06/04/2005
Communiqué de presse des Nations Unies
POP/924
Commission de la population et du développement
Trente-huitième session
5e & 6e séances - matin & après-midi
L'EXPÉRIENCE DU BRÉSIL DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA EST CITÉE EN EXEMPLE
DEVANT LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT
L'inscription d'urgence de nouvelles cibles concernant les soins de santé
génésique dans les Objectifs du Millénaire pour combattre la pandémie ne
fait pas l'unanimité
« Dans le domaine crucial de la lutte contre la pandémie du VIH/sida, le
Brésil ne prétend pas imposer des normes éthiques ou morales à sa
population, mais s'attache plutôt à préserver la vie des personnes à risque
ou vivant avec la maladie », a déclaré ce matin à la Commission de la
population et du développement le docteur Paulo Teixeira, consultant
principal du Programme d'action contre le VIH/sida dans l'État de São Paulo.
Invité par la Commission à faire un exposé sur les méthodes que le Brésil a
adoptées avec succès pour contrôler la propagation de l'épidémie et assurer
des soins adéquats aux personnes déjà infectées, M. Teixeira a estimé que l'expérience
acquise par son pays pouvait servir de modèle à d'autres États en
développement. Pays-continent aux grandes inégalités sociales, le Brésil a
cependant pu stabiliser la progression de la maladie, la prévalence du VIH y
étant aujourd'hui de 0,6%, a indiqué le Dr Teixeira. Sur une population de
182 millions d'habitants, le Brésil compte 350 000 cas de sida, ce qui le
démarque d'autres pays en développement comme l'Afrique du Sud qui, il y a
13 ans, avait pourtant un profil épidémiologique identique à celui du
Brésil. La stratégie brésilienne s'appuie sur le traitement, la prévention,
et le plaidoyer en faveur des droits des personnes malades, a précisé M.
Teixeira en proposant ce modèle, qui permet de contrôler l'expansion de l'infection
par le VIH, aux autres pays en développement.
Parlant de l'accès aux médicaments, qui est un des aspects critiques des
stratégies de lutte contre la pandémie et a été le sujet de nombreux débats
et propositions au niveau multilatéral, M. Teixeira a dit que la baisse du
coût des médicaments, et les négociations que son pays a menées avec les
grands groupes pharmaceutiques, ont permis au Brésil de fournir gratuitement
des médicaments anti-rétroviraux aux patients à des prix raisonnables. À
cet égard, il a dit qu'en 1999, le Brésil avait dépensé 336 millions de
dollars pour traiter 85 000 personnes infectées, et qu'en 1984 ces dépenses
s'étaient élevées à 172 millions de dollars, ce qui avait permis de prendre
en charge 150 000 personnes.
Dans la déclaration qu'elle a faite cet après-midi, la représentante du
Programme conjoint d'ONUSIDA a dit que la politique de lutte contre la
pandémie qu'il préconisait aux pays s'appuyait sur la création d'un cadre
unique d'action qui puisse fournir la base de la coordination des actions
menées par les différents partenaires; ainsi que d'une autorité nationale de
coordination, et d'un mécanisme de surveillance et dévaluation des efforts
accomplis au niveau de chaque pays.
Concernant les méthodes d'information, de prévention et de soins, la
majorité des délégations qui se sont exprimées aujourd'hui ont apporté leur
soutien à la promotion de services de santé génésique et à un accès
universel, et si possible gratuit en ce qui concerne les femmes et les
filles, à leurs prestations. Elles ont aussi déclaré leur soutien à la
gratuité de la distribution de préservatifs aux populations, notamment aux
jeunes, qui devraient recevoir une attention particulière, afin de les
sensibiliser à leurs responsabilités et au respect des droits des femmes et
des jeunes filles qui sont devenues les principales victimes de l'infection
par le VIH, bien qu'elles prennent moins de risques que les hommes dans
leurs comportements sexuels. Exprimant la différence du point de son pays,
la représentante des États-Unis a indiqué que son Gouvernement n'accepterait
pas l'inscription de nouvelles cibles concernant la VIH/sida comme «
questions urgentes à résoudre » dans la réalisation les Objectifs du
Millénaire pour le développement. D'autre part, a-t-elle estimé, la
croissance démographique n'est pas l'une des principales causes responsables
de la montée de la pauvreté, les États-Unis pensant que les États devraient
plutôt porter leurs efforts sur la création de conditions plus favorables à
l'investissement et à l'entreprise privée.
Outre les délégations citées ci-dessous, celles dont la liste suit ont fait
part de leurs positions: Irlande, Ghana, Nicaragua, Jordanie, Jamaïque,
Venezuela, Gambie, Pays-Bas, Chine, Cuba, Norvège, Zambie, Belgique,
Bulgarie et Suède. On aussi pris la parole, l'Organisation internationale
pour les migrations, le Forum Parlementaire asiatique pour la population, l'Union
internationale pour l'étude scientifique de la population, Family Care
international, Planned Parenthood, Franciscans International, World
population Foundation et CICNRD.