[e-med] L'OMS insiste sur la nécessite d'un usage responsable des antipaludiques

L'Organisation Mondiale de la Santé insiste sur la nécessite d'un usage
responsable des antipaludiques
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr40/fr/index.html

OMS/Stephenie Hollyman

6 SEPTEMBRE 2005 | GENÈVE -- Dans un nouveau rapport publié aujourd'hui, «
Sensibilité de Plasmodium falciparum aux antipaludéens »
http://www.who.int/malaria/rbm/Attachment/20041108/SusceptibilityPlasmodium_report.pdf
, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclare, compte tenu du nombre
croissant de personnes en mesure de se procurer ces antipaludiques
salvateurs - qui associent un médicament dérivé de la plante Artemisia annua
et un deuxième médicament de synthèse, que les pays doivent en surveiller de
près l'efficacité.
Plus de 50 gouvernements, suivant les recommandations de l'OMS relatives au
traitement du paludisme, ont adopté les associations thérapeutiques à base d'artémisinine
(ACT), les antipaludiques les plus efficaces actuellement disponibles,
augmentant ainsi les chances de réduire la charge mondiale de morbidité due
à cette maladie.

Les médicaments dérivés de la plante Artemisia annua doivent être utilisés
sous la forme d'ACT, en association avec un deuxième médicament, mais jamais
seuls. L'apparition d'une résistance pourrait sinon finir par les priver de
leur activité. C'est ce qui est déjà arrivé à d'autres antipaludiques. « La
bonne utilisation de ces médicaments est essentielle, » a déclaré le Dr
Pascal Ringwald, médecin au Département OMS Faire reculer le paludisme
(RBM), et auteur principal du nouveau rapport sur la surveillance mondiale
des antipaludiques.

Pour prévenir la résistance, l'OMS demande aux pays de n'utiliser que des
ACT de qualité approuvées par l'OMS (association d'un médicament à base d'artémisinine
et de l'amodiaquine, la luméfantrine, la méfloquine ou la
sulfadoxine-pyriméthamine) car des médicaments de faible activité peuvent
favoriser la résistance. L'organisation recommande également d'informer
toutes les personnes sous antipaludiques qu'il est important qu'elles
prennent leurs médicaments jusqu'au dernier, l'interruption du traitement
étant une autre cause de résistance. Toute modification de l'efficacité des
antipaludiques doit amener à réactualiser en conséquence la politique
thérapeutique d'un pays.

La résistance est dangereuse dans la mesure où le parasite du paludisme peut
se soustraire à l'action létale des médicaments. Vu la grande diversité
génétique des parasites du paludisme, certaines souches peuvent échapper
sans dommage aux médicaments et transmettre leur résistance à leur
descendance. Les organismes sensibles s'éteignent tandis que les souches
résistantes prennent le dessus et un antipaludique peut finir par ne plus
être capable de guérir l'infection.
La résistance est d'autant plus probable qu'un seul médicament est utilisé.
Le risque est sensiblement réduit lorsqu'un médicament à base d'artémisinine
est associé à un autre antipaludique, ainsi que l'OMS le recommande.

« Il n'existe à ce jour aucune preuve d'échecs thérapeutiques dus à une
résistance à un médicament à base d'artémisinine, mais nous surveillons la
situation très attentivement, » a indiqué le Dr Ringwald.

Le rapport décrit l'apparition d'une résistance aux médicaments qui
constituaient précédemment le fondement du traitement antipaludique, telle
la chloroquine, dans la plupart des régions du monde, et les modifications
apportées par les pays à leur politique nationale pour devancer la
résistance. Il présente également les nouvelles méthodes normalisées mises
au point par l'OMS pour surveiller partout dans le monde l'efficacité des
antipaludiques et les schémas de résistance naissants.

« Nous disposons des moyens de prolonger la durée de vie des ACT. Nous
devons en outre prendre des mesures énergiques pour faire avancer la
recherche sur de nouveaux antipaludiques, » a déclaré le Dr Fatoumata
Nafo-Traoré, Directeur du Département RBM à l'OMS.

Pour plus d'informations:

Judith Mandelbaum-Schmid
OMS/Genève
Téléphone: +41 22 791 2967
Tél. portable: +41 79 254 6835
Courriel: schmidj@who.int