Luttes contre le VIH, la tuberculose et le paludisme
L’Union africaine adopte une nouvelle feuille de route
24 juillet 2012
L’Union africaine (UA) et l’Agence du NEPAD (Nouveau partenariat pour le
développement de l’Afrique) prennent l’initiative de la transformation de la
physionomie des ripostes sanitaires en Afrique.
http://www.temoignages.re/l-union-africaine-adopte-une-nouvelle-feuille-de-r
oute,57425.html
Une feuille de route adoptée le 16 juillet dernier par les chefs d’État et
de gouvernement africains trace une nouvelle voie pour les ripostes du
continent au Sida, à la tuberculose et au paludisme. Élaborée par la
Commission de l’Union africaine et l’Agence de planification et de
coordination du NEPAD (Agence du NEPAD), avec l’appui de l’ONUSIDA, la
Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale a
été approuvée lors du 19ème Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à
Addis Abeba, en Éthiopie.
« Cette Feuille de route constitue une avancée majeure pour nos ripostes au
Sida, à la tuberculose et au paludisme », a déclaré le Docteur Thomas Yayi
Boni, Président de l’Union africaine et Président du Bénin. « Elle nous
permettra de mettre en œuvre des solutions initiées par l’Afrique reflétant
le dynamisme et le potentiel de notre continent, en produisant des produits
pharmaceutiques localement, par exemple. Ensemble, nous investirons dans
l’avenir ».
S’articulant autour de trois piliers stratégiques — la gouvernance en
matière de santé, des financements diversifiés et l’accès aux médicaments —,
la Feuille de route propose un ensemble de solutions concrètes d’origine
africaine pour renforcer des ripostes pérennes au Sida, à la tuberculose et
au paludisme. Elle définit les objectifs, les résultats attendus, les rôles
et les responsabilités afin de responsabiliser les parties prenantes
vis-à-vis de leurs engagements, et ce, sur une période de trois ans, d’ici à
2015.
« Cette Feuille de route sera un moteur pour les solutions d’origine
africaine », a déclaré le Docteur Ibrahim Mayaki, Secrétaire exécutif de
l’Agence du NEPAD. « Ensemble, nous devons soutenir les dirigeants africains
afin qu’ils la mettent en œuvre ; cela implique de nouveaux partenariats, de
nouveaux dispositifs de financement et de nouvelles approches pour renforcer
des institutions africaines pérennes ».
Gouvernance en matière de santé
La Feuille de route met l’accent sur l’importance de cadres politiques, de
supervision et de responsabilisation solides pour les investissements dans
la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. L’Observatoire du
Sida en Afrique, une initiative africaine de plaidoyer et de
responsabilisation, jouera un rôle essentiel pour mesurer les progrès et
responsabiliser les parties prenantes nationales, régionales, continentales
et internationales vis-à-vis de leurs engagements pour combattre ces trois
maladies.
« La vision de responsabilité partagée et de solidarité mondiale de
l’Observatoire du Sida en Afrique se démarque radicalement des approches
traditionnelles », a commenté Michel Sidibé, Directeur exécutif de
l’ONUSIDA. « J’appelle tous les dirigeants africains à appliquer sans délai
la Feuille de route, et tous les partenaires du développement à se ranger
derrière eux dans un esprit de solidarité et de responsabilisation
mutuelle ».
Financements diversifiés
D’après les estimations de l’ONUSIDA, la riposte au Sida de l’Afrique
nécessitera un budget de 11 à 12 milliards de dollars des États-Unis en
2015, et le déficit de financement devrait atteindre 3 à 4 milliards de
dollars. De même, les ressources disponibles pour les ripostes à la
tuberculose et au paludisme du continent sont loin d’être suffisantes face
aux besoins.
La Feuille de route appelle les gouvernements africains et les partenaires
du développement à combler ensemble ce déficit de financement, en
investissant leur « juste part » en fonction de leurs capacités et de leurs
engagements antérieurs. Les pays sont encouragés à élaborer des plans
nationaux viables financièrement, avec des objectifs clairs. Les partenaires
du développement sont invités à fournir des ressources prévisibles, sur le
long terme, et à aligner leurs engagements sur les priorités africaines.
« Une mobilisation des fonds et un décaissement efficace sont indispensables
à notre riposte », a indiqué M. Idriss Déby Itno, Président de la République
du Tchad. « Chaque chef d’État devrait s’approprier cette Feuille de route.
Nous devons la considérer comme une occasion de changer d’approche, non
seulement à l’égard du Sida, mais aussi pour le développement de notre
continent ».
Accès aux médicaments
De nombreux pays africains dépendent de sources extérieures pour les
traitements indispensables à la survie de leurs populations. Dans le cas du
Sida, plus de 80% des médicaments contre le VIH délivrés en Afrique sont
importés ; une grande majorité de ces médicaments qui maintiennent les
Africains en vie sont financés par l’aide extérieure.
La Feuille de route définit un ensemble d’actions prioritaires en vue
d’accélérer l’accès à des médicaments à un prix abordable et de qualité
garantie en Afrique. Il s’agit notamment de renforcer les systèmes de
réglementation des médicaments en Afrique, de s’assurer qu’en matière de
santé, les pays africains acquièrent les technologies et les produits
essentiels grâce à la coopération Sud-Sud, et de lever les obstacles
commerciaux pour permettre l’émergence en Afrique de centres de fabrication
de produits pharmaceutiques capables de desservir les marchés régionaux.
Une manifestation parallèle sur le Sida et la responsabilité partagée
Pendant le Sommet de l’Union africaine, le Docteur Yayi Boni a appelé les
dirigeants africains à organiser une manifestation parallèle de haut niveau
axée sur le Sida et la responsabilité partagée, à l’occasion de l’Assemblée
générale des Nations unies de septembre 2012. Il estime que cette
manifestation offrirait une occasion unique de présenter la Feuille de route
à la communauté internationale