Communiqué de presse joint OMS/ONUSIDA
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr30/fr/index.html
Selon un rapport de l'OMS/ONUSIDA, l'élargissement de l'accès au traitement
contre le VIH se poursuit dans les pays en développement mais des obstacles
subsistent
Davantage de personnes ont accès aux médicaments contre le VIH/SIDA
23 JUIN 2005 | GENÈVE -- Selon un nouveau rapport publié aujourd'hui par l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS) et le Programme commun des Nations Unies sur le
VIH/SIDA (ONUSIDA), le nombre de personnes recevant un traitement
antirétroviral (TARV) contre le VIH/SIDA dans les pays en développement a
considérablement augmenté puisqu'il a plus que doublé, passant de 400 000
personnes en décembre 2003 à environ un million en juin 2005. Toutefois, l'accès
au traitement reste loin de répondre à des besoins croissants et les progrès
d'ensemble ont peu de chances d'être suffisamment rapides pour que l'objectif
fixé par l'OMS et l'ONUSIDA, consistant à traiter 3 millions de personnes d'ici
fin 2005, puisse être atteint.
Le rapport de l'OMS/ONUSIDA montre que le nombre de personnes sous
antirétroviraux augmente dans toutes les régions du monde et que le taux d'extension
du traitement s'accélère également. En Afrique subsaharienne, la région la
plus durement touchée par le VIH, quelque 500 000 personnes sont
actuellement sous antirétroviraux - soit trois fois plus qu'en juin 2004 et
près de deux fois plus qu'il y a six mois. De même, en Asie - deuxième
région la plus touchée - le nombre de personnes ayant accès au TARV a triplé
depuis juin 2004 pour atteindre environ 155 000 aujourd'hui. Plus de 50 % de
cette augmentation est survenu au cours des six premiers mois de cette
année.
Rapport [pdf 1.86Mb]
http://www.who.int/3by5/june2005report_fr.pdf
Elargissement de l'accès au traitement antirétroviral dans le monde: le
point sur l'initiative « 3 millions d'ici 2005 »
Le rapport de l'OMS/ONUSIDA publié aujourd'hui recense les facteurs qui ont
aidé certains pays à réaliser des progrès importants dans l'accès au TARV et
les obstacles qui ont ralenti les progrès dans certains champs d'activités.
Les progrès accomplis jusqu'ici ont été rendus possible grâce aux efforts
concertés de nombreux pays et des donateurs, avec l'assistance technique de
l'ONUSIDA, de l'OMS et d'autres partenaires. Le rapport formule une série de
recommandations visant à accroître encore les progrès en matière d'extension
du traitement, y compris en adoptant des méthodes thérapeutiques simplifiées
et normalisées susceptibles de faire bénéficier un nombre accru de personnes
de traitements antirétroviraux de qualité, et d'aider à renforcer les
capacités des systèmes de santé en général.
« Le mouvement visant à élargir l'accès au traitement contre le VIH
progresse de façon remarquable, » a déclaré le Directeur général de l'OMS,
le Dr LEE Jong-wook. « C'est la première fois qu'un traitement complexe
contre une affection chronique a été introduit à une échelle aussi
importante dans le monde en développement. Les problèmes que pose la
fourniture de soins sur la durée dans les milieux manquant de ressources
sont considérables, et nous le savions. Mais chaque jour nous montre que ce
type de soins peut et doit être dispensé. »
« Il est impératif de continuer à accélérer l'accès à des traitements
salvateurs contre le VIH, non seulement pour traiter les millions de
personnes qui en ont besoin aujourd'hui, mais également pour aider à
prévenir des millions de nouvelles infections, » a déclaré quant à lui le
Directeur exécutif de l'ONUSIDA, le Dr Peter Piot. « En augmentant l'offre
de traitement, on voit augmenter aussi le nombre de personnes ayant accès
aux services de prévention essentiels tels que le dépistage et le conseil :
c'est l'une des principales conclusions de ce nouveau rapport. »
L'objectif des « 3 millions d'ici 2005 », entériné par les 192 Etats Membres
de l'OMS, s'entendait comme une étape intermédiaire vers la réalisation de l'accès
universel au traitement contre le VIH pour tous ceux qui en ont besoin. L'objectif
reposait sur les résultats qui pouvaient être atteints si les pays, les
donateurs et les organismes internationaux réussissaient pleinement à
mobiliser une plus grande volonté politique et davantage de fonds et à
développer les infrastructures sanitaires et les systèmes de santé. Le
rapport publié aujourd'hui souligne que si l'appui politique, financier et
technique en faveur de l'extension du TARV a dans certains cas répondu aux
attentes ou les a même dépassées, dans d'autres, les préalables au succès ne
sont toujours pas pleinement mis en place.
Poursuivre l'élargissement de l'accès au traitement
Les progrès dans l'élargissement de l'accès au TARV varient considérablement
d'un pays à l'autre. A ce jour, 14 pays à revenu faible et moyen ont atteint
l'objectif des « 3 millions d'ici 2005 » en dispensant des TARV à au moins
la moitié des personnes qui en avaient besoin et plusieurs se dirigent vers
un accès universel. L'expérience de nombre de ces pays a servi à infléchir
les recommandations du rapport en faveur de l'accélération des progrès dans
tous les pays.
« Au cours des 18 derniers mois, nous avons beaucoup appris sur l'extension
de l'accès au traitement contre le VIH dans les milieux les plus pauvres, »
a déclaré le Dr Jim Yong Kim, Directeur du Département VIH/SIDA de l'OMS.
« Nos principales préoccupations demeurent l'offre de médicaments à des prix
plus abordables et un accès accru aux nouveaux médicaments grâce aux
flexibilités autorisées par l'Accord sur les ADPIC. Reste que nous savons
désormais avec certitude qu'il est possible de dispenser ce traitement dans
les pays en développement de façon efficace et à un coût de plus en plus
abordable. Nous avons également constaté dans tous les cas que la clé du
succès réside dans un savant dosage d'appui politique, technique et
financier, investi de façon à renforcer les capacités globales de prestation
de services de santé essentiels. »
Les recommandations de l'OMS/ONUSIDA pour accroître le rythme d'élargissement
de l'accès au TARV dans les pays en développement sont les suivantes :
Engagement politique : sur les 49 pays cibles de l'OMS/ONUSIDA, 40 ont
établi des objectifs nationaux pour l'accès au traitement et 34 élaborent ou
ont élaboré des plans d'exécution. Ces plans sont une première étape vers
une accélération rapide de l'accès au TARV. Le rapport de l'OMS/ONUSIDA
demande aux pays qui n'ont pas encore établi de plans concrets de les mettre
en place rapidement.
Des approches normalisées et des moyens accrus : les pays qui réalisent les
progrès les plus importants en dispensant des TARV de qualité au plus grand
nombre sont ceux qui ont adopté des schémas thérapeutiques normalisés et des
procédures de surveillance clinique. Ces pays se sont également attaqués aux
problèmes d'achat et de gestion de la chaîne d'approvisionnement, ainsi qu'aux
ressources humaines - en formant des agents de santé non médecins à
administrer efficacement et en toute sécurité le TARV. Davantage de pays
devraient s'inspirer de cet exemple.
Soutien technique : l'OMS et les autres organismes des Nations Unies
accroissent actuellement leur assistance technique aux pays désireux de
développer leurs programmes de TARV et de renforcer leur secteur de la santé
en général. Une initiative clé de l'OMS utilise un nouveau logiciel de
cartographie pour aider les pays à recenser les besoins les plus grands pour
toute une gamme de services de santé, afin de mieux cibler l'utilisation des
ressources disponibles. Dans l'ensemble, il faut que les organismes d'assistance
technique coordonnent mieux leur action entre eux et avec les donateurs. La
nouvelle équipe spéciale de l'ONUSIDA vise à promouvoir ce type de
coopération améliorée.
Financement durable : Les donateurs ont engagé au total US $27 milliards
pour les trois prochaines années en faveur de la prévention, des soins et du
traitement concernant le VIH/SIDA. Toutefois, tous ces engagements n'ont pas
été concrétisés et compte tenu du montant total des contributions annoncées,
le déficit projeté s'élève à au moins US $18 milliards pour la période
2005?2007. Les donateurs devraient accélérer le décaissement des fonds aux
pays, accroître leurs engagements et promettre des fonds à long terme sur
lesquels on puisse compter. Les pays en développement devraient continuer à
investir leurs propres ressources. La nouvelle proposition d'allégement de
la dette formulée par le G8 offre l'occasion à un certain nombre de pays de
réaffecter des ressources importantes au VIH/SIDA.
Lier traitement et prévention : Les données dont on dispose montrent que l'offre
de TARV entraîne une augmentation de la demande de dépistage du VIH et de
conseil et d'autres services de prévention. Dans un district d'Ouganda, l'introduction
des TARV a entraîné une multiplication par 27 de la demande de dépistage et
de conseil. Le rapport de l'OMS/ONUSIDA recommande aux pays de prendre des
mesures pour intégrer le traitement du VIH au dépistage et à la prévention,
y compris en utilisant les mêmes dispensaires pour proposer à la fois
dépistage et traitement et en formant les agents de santé qui administrent
les TARV à la prévention.
Vers l'accès universel au traitement et à la prévention
L'objectif des « 3 millions d'ici 2005 » a largement contribué à mobiliser l'aide
internationale et l'action autour d'un effort mondial visant à élargir l'accès
au traitement contre le VIH. L'expérience acquise avec le traitement du
premier million de personnes a permis de jeter les bases d'une extension
accélérée à l'avenir pour aller vers l'accès universel au traitement d'ici
2010, conformément à l'appel lancé par les Ministres des Finances du G8 lors
de leur réunion des 10 et 11 juin 2005.
L'un des principaux problèmes posés par l'instauration de l'accès universel
au traitement comme à la prévention consistera à fournir un appui financier
et technique accru afin de renforcer les systèmes sanitaires et sociaux. Les
priorités doivent être réorientées pour faire en sorte que des modules
essentiels de prévention, de traitement et de soins soient mis en place
district par district, et communauté par communauté. Il est également
nécessaire de mesurer les progrès et d'analyser les obstacles à la mise en
oeuvre de façon continue afin d'infléchir l'action et de la rendre plus
efficace.
L'élargissement du traitement contre le VIH offre aux pays l'occasion d'apporter
des améliorations durables à la formation des agents de santé et de mettre
en place des systèmes efficaces pour dispenser tout un éventail de soins de
santé à ceux qui en ont le plus besoin. Il est également vital d'atteindre
un certain nombre d'objectifs de santé et de développement plus généraux. La
propagation rapide du VIH et la morbidité et la mortalité liées au VIH
entravent directement les progrès dans six des huit domaines clés concernés
par les objectifs du Millénaire pour le développement, qui visent à réaliser
des progrès spectaculaires en améliorant la santé et en réduisant la
pauvreté dans le monde d'ici le milieu de la prochaine décennie.
Estimations de l'accès au traitement établies par l'OMS/ONUSIDA
Les estimations de l'accès au traitement établies par l'OMS/ONUSIDA sont le
reflet d'un large éventail d'efforts déployés pour dispenser un traitement
contre le VIH dans les pays en développement. Les programmes d'antirétroviraux
sont financés et exécutés en grande partie par les pays eux-mêmes, avec l'aide
de plusieurs donateurs bilatéraux et multinationaux, dont le Fonds mondial
de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial),
le Plan d'urgence du Président des Etats-Unis d'Amérique pour le SIDA et d'autres
donateurs, un appui technique étant fourni par diverses organisations
internationales dont l'OMS et l'ONUSIDA.
Pour établir ces estimations de l'accès au TARV, l'OMS utilise les rapports
de pays les plus récents reçus du ministère de la santé, du bureau de l'OMS
ou de l'ONUSIDA dans le pays ou d'une autre source fiable dans le pays. Ces
rapports sont comparés aux données émanant des principaux donateurs, dont le
Fonds mondial et le Plan d'urgence du Président des Etats-Unis pour le SIDA
et aux données des laboratoires pharmaceutiques qui fabriquent des
antirétroviraux et les expédient dans les pays en développement.
Un rapport complet ainsi qu'une analyse spécifique par pays des efforts
menés et des obstacles rencontrés dans l'élargissement de l'accès doit être
publié fin 2005.
Une vidéo (rouleau B) tournée en Zambie et au Malawi est également
disponible auprès des contacts ci-après.
Pour plus d'informations:
Anne Winter
Téléphone: (+41 22) 791 4577
Courriel: wintera@unaids.org
Tunga Namjilsuren
OMS/Genève
Téléphone: +41 22 791 1073
Courriel: namjilsurent@who.int
Cathy Bartley - A Londres
Téléphone: +44 (0)207 635 1593
Tél. portable: +44 (0)7958 561 671
Courriel: cathy.bartley@ukonline.co.uk
Bret Brintzenhofe - A New York
Téléphone: +1 (212) 584 5031
Courriel: bret@corkerygroup.com
Annemarie Hou
ONUSIDA/Bruxelles
Téléphone: +41 22 791 4577
Tél. portable: +41 79 500 2123
Beth Magne-Watts - Attachée de presse
Département VIH, OMS/Genève
Téléphone: +41 22 791 1046
Courriel: magnewatts@who.int