AMS-OMS: LE BRESIL DEFEND DES ANTIRETROVIRAUX MOINS CHERS
Ministre defend, a Geneve, la licence obligatoire pour les antiretroviraux.
Le Bresil peut faire appel a la licence obligatoire des patentes des
antiretroviraux si les prix des laboratoires internationaux empechent l
acces des bresiliens seropositifs a ces medicaments. Le message a ete
diffuse, le mardi 17, par le Ministre de la Sante, Humberto Costa, dans
son discours (ci-dessous les versions en portugais, anglais et espagnol) a
la 58eme Assemblee Mondiale de la Sante, a Geneve, Suisse.
Discours de Son Excellence Monsieur le Ministre d Etat de la Sante,
Humberto Costa, a l occasion de la 58eme Assemblee Mondiale de la Sante,
le 17 mai 2005, a Geneve.
<Comme tous les ans, la realisation de l Assemblee Mondiale de la Sante
est une occasion pour examiner ensemble quelques uns des plus urgents
problemes de sante publique et pour proposer des mesures capables de les
affronter de la meilleure façon.
Cette annee, le theme de la Journee Mondiale de la Sante attire notre
attention vers l important probleme de la necessite d assurer la sante
des enfants et des femmes. Il y encore beaucoup d espace pour reduire les
morts des enfants et maternelles avec des mesures tres simples et
efficaces qu il est necessaire et urgent d universaliser pour tous ceux
qui n y ont pas encore accede. Dans notre pays, nous continuons a
developper des strategies pour augmenter l acces aux soins de sante
primaires, ayant pour but sa total universalisation. En meme temps, nous
favorisons une qualification des soins des hopitaux pour reduire les morts
des nouveaux-nes et des femmes.
Un autre sujet fondamental a etre examine par cette Assemblee, est l
approbation du nouveau Reglement Sanitaire International, presque 10 ans
apres le debut de sa revision. Tous les etats-membres s impliquerent dans
un constructif processus d actualisation du RSI pour donner au monde un
instrument adequat pour faire face aux nouveaux defis lances par la
possibilite de dissemination internationale rapide des maladies. Le
nouveau RSI nous donnera les conditions appropriees pour l opportune
detection des risques et une meilleure organisation de la reponse
nationale et internationale a fin de les detenir.
Le theme relatif a l usage nocif de l alcool met definitivement sur l
ordre du jour de la sante mondiale la necessite de developper des
politiques publiques qui puissent faire face a cette croissante menace
pour proteger les segments les plus vulnerables de la societe. Au Bresil,
le Ministere de la Sante est en train d installer un reseau d unites
specialisees dans l attention aux usagers de l alcool et d autres drogues
dans toutes les grandes villes bresiliennes, et, en meme temps, nous
dirigeons un groupe interministeriel, qui implique les ministeres de la
Justice, des Finances, du Gouvernement et de l Education, pour elaborer
une grande politique de reduction des risques associes a la mauvaise
utilisation de l alcool. Ce groupe presentera, dans quelques mois, le
resultat de son travail au President de la Republique, Luiz Inacio Lula da
Silva, et nous sommes surs que cette nouvelle politique sera l un des
marques fondamentales de son gouvernement dans le secteur sante.
Finalement, Monsieur le President, il est important que tous les
etats-membres et l Organisation Mondiale de la Sante revisent et
perfectionnent continuellement la reponse donnee a l un des plus grands
problemes actuels de sante publique, l epidemie de VIH-SIDA. Il est
necessaire, d abord, d assurer que les mesures de prevention sont adoptees
sur la base d evidences scientifiques consistentes, evitant des positions
intolerantes et preconçues.
Apres, assumer des positions plus efficaces pour assurer l acces des
personnes infectees aux antiretroviraux. Des restrictions economiques
empechent encore que la plupart des infectes des pays en developpement
aient acces meme aux medicaments de premiere generation. Le but de trois
millions en traitement en 2005 doit etre actualise et des nouvelles
strategies adoptees pour que l on puisse surmonter la devastatrice
situation actuelle et utiliser les technologies deja disponibles pour
sauver des vies qui se perdent par milliers.
Le Bresil se trouve en ce moment face a un defi de grande importance.
Notre politique d assurer l acces universel a tous les antiretroviraux
disponibles affronte des risques pour sa soutenabilite future, a cause des
prix eleves des nouveaux medicaments proteges par des patentes. Sa
croissante utilisation, pour substituer les medicaments plus anciens qui
comptent deja avec une production nationale, a surcharge, de maniere
presque insupportable, le budget du Ministere de la Sante. Pour
satisfaire, cette annee, les 156 mille personnes en traitement avec des
antiretroviraux, nous dumes augmenter notre budget en 50% par rapport aux
depenses de 2004. Cette annee, nous allons depenser US$322 millions pour l
acquisition des antiretroviraux, 80% desquels pour des medicaments
importes.
C est pour cette raison que, en considerant notre ferme determination de
maintenir et augmenter l actuelle politique bresilienne, le Ministere de
la Sante a envoye au mois de mars une sollicitation de concession de
licence volontaire aux trois laboratoires qui detiennent presque deux
tiers du total d achats d ARVs importes. Nous sommes en plein travail de
negociation pour obtenir cette licence volontaire et parvenir, en une
annee, a la fabrication de ces medicaments au Bresil, avec une economie
estimee de 50%.
Cependant, le Gouvernement bresilien est fermement dispose a utiliser
toutes les flexibilites possibles de l Accord Trips et de la Declaration
de Doha, meme la licence obligatoire, si c est le seul chemin qui nous
reste pour assurer la soutenabilite de notre programme.
C est un probleme crucial, non seulement pour le Bresil, et c est pour
cela que je suis sur que ce processus interesse a tous les etats-membres
qui, comme nous, veulent construire un environnement aux regles
economiques stables, mais toujours subordonnees au dessein superieur d
eviter que le cadre catastrophique du SIDA continue a se reproduire et
assurer l acces des personnes aux technologies capables de sauver leurs
vies.
Source: Programme National de MST e Sida. 17/05/2005
http://www.aids.gov.br/imprensa