*Lutte contre le Sida en Afrique*
*Zéro** financements aujourd’hui, Zéro génériques demain*
Après la clôture, cet après-midi à Addis Abebas, de la 16e Conférence
Internationale sur le Sida en Afrique (ICASA), dont le thème a été
« Appropriation, renforcement, pérennisation », TAW Africa exprime ses
vives inquiétudes par rapport au silence observé par la Conférence sur les
menaces des accords de propriétés intellectuelles sur l’accès des malades
Africains aux ARV de nouvelles générations, plus efficaces et moins
toxiques. ****
L’arrivée des génériques sur le marché du médicament a permis de réduire de
90% le prix des antirétroviraux en Afrique. Actuellement, plus de 75% des
médicaments utilisés dans les programmes de prise en charge médicale des
PVVIH, sont des copies génériques. L’émergence des génériques a été
favorisée par les souplesses des Accords de Droits de Propriété
Intellectuelle touchant au Commerce (ADPIC) de l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC), qui ont permis à des pays génériqueurs tels que l’Inde et
le Brésil de produire des copies génériques de médicaments souvent toujours
sous brevets. ****
Depuis quelques années, les activistes sont inquiets des pressions,
notamment de l’Union Européenne et des USA, sur les pays en développement
pour signer des accords de coopération plus contraignants que les ADPIC.
Ces accords tentent d’imposer aux pays des clauses qui freineront à coup
sur l’accès des malades aux molécules récents brevetés et permettront aux
laboratoires occidentaux de faire des bénéfices astronomiques. ****
Au cours de la Conférence, nous avons dénoncé l’annulation du Round 11 du
Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose,
ainsi que la fuite en avant des Chefs d’Etats Africains par rapport à
l’engagement des 15% du budget national à octroyer à la santé. Mais nous
nous devons également de nous inquiéter des conséquences des renforcements
des systèmes de protection des brevets dans nos pays. ****
Selon une étude menée par l’OMS en 2006, sur 23 pays à revenues faibles et
intermédiaires, dont 17 pays africains (parmi lesquels figurent le Burkina
Faso et le Cameroun), 16% des personnes sous ARV seraient sous 2e ligne en
fin 2010, avec un taux de croissance annuelle de 3%. Actuellement (fin
2011), ce serait donc environ 19% des 6 650 000 personnes sous ARV en 2010
(soit près de 1,5 millions de personnes) qui ont besoin de ces traitements
à des couts abordables, alors que la plupart des molécules sont sous
brevets, donc excessivement chers.****
Une bonne majorité des 81% personnes, qui continuent les traitements de
premières lignes ingurgitent des molécules à efficacité limitée, à
posologie contraignante et à effets secondaires souvent insupportables. Ils
ont donc besoin des nouvelles molécules, disponibles dans les pays
occidentaux à des prix dont ne peuvent s’offrir les pays en développement,
à cause des brevets et l’absence de concurrence des génériques. ****
Pour une *appropriation* de la lutte par les africains, un *renforcement *des
acquis et une *pérennisation *des moyens de lutte contre le VIH/SIDA, TAW
Africa demande aux Chefs d’Etats africaine de:****
**- **Rejeter unanimement tout accord dont les clauses peuvent
entraver l’accès de leurs populations à des médicaments moins chers et de
qualité****
**- **Mettre en plus tôt en place une politique africaine de
production de médicaments, afin de pouvoir exploiter au maximum les
flexibilités des ADPIC****
TAW Africa regrette par conséquent, le silence complice de la 16e ICASA sur
cette menace, qui compromettra à coup sur les résultats d’une éventuelle
victoire, que nous remporterons au niveau des financements. ****
TAW Africa dénonce l’hypocrisie de l’aide publique internationale, qui
n’apporte son secours que quand il est convaincu que la victime est
condamnée, mais qui l’abandonne ou l’enfonce davantage quant l’espoir de
sauver nait. ****
*Contacts presse :*
Simon Kaboré tel: (226) 50 37 70 16/70 24 44 55/
simonkabore@rame-int.org/www.rame-int.org;****
Fogué Foguito, Tel :(00237) 22238860 / 22036327 /
Fogue.Foguito@positive-generation.org / www.camerounaids.org****