[e-med] OUGANDA: Un laboratoire se lance dans la production locale d'ARV

OUGANDA: Un laboratoire se lance dans la production locale d’ARV
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=74743

Un mois de traitement devrait coûter à peine 15 dollars

KAMPALA, 11 octobre 2007 (PlusNews) - Un nouveau laboratoire pharmaceutique
ougandais a commencé à produire localement des antirétroviraux (ARV), ce
qui, selon les autorités gouvernementales devrait augmenter de manière
significative, en Ouganda comme dans la région de l’Afrique de l’Est, le
nombre de personnes séropositives pouvant accéder à ces médicaments qui
prolongent la vie.

Ce laboratoire pharmaceutique, qui a coûté 38 millions de dollars, est la
première entreprise africaine à produire les ARV génériques d’une
trithérapie complète. Outre la production d’ARV, l’entreprise fabriquera
aussi le Lumartem, un antipaludéen qui contient de l’artémisinine et de la
luméfantrine et dont le prix sera bien plus abordable que le Coartem, un
médicament contenant les mêmes molécules et que l’Organisation mondiale de
la santé (OMS) recommande en traitement de première ligne.

« Le gouvernement s’engage à respecter sa promesse de se procurer les ARV
des patients infectés par le VIH et les ACT [thérapies combinées à base
d’artémisinine] du paludisme auprès de l’entreprise pour le compte des
hôpitaux », a déclaré le président ougandais Yoweri Museveni, lors de
cérémonie d’inauguration de l’usine.

L’usine a été créée par la Quality Chemicals Limited, une société
pharmaceutique locale, avec le concours de la société indienne Cipla
Limited, un des plus grands fabricants de médicaments génériques au monde.

L’entreprise ougandaise, qui devrait employer 500 personnes, dont 200
scientifiques, a commencé ses premiers tests de fabrication après son
inauguration ; toutefois, elle ne devrait commencer à produire des
médicaments pour le marché local qu’à compter de janvier 2009.

Sur les 250 000 personnes séropositives qui ont besoin d’un traitement ARV,
quelque 80 000 d’entre elles y ont accès à l’heure actuelle. Par le passé,
les services de santé avaient évoqué les prix très élevés des médicaments
importés ainsi que la vétusté des infrastructures sanitaires comme étant les
principaux obstacles à l’accès aux ARV.

« Ce projet offre à l’Ouganda l’opportunité de bénéficier d’un
approvisionnement en ARV régulier et peu onéreux. Notre but est que toutes
les personnes qui ont besoin de ces traitements puissent y avoir accès », a
indiqué Emmanuel Katongole, directeur général de Quality Chemicals lors de
l’inauguration de l’usine. « Les composants des ARV seront importés d’Inde
[et] les ARV seront distribués dans des hôpitaux privés, des dispensaires et
des pharmacies. Le coût mensuel du traitement sera de 15 dollars américains.

« L’usine fabriquera deux millions de comprimés par jour et par équipe de
travail [et] 600 millions de comprimés seront produits chaque année.
Lorsqu’elle tournera à plein régime, notre objectif sera d’atteindre une
production de 1,2 milliard de comprimés », a-t-il ajouté. « Une partie de la
production sera exportée vers des pays de la Communauté des pays d’Afrique
de l’Est [Burundi, Kenya, Rwanda et Tanzanie], la République démocratique du
Congo ainsi que le Soudan.

L’inauguration de cette usine représente une étape décisive dans le combat
que mènent les autorités ougandaises contre le VIH/SIDA et pour lequel le
pays a déjà été félicité par le passé. L’attitude extrêmement déterminée du
président Museveni face à l’épidémie, durant les années 80 et 90, a porté
leurs fruits : le taux de séroprévalence national est passé de plus de 20
pour cent à 6,4 pour cent actuellement.

Cependant, certains incidents ont émaillé la campagne nationale antisida ;
trois ministres de la Santé ont été limogés en 2006, à la suite
d’allégations faisant état de détournements de subventions du Fonds mondial
de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et, récemment, le
gouvernement a été critiqué pour avoir conservé dans ses entrepôts, et
au-delà de leur date de péremption, des ARV d’une valeur de un million de
dollars.

Améliorer la chaîne d’approvisionnement

Selon certains analystes, le gouvernement doit résoudre certains problèmes
dans la chaîne d’approvisionnement s’il veut que la production des
médicaments de la nouvelle entreprise ait un impact sur l’augmentation de
l’accès aux ARV dans le pays.

Les fonctionnaires du ministère de la Santé pensent que pour qu’ils puissent
distribuer des ARV, les centres de distribution doivent avoir un agrément
les autorisant à administrer ces traitements. Ils doivent en outre remplir
d’autres critères, à savoir, disposer d’un laboratoire, d’un médecin
qualifié et d’un conseiller.

« Il faut du temps pour que ces choses se mettent place, alors que la durée
de vie d’un ARV varie entre 18 et 24 mois ; aussi, le temps que toute cette
structure soit mise en place, certains médicaments auront déjà perdu de leur
principe actif ou leur date de péremption sera dépassée », a expliqué David
Bagonza, de l’Uganda National Medical Stores.

Le directeur général des services de santé, Sam Zaramba, a indiqué que le
gouvernement travaillait à une harmonisation entre la fabrication des
médicaments et leur commercialisation, ce qui nécessiterait une évaluation
quantitative périodique des besoins du pays.

Le gouvernement est aussi en train d’améliorer le niveau des centres de
soins à travers tout le pays afin que de plus en plus de centres puissent
prendre en charge la distribution des ARV.

D’autres pays africains comme l’Egypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud
produisent des ARV. Le Mozambique envisage aussi de démarrer la production
d’ARV, des médicaments qui prolongent la vie des patients infectés par le
VIH.

vm/kr/mw/sm/ail

Bonjour,

une firme pharmaceutique Congolaise privée, PHARMAKINA a commencé à produire les ARV depuis quelques années.
Cependant l'utilisation large de ces ARV produits sur licence volontaire resterait bloquée par la non précalification de l'OMS. Ce qui fait que des grands fonds entre autres le fonds mondial, le fonds de la fondation Bill Clinton, le PEPFAR, etc..., ne peuvent acheter ces ARV.
Je ne connais pas les raisons qui bloquent cette non qualification, mais je pense que l'OUGANDA devra tenir compte aussi de cet aspect, car à coté du marché local ou Africain privé, la part de ces fonds ci-dessus est très importante pour la firme productrice.
Enfin je sais pas si cette production se fait dans le cadre d'une licence volontaire ou une licence obligatoire, dans ce dernier cas le Gouvernement devrait tenir compte de tout les aspects du brevet du propriétaire des marques des ARV à fabriquer pour prévenir des contentieux judiciaires
Merci

Phcien François M.R.TSHITENGE
Pharmacien Inspecteur Provincial du Nord Kivu et
Président de la Commission Approvisionnement Logistique
Inspection Provinciale de la Santé Nord Kivu(IPS), RD CONGO
145,Avenue rond-point,Commune de Goma,Ville de Goma(derière l'Hopital géneral Provincial de Réference de Goma)
Tél:+243(0)81 69 95 713
Couriel: fmrtshimal@yahoo.fr; ipsp_nk@yahoo.fr

Bonjour

Je pense que le département préqualification de l'OMS doit expliquer
effectivement la raison des lenteurs (au lieu peut être de blocage) dans la
préqualification des ARV produits en Afrique. Je crois savoir que le même
problème existe au Ghana avec la firme DanAdams. Compte tenu des contraintes
législatives (brevets) de plus en plus grandes sur certains pays
génériqueurs classique tels que l'Inde et le Brésil, je pense qu'il faut
promouvoir la production locale d'ARV en Afrique. Le système de
préqualification devra accompagner les efforts dans ce sens mais non les
étouffer. Il ne faut surtout pas donner raison à ceux qui pensent qu'à
travers les grands programmes (Fonds Global, PEPFAR, Fondation
Clinton,....), parce que ce sont surtout les produits des firmes européennes
qui sont préqualifiés, les pays riches retirent de la main gauche ce qu'ils
ont donné avec la main droite.
Cordialement
Simon KABORE
simonkabore@gmail.com

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