A l occasion de la Journee mondiale du SIDA, qui a lieu le 1er decembre, le
Parlement europeen a adopte une resolution commune demandant a la
Commission de
porter sa contribution a 1 milliard d euros au Fonds mondial contre le
VIH/sida, la
malaria et la tuberculose et a tous les Etats membres ainsi qu aux
membres du G8 de
porter leur contribution a 7 milliards d euros en 2007 et a 8 milliards en
2008, de
maniere a donner a l ONUSIDA les ressources necessaires pour reduire l
epidemie.
Le dernier rapport fourni par les Nations unies fait etat de chiffres
alarmants : le
VIH/SIDA, l un des virus les plus devastateurs, a deja tue plus de 25
millions de
personnes depuis qu il a ete identifie en 1981. Aujourd hui, plus de 40
millions de
personnes sont porteuses du virus. Selon le rapport de l ONUSIDA
(Programme commun
des Nations Unies sur le VIH/SIDA) publie le 21 novembre 2006, plus de 25
millions
de personnes sont mortes de cette maladie depuis l identification du
premier cas de
sida, il y a 25 ans. En 2006, 4,3 millions nouvelles infections ont ete
enregistrees, dont 2,8 millions (65 %) dans la seule Afrique subsaharienne
et plus
de 95 % des personnes atteintes du VIH/SIDA vivent dans les pays en voie de
developpement.
La resolution commune des groupes politiques PPE-DE, PSE, ADLE,
Verts/ALE, GUE/NGL,
adoptee par 546 voix pour, 24 contre et 36 abstentions, exprime la profonde
preoccupation du Parlement concernant la propagation du VIH/sida et d autres
epidemies qui frappent les populations les plus pauvres du globe, la faible
importance accordee a la prevention du VIH/sida, a l inaccessibilite des
medicaments
essentiels, a l insuffisance des fonds mobilises et au manque d efforts en
matiere
de recherche sur les grandes epidemies. Les deputes soulignent egalement la
responsabilite majeure des gouvernements, des prestataires de services de
sante, de
l industrie pharmaceutique, des ONG, de la societe civile et des autres
acteurs
concernes dans la prevention, le traitement et les soins.
Les deputes preconisent que les strategies necessaires pour combattre
efficacement l
epidemie de VIH/sida incluent <<une approche globale en matiere de
prevention, d
education, de soins et de traitement, englober les technologies appliquees
actuellement, un plus large acces aux traitements ainsi que la mise au
point d
urgence de vaccins>>: Tous les donateurs internationaux sont invites a <<s
employer
a faire en sorte que les programmes de prevention du VIH atteignent les
personnes
les plus exposees au risque d infection>>.
La resolution souligne notamment la necessite pour l UE de financer <<des
programmes specifiques pour garantir que les enfants touches par l
epidemie de sida
(...) restent dans le circuit du systeme educatif et beneficient d un
.
Tous ces programmes d aide doivent veiller a ce que, des lors qu un
patient commence
un traitement, les credits soient disponibles pour permettre un traitement
prolonge
et ininterrompu de facon a eviter la pharmaco-resistance accrue qu
entraine une
interruption des traitements.
Sante sexuelle et genesique
Les droits en matiere de sante sexuelle et genesique sont intrinsequement
lies a la
prevention du VIH et d autres maladies dues a la pauvrete. Les personnes
vivant avec
le VIH ont des besoins particuliers en matiere de sante genesique, en
termes de
planning familial, de securite lors de l accouchement et d allaitement des
bebes,
aspects qui sont souvent negliges, en depit de la feminisation de l epidemie.
La Commission, les Etats membres et les gouvernements des partenaires de l
UE, sont
appeles en outre a :
- <<veiller a ce que la sante et l education, et en particulier le
VIH/sida et la
sante sexuelle et genesique, beneficient d un degre eleve de priorite dans
les
documents de strategie par pays>>,
- <<apporter leur soutien a des programmes destines a lutter contre l
homophobie et
abattre les obstacles qui empechent de lutter efficacement contre la
maladie, en
particulier au Cambodge, en Chine, en Inde, au Nepal, au Pakistan, en
Thailande et
au Vietnam, ainsi que dans toute l Amerique latine, ou l on observe des
signes de
plus en plus nets de flambees epidemiques de VIH parmi les hommes qui ont des
rapports sexuels avec des hommes>>,
- <<investir dans la mise au point de methodes de prevention maitrisees
par les
femmes telles que les microbicides, les preservatifs feminins et la
prophylaxie
post-exposition pour les victimes de viol>>,
Les deputes insistent fortement sur la necessite d un accroissement global
des
efforts de financement des donateurs, au cours des prochaines annees, pour
tous les
moyens contraceptifs, en ce compris les preservatifs aux fins de la
prevention du
VIH, afin de resorber le decalage existant entre les fournitures de
contraceptifs et
la possibilite de se les procurer.
Preoccupe du fait que le niveau des connaissances sur la sexualite sans
risque et le
VIH reste faible dans de nombreux pays, meme dans ceux ou l impact de l
epidemie est
tres eleve, le Parlement demande a cet egard que l information, l
education et les
activites de conseil axees sur un comportement sexuel responsable et une
prevention
efficace des maladies sexuellement transmissibles, VIH compris, fassent
partie
integrante de tous les services de sante sexuelle et genesique.
Acces aux medicaments
Les deputes expriment une nouvelle fois l inquietude que leur inspire la
mise en
place par certains gouvernements africains d une taxe commerciale ou d un
droit a l
importation sur les antiretroviraux (ARV) et d autres medicaments, des
lors que
cette mesure met, du meme coup, les medicaments hors de portee des
communautes
pauvres. La Commission devrait pouvoir se pencher sur la question et
inciter les
gouvernements a supprimer ces taxes.
Le Parlement souligne l importance d<<utiliser l ensemble des possibilites
qu offre
l accord relatif aux ADPIC, notamment les licences obligatoires, et invite
l OMS, et
ses membres a revoir l ensemble de l accord en question afin d ameliorer l
acces aux
.
Les deputes appellent a <<prendre les mesures necessaires a l OMC, en
cooperation
avec les pays en developpement, pour modifier l accord ADPIC et son
article fonde
sur la decision du 30 aout 2003, de maniere a abolir les procedures
complexes et
longues necessaires pour l autorisation de licences obligatoires>>. En
attendant,
tous les pays confrontes a de grandes epidemies sont encourages a <<invoquer
immediatement l article 30 de l accord ADPIC pour avoir acces aux medicaments
necessaires sans payer de redevances de brevets aux titulaires de
. L UE est
appelee pour sa part a preciser qu elle n insistera pas sur l adoption de
mesures de
type ADPIC-plus dans le cadre des accords de partenariat economique (APE)
et qu elle
<<garantira aux pays en developpement la marge de manuvre politique leur
permettant de recourir librement aux facilites prevues dans l accord sur les
. Un soutien devrait d ailleurs etre apporte a la croissance des
industries
pharmaceutiques r!
egionales et nationales pour la production de medicaments generiques dans
les
regions touchees afin de faciliter l acces a des medicaments abordables.
Recherche
Enfin, les deputes se felicitent de l incorporation d un volet consacre au
VIH/sida
dans le septieme programme-cadre de recherche et invitent a promouvoir les
activites
de recherche portant sur les vaccins et les microbicides, sur les outils de
diagnostic et de suivi adaptes aux besoins des pays en developpement, sur les
modeles de transmission de l epidemie ainsi que sur les tendances sociales et
comportementales. Le Parlement souligne de ce fait que les femmes doivent
etre
associees a toutes les activites de recherche clinique appropriees, en ce
compris
les essais de vaccins.
REF.: 20061129IPR00714 Contact:
Fabienne GUTMANN-VORMUS
Redaction
: presse-FR@europarl.europa.eu
: (32-2) 28 40650 (BXL)
: (33-3) 881 72649 (STR)
Sandrine VENTURA (stagiaire)