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Les conditions d'administration des vaccins deviennent plus sures depuis
cinq ans, mais des problèmes subsistent
11 NOVEMBRE 2005 | GENÈVE -- D'après un comité d'experts de l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS), la sécurité des vaccinations assurées dans le
cadre des programmes nationaux de vaccination s'est considérablement
améliorée depuis cinq ans, mais de nombreux problèmes subsistent.
" Quand la sécurité des vaccinations n'est pas garantie, le coût est double,
à la fois humain et économique. On constate des progrès très encourageants.
De plus en plus de pays utilisent des seringues autobloquantes, évacuent
sans risque les déchets associés à la vaccination, renforcent les autorités
de réglementation, surveillent et prennent en charge les manifestations
postvaccinales indésirables. Mais on est encore loin des objectifs dans ces
quatre domaines, " commente le Dr Philippe Duclos, responsable du projet
prioritaire de l'OMS pour la sécurité des vaccinations.
Le Comité directeur de l'OMS sur la sécurité vaccinale fait le point des
progrès et des retards dans le rapport de sa sixième réunion, qui paraît
aujourd'hui dans le Relevé épidémiologique hebdomadaire de l'OMS.1 Réuni les
21 et 22 septembre derniers, le Comité a fait un certain nombre de
recommandations sur les mesures à prendre dans les quatre domaines suivants
:
Seringues autobloquantes
D'après les données communiquées à l'OMS et au Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance (UNICEF), la proportion de pays non industrialisés qui utilisent
des seringues autobloquantes (seringues qui se bloquent automatiquement
après usage afin qu'il soit impossible de les réutiliser) pour la
vaccination systématique est passée de 42 % en 2001 à 62 % en 2004. Cette
progression tient notamment à la prise de conscience par les pays de
l'importance de la sécurité des injections, à l'augmentation du nombre de
fabricants de seringues autobloquantes conformes aux spécifications de l'OMS
et à l'appui apporté aux pays par le Fonds pour les vaccins/l'Alliance
mondiale pour les vaccins et la vaccination.2
Bien qu'encourageants, ces progrès sont insuffisants par rapport à
l'objectif fixé en 1999 par l'OMS, l'UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour
la Population et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge : 97 pays non industrialisés3 continuent en effet
d'utiliser des seringues réutilisables, soit exclusivement, soit en même
temps que des seringues autobloquantes.
Déchets associés à la vaccination
Les pays non industrialisés emploient encore diverses méthodes -
incinération (74 %), enfouissement (45 %) et combustion à l'air libre (50
%) - pour éliminer les déchets associés à la vaccination. Les conséquences
sur l'environnement demeurent une importante préoccupation puisque l'OMS ne
considère pas la combustion à l'air libre comme un moyen acceptable de
détruire ces déchets. L'utilisation de matériel d'injection jetable continue
à poser une difficulté de taille, celle de la gestion correcte des déchets.
Le Comité directeur a recommandé de poursuivre les études sur les nouvelles
techniques de destruction comme les dispositifs de retrait des aiguilles, et
sur la possibilité de prévoir la gestion des déchets dans le budget des
programmes nationaux de vaccination et d'intégrer le traitement des déchets
liés à la vaccination dans la gestion des déchets médicaux.
Autorités nationales de réglementation
Ce sont les autorités nationales de réglementation (ANR) qui sont
responsables de la qualité et de l'innocuité des vaccins dans le pays de
fabrication, et, quand ils sont exportés, les autorités du pays
d'importation. Le Comité directeur a noté que les ANR avaient été
notablement développées et renforcées mais qu'il restait beaucoup de
problèmes à résoudre dans certains pays pour qu'elles puissent exercer
toutes les fonctions réglementaires utiles. Il a recommandé que le
renforcement des ANR reste une priorité de l'OMS et des pays.
Manifestations postvaccinales indésirables
Il est indispensable de surveiller et de prendre en charge les
manifestations postvaccinales indésirables (MAPI) pour que la population
continue de faire confiance aux programmes de vaccination. En 2004, 68 % des
pays déclaraient avoir un système national de surveillance des MAPI, contre
53 % en 2001.
Il reste cependant de nombreux problèmes à résoudre pour que tous les pays
disposent d'un système opérationnel de surveillance des MAPI. Le Comité
directeur a recommandé que les pays continuent à développer leurs moyens de
dépister les MAPI, de faire les investigations nécessaires, de les prendre
en charge et de communiquer les résultats, et que l'OMS facilite le
développement du potentiel de surveillance des événements indésirables au
niveau mondial.
Il est à noter que les MAPI graves sont rares et que la plupart ne sont pas
causées par les vaccins ; il s'agit en majorité d'événements concomitants,
d'autres étant dus à des erreurs de conservation, de manipulation ou
d'administration qui pourraient être évitées.
Le Comité directeur a conclu que ce sont les gouvernements qui sont
responsables en dernier ressort de la sécurité vaccinale, mais il a noté que
deux possibilités s'offraient d'améliorer la sécurité vaccinale au niveau
mondial.
L'Alliance mondiale pour la sécurité des patients, qui a vu le jour à
Washington en octobre 2004, offre un cadre aux organismes, décideurs et
groupes de patients du monde entier qui souhaitent améliorer la sécurité des
patients conformément au principe "avant tout, ne pas nuire" et réduire les
conséquences sanitaires et sociales néfastes de soins non sécurisés. Par
ailleurs, le G8 a recommandé à son sommet de juillet 2005 que l'OMS, le
Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) et d'autres
organes internationaux conçoivent et mettent en place un ensemble de
services de prévention, de soins et de traitement de l'infection à VIH : ce
serait l'occasion de coordonner les activités visant à réduire les risques
de contamination par le VIH liés à l'utilisation de seringues usagées.
1 Relevé épidémiologique hebdomadaire de l'OMS,
http://www.who.int/wer/2005/fr/index.html.
2 Après approbation d'une demande à l'Alliance, mise à disposition de
seringues autobloquantes et de conteneurs de sécurité en quantité suffisante
(ou l'équivalent en fonds) pour assurer la vaccination pendant une période
de trois ans selon le calendrier standard du Programme élargi de
vaccination.
3 Nombre de pays non industrialisés déclarant utiliser des seringues
jetables standard et/ou des seringues stérilisables en 2004.
Pour plus d'informations:
Melinda Henry
OMS
Téléphone: +41 22 791 2535
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