AFRIQUE: Les gouvernements doivent accroître les fonds pour la lutte contre
le VIH - activistes
NAIROBI, 20 mai (IRIN) - Les Etats-Unis ayant alloué un budget décevant aux
programmes internationaux de lutte contre le sida, les gouvernements
africains devront augmenter leurs propres financements, selon les
activistes.
« Il est temps que les gouvernements d'Afrique commencent à traduire leurs
paroles en actes et à remplir leurs obligations », a déclaré James Kamau,
directeur du Kenya Treatment Access Movement, au cours d'une conférence de
presse, à Nairobi, la capitale, le 19 mai. « Le gouvernement kenyan consacre
à peine 5,6 pour cent du budget national à la santé, et pourtant un
demi-million de personnes ont besoin d'ARV [antirétroviraux] immédiatement
».
En 2001, à Abuja, au Nigeria, les dirigeants de l'Union africaine ont signé
une déclaration stipulant qu'un minimum de 15 pour cent de leurs budgets
nationaux devait être consacré à la santé, mais selon M. Kamau, à
l'exception notable de quelques pays tels que le Botswana, la Namibie et la
Zambie, la grande majorité d'entre eux n'ont pas tenu leur engagement.
« Des programmes comme le PEPFAR [Plan d'urgence du président américain
pour la lutte contre le sida] sont conçus pour être des programmes d'urgence
à court terme ; les gouvernements africains doivent prévoir à long terme »,
a-t-il expliqué. « Beaucoup, beaucoup d'autres gens ont besoin d'ARV ».
Selon le Réseau régional sur l'équité sanitaire en Afrique australe
(EQUINET), un réseau d'organismes de recherche, d'organismes de la société
civile et du secteur de la santé, les pays d'Afrique concentrent moins d'un
pour cent des dépenses consacrées à la santé dans le monde, bien qu'ils
représentent également 25 pour cent de la charge de morbidité mondiale, que
plus de 60 pour cent des personnes touchées par le VIH y vivent, et qu'on y
recense le plus grand nombre de cas de tuberculose et de paludisme.
Selon les activistes, s'il est impératif que les gouvernements africains
augmentent leurs budgets, il importe également que les Etats-Unis
reconsidèrent les financements accordés aux programmes de lutte contre le
VIH dans le monde, particulièrement à court terme.
Encadré : « Il est temps que les gouvernements d'Afrique commencent à
traduire leurs paroles en actes et à remplir leurs obligations »
Paul Zeitz, directeur exécutif de la Global AIDS Alliance, un organisme
américain, a notamment fait remarquer que le président des Etats-Unis Barack
Obama avait proposé d'allouer six milliards de dollars aux programmes de
lutte contre le VIH/SIDA du PEPFAR en 2010, et 900 millions de dollars au
Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; il
s'était pourtant engagé, lors de la campagne électorale, à allouer 7,5
milliards de dollars par an aux programmes de lutte contre le sida du
PEPFAR, et 2,7 milliards au Fonds mondial.
« Le manque à gagner qu'accuse le budget consacré par les Etats-Unis aux
programmes de lutte contre le VIH dans le monde ne représente qu'une infime
partie du budget total des Etats-Unis, qui s'élève à 3,6 billions de dollars
», a déclaré M. Zeitz lors de la conférence de presse. « Ces fonds sont
faciles à trouver, avec un peu de volonté politique ».
Les chercheurs estiment qu'en conséquence directe des interventions
financées par le PEPFAR, 1,2 million de décès ont pu être évités en Afrique,
entre 2004 et 2007.
« Nous avons un proverbe, au Kenya, qui dit que si le mouton qui dirige le
troupeau boite, le reste va être à la traîne. La décision des Etats-Unis
pourrait être un signe de ce qui est à venir », a commenté M. Kamau.
« Les Etats-Unis se sont engagés à fournir un tiers du budget total du
Fonds mondial ; une réduction des fonds consacrés par les Etats-Unis se
traduira donc probablement par une diminution des fonds accordés par les
autres bailleurs », a noté M. Zeitz.
« Les gouvernements se trouvent contraints de recalibrer leurs plans de
lutte contre le VIH : au Malawi, par exemple, le gouvernement a annoncé ...
qu'il n'achèterait et ne distribuerait désormais que des ARV de première
intention ».
Les activistes de la lutte contre le sida comprennent que les Etats-Unis
sont en récession, a expliqué M. Zeitz, mais « les Etats-Unis viennent juste
de dépenser un billion de dollars pour tirer d'affaire les banques de Wall
Street, et leur budget militaire augmente d'une année à l'autre ; c'est
vraiment une question de priorités ».
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