 du Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte
contre le sida (President's Emergency Plan for AIDS Relief ou PEPFAR), le
coût annuel, par patient, de l'ensemble des médicaments antirétroviraux, de
1.400 dollars il y a quelques années, est tombé à une moyenne de 435 dollars
actuellement, a dit le Dr Goosby. Ancien directeur médical du centre contre
le sida de l'Hôpital général de San Francisco, celui-ci dirige aujourd'hui
le Bureau de la lutte mondiale contre le sida au département d'État.

Au cours des cinq premières années du PEPFAR, 1,7 million de personnes ont
reçu des médicaments antirétroviraux alors que le financement de cette
initiative grimpait en flèche, de 2,3 milliards de dollars en 2003 à 6
milliards en 2008, a noté le Dr Goosby. Mais du fait des contraintes
budgétaires découlant de la récession mondiale, l'accroissement des fonds
destinés à combattre la maladie s'est gelé. Le gouvernement Obama a consacré
au PEPFAR 6,7 milliards de dollars en 2009 et 6,8 milliards en 2010. Pendant
cette période, le nombre de patients recevant des traitements
antirétroviraux a décuplé, passant de 1,7 million en 2008 à 3,3 millions à
la fin de 2010.

Le Dr Goosby a indiqué que le PEPFAR accordait une attention particulière
aux enfants.
« Prenons l'an dernier seulement : nous avons réussi à prévenir 114.000
transmissions du VIH pendant la grossesse de mères séropositives », a dit le
Dr Goosby, ajoutant que les programmes du PEPFAR bénéficiaient actuellement
à 3,8 millions d'enfants à risques. « De la naissance à l'âge de 18 ans,
nous leur assurons le gîte et le couvert, ainsi que la scolarisation et une
formation pratique, avant de les laisser voler de leurs propres ailes tout
en restant en contact avec eux pour continuer à les appuyer alors qu'ils
entament la vie adulte. C'est un exemple remarquable de l'effet considérable
des dollars des contribuables américains, qu'il s'agisse de stabiliser et de
sauver des vies, ou de stabiliser des collectivités et des pays. »

« En dépit des contraintes financières, le nombre des personnes qui
reçoivent des traitements augmente rapidement », a déclaré le Dr Charles
Holmes, principal responsable médical du PEPFAR .
Alors que les États-Unis se préparent pour une campagne de longue haleine
contre cette maladie qui détruit le système immunitaire d'une personne, le
Dr Goosby a souligné que des mécanismes de gestion des ressources plus
efficaces seront essentiels. « Ce n'est pas un thème spectaculaire mais il
aura un effet énorme sur le plan financier. Nous voulons avoir un cadre pour
20 dispensaires et non 20 cadres pour un seul dispensaire », a-t-il dit.

Le Dr Goosby a ajouté que la communauté internationale devait faire
davantage pour appuyer la lutte contre le sida, et il a exprimé l'espoir que
d'autres pays accroîtraient leurs contributions, notamment certains États de
l'Union européenne, la Chine et l'Arabie saoudite, entre autres. Par
ailleurs, le PEPFAR ouvre pour faire participer à ses programmes les
organisations confessionnelles qui sont actives dans les pays touchés par le
sida, et ce, pour élargir ses partenariats et réduire les dépenses.

« Lorsque les initiatives du PEPFAR vont des villes aux régions rurales, les
centres de soins sont moins nombreux et la population dépend davantage des
organisations sans but lucratif. Nous avons tiré profit de cela en ouvrant
notamment avec les groupes confessionnels », a expliqué le Dr Goosby.

L'objectif ultime du PEPFAR est de renforcer les capacités des ministères de
la santé publique dans les pays touchés par le sida afin qu'ils puissent
prendre la direction de la lutte contre la pandémie.
« Le fil conducteur est d'avoir un ministère de santé assez solide pour
prendre les rênes, capable d'établir des plans efficaces en déterminant les
besoins et l'ordre de priorité, puis de les mettre en vigueur. Nous ouvrons
pour établir dans les ministères de santé un programme permanent contre le
sida qui restera en place bien après le départ du PEPFAR », a dit le Dr
Goosby.

Le Dr Ndwapi Ndwapi, du Botswana, a dit qu'il repartait avec de nombreuses
idées glanées à cette conférence qui lui serviront à accroître l'efficacité
des programmes contre le sida dans son pays.
« L'accent est mis sur la maîtrise des dépenses : savoir ce que chaque chose
coûte, examiner les détails et déterminer ce qui coûte le plus cher puis
trouver les moyens d'en réduire le prix, par exemple pour l'acquisition des
médicaments antirétroviraux, une stratégie adoptée en Afrique du Sud.
J'étudie toutes ces possibilités avec beaucoup d'intérêt », a dit le Dr
Ndwapi.

Il a ajouté que le ministère de la santé botswanais travaillait urgemment à
comprimer les dépenses et à mettre au point un programme durable mais aussi
autonome, du fait que les bailleurs de fonds internationaux commencent à
envoyer leur aide contre le sida à d'autres pays qu'ils estiment être
davantage dans le besoin.

(Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des
programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet
: http://www.america.gov/fr/)