E-MED: Rapport 2002 de l'OMS sur la sant� dans le monde
---------------------------------------------------------------------
Communiqu� de Presse de l'OMS
http://www.who.int/mediacentre/releases/pr84/fr/
30 octobre 2002 -- Dans le monde, l'esp�rance de vie en bonne sant� pourrait
augmenter de 5 � 10 ans si les gouvernements et les individus associaient
leurs efforts pour lutter contre les principaux facteurs de risque dans
chaque r�gion, affirme l'OMS dans son nouveau rapport annuel.
Ce rapport montre la voie � nos soci�t�s pour lutter contre un grand nombre
de pathologies �vitables qui tuent pr�matur�ment des millions de personnes
et font dispara�tre des dizaines de millions d'ann�es de vie en bonne sant�,
a d�clar� le docteur Gro Harlem Brundtland, Directeur g�n�ral de l'OMS.
L'Organisation, s'appuyant sur ce document, va orienter ses efforts sur les
interventions susceptibles d'�tre les plus efficaces dans chaque r�gion et
la transmission des informations � ses Etats Membres.
Le Rapport sur la Sant� dans le Monde 2002 "R�duire les risques et
promouvoir une vie saine", ouvre de nouvelles perspectives en identifiant
certains des principaux risques de morbidit�, d'incapacit� et de mortalit�
dans le monde aujourd'hui, en quantifiant leur impact dans chaque r�gion et
en donnant des exemples de m�thodes efficaces et peu co�teuses pour les
att�nuer, m�me dans les pays pauvres.
Sur les quelque 25 risques majeurs retenus pour une �tude approfondie, le
rapport �tablit qu'� l'�chelle mondiale, les dix principaux sont les
suivants : l'insuffisance pond�rale de la m�re et de l'enfant ; les
pratiques sexuelles � risque ; l'hypertension ; le tabagisme ; l'alcool ;
l'eau non potable et le d�faut d'assainissement et d'hygi�ne ;
l'hypercholest�rol�mie ; les fum�es des combustibles solides � l'int�rieur
des habitations ; la carence en fer et la surcharge pond�rale/l'ob�sit�. Au
total, ces dix risques sont responsables de 40 % des 56 millions de d�c�s
dans le monde et du tiers des ann�es de vie en bonne sant� perdues.
Tous ces risques ont des cons�quences plus lourdes qu'on ne le croit en
g�n�ral.
L'OMS trouve choquantes les diff�rences entre les populations riches et
pauvres. Les pays en d�veloppement supportent presque exclusivement un grand
nombre de ces risques alors que d'autres sont d�j� devenus plan�taires. Dans
les pays pauvres, environ 170 millions d'enfants souffrent d'insuffisance
pond�rale, du fait principalement du manque de nourriture, alors que, dans
les pays � revenu �lev� ou moyen, un milliard d'adultes ont une surcharge
pond�rale ou sont ob�ses. Pr�s de cinq cent mille personnes meurent chaque
ann�e en Am�rique du Nord et en Europe occidentale de maladies li�es �
l'ob�sit�.
L'OMS met en garde contre le co�t de l'inaction. Le rapport pr�voit que,
d'ici 2020 et faute de prendre des mesures, le tabac tuera chaque ann�e neuf
millions de personnes, contre pr�s de cinq actuellement, la surcharge
pond�rale et l'ob�sit� cinq millions, contre trois actuellement, et que le
nombre des ann�es de vie en bonne sant� perdues par les enfants pr�sentant
une insuffisance pond�rale sera de 110 millions, chiffre qui reste
inacceptable, m�me s'il repr�sente une l�g�re r�duction par rapport aux 130
millions actuels.
Si l'on pouvait s'attaquer � tous ces risques �vitables de la mani�re
recommand�e par l'OMS (ce que l'Organisation reconna�t comme un objectif
particuli�rement ambitieux), l'esp�rance de vie en bonne sant� pourrait
s'accro�tre de 16 ans dans certaines r�gions d'Afrique, alors qu'elle n'y
est plus que de 37 ans dans certains pays, comme le Malawi. M�me dans les
pays d�velopp�s riches, comme en Europe ou aux Etats-Unis, en Australie, en
Nouvelle-Z�lande et au Japon, l'esp�rance de vie en bonne sant� pourrait
augmenter d'environ cinq ans.
A l'�chelle mondiale, nous devons parvenir � un bien meilleur �quilibre
entre la pr�vention et le traitement des maladies, affirme le docteur
Christopher Murray, Directeur ex�cutif du programme OMS Bases factuelles �
l'appui des politiques de sant� et responsable du Rapport sur la Sant� dans
le Monde 2002. Cela ne pourra pas se faire sans une action concert�e pour
identifier et r�duire les risques majeurs pour la sant�.
L'OMS a d�velopp� un cadre unique pour utiliser de vastes connaissances
scientifiques afin de comparer l'impact des diff�rents risques au moyen d'un
param�tre commun, les ann�es de vie en bonne sant� perdues, correspondant
aux ann�es de vie corrig�es de l'incapacit� (AVCI). Ce param�tre tient
compte de l'impact des diff�rents risques sur la mortalit� et la morbidit�.
Une ann�e de vie corrig�e de l'incapacit� �quivaut � la perte d'une ann�e de
vie en bonne sant�.
Les risques de mortalit� diminuent l'esp�rance de vie. Avec les risques de
morbidit� de br�ve ou de longue dur�e, les individus restent en vie, mais
pas en bonne sant�. L'esp�rance de vie en bonne sant� est donc inf�rieure �
l'esp�rance de vie totale. Par exemple, l'esp�rance de vie totale est au
Japon de 84,7 ans pour les femmes et de 77,5 ans pour les hommes, alors que
l'esp�rance de vie en bonne sant� y est de 73,6 ans pour les deux sexes.
Le rapport divise le monde en 14 r�gions en fonction de la g�ographie et du
d�veloppement de la sant�. Il analyse ensuite les risques les plus
importants dans chaque zone et les progr�s de l'esp�rance de vie qui peuvent
�tre atteints. Les principaux risques sont tr�s variables d'une r�gion �
l'autre : insuffisance pond�rale et pratiques sexuelles � risque dans la
majeure partie de l'Afrique, tabagisme et hypertension en Am�rique du Nord,
en Europe occidentale et dans les pays d�velopp�s du Pacifique occidental,
comme le Japon.
Les risques majeurs �tudi�s dans le rapport sont � l'origine d'une
diminution importante de l'esp�rance de vie en bonne sant� : en moyenne cinq
ans dans les pays d�velopp�s et dix dans les pays en d�veloppement.
Le nombre des ann�es de vie en bonne sant� perdues � cause de ces risques
varie selon les r�gions. Au Canada, aux Etats-Unis et � Cuba (groupe le
mieux class� dans l'h�misph�re occidental), l'esp�rance de vie en bonne
sant� pourrait augmenter de 6,5 ann�es, alors qu'elle est actuellement de
69,9 ans au Canada, de 66,6 ans � Cuba et de 67,6 ans aux Etats-Unis. Elle
pourrait aussi progresser de 5,4 ans dans les pays les plus riches d Europe,
Allemagne, France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, de 6,9 ans dans la plupart
des pays d'Am�rique latine, dont l'Argentine, le Br�sil, et le Mexique, de 6
ans dans un groupe de pays asiatiques comprenant la Chine et de 8,9 ans dans
un autre groupe asiatique comprenant l'Inde. (Les estimations de l'OMS
portent sur des r�gions dans leur ensemble et ne correspondent pas forc�ment
aux pays pris s�par�ment.)
Une part importante de cette charge pourrait diminuer en mettant en oeuvre
les interventions mentionn�es dans le rapport. L'OMS a mis au point le
premier syst�me permettant d'identifier et de signaler les interventions
sanitaires d'un bon rapport co�t-efficacit� applicables dans les diff�rentes
r�gions. Elle a appel� ce syst�me CHOICE (acronyme anglais de CHOosing
Interventions that are Cost-Effective : choisir des interventions d un bon
rapport co�t-efficacit�). Une nouvelle base de donn�es statistiques, faisant
partie du Rapport sur la Sant� dans le Monde 2002, propose diverses options
CHOICE et c'est l� l'un des plus grands projets de recherche jamais
entrepris par l'Organisation mondiale de la Sant�. Ces interventions sont
applicables � la carte, en fonction de la situation dans chaque pays.
Bien que le Rapport contienne des mises en garde inqui�tantes, il ouvre
�galement la voie � l'am�lioration de la sant� dans les pays � l'avenir -
s'ils se pr�parent � agir avec hardiesse et sans d�lai, d�clare le docteur
Murray. Pour savoir quelles interventions ou strat�gies employer, les
gouvernements doivent au pr�alable pouvoir �valuer et comparer l'ampleur des
risques avec exactitude. Notre rapport donne des �valuations pour chacun des
risques majeurs.
Facteurs de risques majeurs retenus et actions � entreprendre
Le rapport montre qu'un nombre relativement restreint de risques est �
l'origine d'un grand nombre de d�c�s pr�matur�s et d'une part consid�rable
de la charge mondiale de morbidit�. Par exemple, au moins 30 % de la charge
de morbidit� dans les pays en d�veloppement aux taux de mortalit� les plus
�lev�s, en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud-Est entre autres,
proviennent des risques les plus importants examin�s dans ces pays :
insuffisance pond�rale, carences en micronutriments, comme le fer ou le
zinc, pratiques sexuelles � risque, eau non potable et d�faut
d'assainissement et d'hygi�ne, fum�es des combustibles solides � l'int�rieur
des habitations.
Comme le rappelle le docteur Anthony Rodgers de l'Universit� d'Auckland
(Nouvelle-Z�lande), consultant de l'OMS et l'un des principaux auteurs du
rapport : Dans chaque pays, les risques majeurs sont connus, d�finis et ils
progressent, parfois � un rythme effr�n�. Pour chacun d'entre eux, nous
disposons d interventions efficaces qui, le plus souvent, ne sont pas
suffisamment mises en oeuvre.
Le rapport innove �galement en �valuant la mortalit� et les incapacit�s
�vitables � l'�chelle mondiale. En int�grant les connaissances actuelles sur
les facteurs de risques, les tendances d�mographiques et celles de la
mortalit�, on obtient une image qui ne laisse pas d'intriguer : celle d'un
monde vieillissant de plus en plus et devant faire face � des risques
mondiaux majeurs (comme le tabagisme) avec des r�gions o� la mortalit� reste
tr�s forte, notamment en Afrique subsaharienne.
Pour la premi�re fois, le rapport r�v�le que les 10 plus grands facteurs de
risques sont � l'origine de 40 % de la mortalit� mondiale, les 10 suivants
ne comptant que pour moins de 10 %, d�clare Alan Lopez, conseiller
scientifique principal � l'OMS et co-directeur du rapport. Cela signifie que
nous ne devons nous concentrer sur les risques majeurs si nous voulons
augmenter de 10 ans environ l'esp�rance de vie en bonne sant� et d'un plus
grand nombre d'ann�es encore l'esp�rance de vie totale.
Compte tenu des risques �valu�s dans le Rapport et des autres risques
majeurs connus, les connaissances scientifiques actuelles ont permis
d'identifier clairement les causes mondiales de la plupart des d�c�s et des
incapacit�s. Par exemple, plus de trois quarts des grandes maladies, comme
les cardiopathies isch�miques, les accidents c�r�brovasculaires, le VIH/SIDA
et les diarrh�es ont pour origine les effets associ�s des risques �tudi�s
dans le rapport. L'OMS souligne cependant que, pour chaque risque, il y a
des possibilit�s de pr�vention et que celles-ci sont bien plus importantes
qu'on ne le croit g�n�ralement.
Comme, dans la plupart des cas, le risque progresse de mani�re continue,
sans paliers, les interventions les moins co�teuses et les plus efficaces
consistent � l'att�nuer pour l'ensemble de la population, explique le
docteur Rodgers. Un bon exemple de ce processus en est l'abaissement des
teneurs en sel dans les aliments transform�s, sous la direction du
gouvernement et de l'industrie, mesure qui apporte d �normes bienfaits �
l'ensemble de la population.
Insuffisance pond�rale/sous-alimentation. On estime que l'insuffisance
pond�rale de la m�re ou de l'enfant a �t� � l'origine de 3,4 millions de
d�c�s en 2000, dont environ 1,8 million en Afrique, soit pr�s d'un d�c�s sur
14 dans le monde. La sous-alimentation est un facteur contributif dans plus
de la moiti� des d�c�s d enfants dans les pays en d�veloppement. Comme ils
surviennent en g�n�ral chez les plus jeunes, la perte en ann�es de vie en
bonne sant� est d'autant plus grande : environ 138 millions d AVCI, soit 9,5
% du total mondial.
La sous-alimentation r�sulte principalement de la mauvaise nutrition et de
la fr�quence des infections, entra�nant des carences en calories, prot�ines,
vitamines et sels min�raux. L'insuffisance pond�rale reste un probl�me
g�n�ral dans les pays en d�veloppement, avec la pauvret� comme grande cause
sous-jacente car elle contribue � l'ins�curit� alimentaire, la n�gligence
des soins donn�s aux enfants, la sous-alimentation des m�res, la mauvaise
hygi�ne du milieu et l'insuffisance des soins de sant�.
Interventions. La strat�gie la plus efficace et la moins co�teuse pour
r�duire le ph�nom�ne et ses cons�quences associe des interventions
pr�ventives et curatives. La suppl�mentation en micronutriments ou
l'enrichissement des aliments en vitamine A, zinc et fer est � la fois tr�s
efficace et peu co�teuse. Elle doit s'associer aux conseils prodigu�s aux
m�res pour qu'elles poursuivent l'allaitement et � la distribution cibl�e de
rations suppl�mentaires si n�cessaires. En outre, le traitement syst�matique
des diarrh�es et des pneumopathies, principales cons�quences de la
sous-alimentation, devrait faire partie de toute strat�gie d'am�lioration de
la sant� infantile.
Pratiques sexuelles � risque. Le VIH/SIDA a �t� � l'origine de 2,9 millions
de d�c�s en 2000, soit 5,2 % du total et de 92 millions d'AVCI par an (6,3 %
du total). On estime actuellement � 47 ans l'esp�rance de vie � la naissance
en Afrique subsaharienne. Sans le SIDA, elle serait d environ 62 ans. Selon
les estimations actuelles, 95 % des infections � VIH pr�valentes en 2001 en
Afrique sont dues aux pratiques sexuelles � risque. Dans le reste du monde,
les chiffres correspondants vont de 25 % en Europe orientale � 90 % ou plus
en Am�rique du Sud et dans les pays d�velopp�s du Pacifique occidental.
Interventions. La plupart des personnes infect�es par le VIH ne le savent
pas, ce qui complique encore la pr�vention et la lutte. Certaines pratiques
sexuelles renforcent le risque de contracter des infections sexuellement
transmissibles : multiplicit� des partenaires, rapports sans pr�servatif et
certaines types d'actes sexuels. Dans les mesures � prendre, on citera :
- Les campagnes de promotion de la sant� dans les m�dias, t�l�vision, radio
ou presse, pour couvrir l'ensemble de la population.
- Le d�pistage volontaire et le conseil.
- L'�ducation sur le SIDA en milieu scolaire � l intention des jeunes de 10
� 18 ans.
- Les conseils dans le milieu des prostitu�(e)s.
- Les actions d'information dans le milieu des hommes ayant des rapports
sexuels avec d'autres hommes.
- Le traitement des infections sexuellement transmissibles pour r�duire la
transmission du VIH.
- Le traitement des m�res infect�es par le VIH pour diminuer la transmission
m�re-enfant.
- Les traitements antir�troviraux.
Une association de ces interventions : l'OMS pense que le meilleur moyen de
lutter contre ce probl�me consiste � appliquer simultan�ment plusieurs des
interventions �num�r�es ci-dessus � l'�chelle des populations.
Hypertension et hypercholest�rol�mie. On estime que, dans le monde entier,
l'hypertension est � l origine de 7,1 millions de d�c�s, soit 13 % de la
mortalit� totale. Dans les r�gions de l'OMS, les �tudes montrent que 62 %
des accidents c�r�brovasculaires et 49 % des attaques cardiaques sont dus �
l'hypertension.
On estime que l'hypercholest�rol�mie est responsable d'environ 4,4 millions
de d�c�s (soit 7,9 % du total) et de 40,4 millions d'AVCI (2,8 %) du total,
bien que ses effets se superposent souvent � ceux de l'hypertension. Cela
�quivaut � 18 % des accidents c�r�brovasculaires et � 56 % des cardiopathies
isch�miques � l'�chelle mondiale.
La tension mesure la pression exerc�e par le sang sur les parois
art�rielles. L'hypertension endommage les art�res irriguant le cerveau, le
coeur, les reins et l'organisme dans son ensemble. Le cholest�rol, lipide
pr�sent dans la circulation sanguine, est l'un des principaux agents
responsables de l'ath�roscl�rose, l'accumulation de d�p�ts lipidiques sur la
face interne des parois des art�res du coeur et du cerveau.
Interventions. Le Rapport sur la Sant� dans le Monde 2002 exhorte les pays �
prendre des mesures et � mettre en oeuvre des programmes favorisant les
interventions collectives � l'�chelle des populations : diminution du sel
dans les aliments transform�s, r�duction de la quantit� de mati�res grasses
dans l'alimentation, promotion de l'exercice physique et de la consommation
de fruits et l�gumes, lutte contre le tabagisme. Il s agit-l� des
interventions reconnues comme �tant les plus efficaces pour lutter contre
les maladies cardiovasculaires. On retrouve l� des donn�es r�centes montrant
qu'elles sont b�n�fiques pour tous les groupes pr�sentant un risque �lev�, y
compris ceux qui ont une tension ou une cholest�rol�mie dans la moyenne ou
un peu en dessous.
Si l'on ajoute � cette base pr�liminaire une association de m�dicaments, des
statines (hypocholest�rol�miant), des m�dicaments antihypertenseurs et de
l'aspirine (pour fluidifier le sang) � faible dose, pris chaque jour par les
sujets pr�sentant une augmentation du risque d'accident
cardio-c�r�brovasculaire, on obtient de tr�s bons r�sultats suppl�mentaires.
Il est probable que ce traitement tr�s efficace puisse r�duire de plus de la
moiti� l'incidence des maladies cardio-c�r�brovasculaires. Pouvant �tre mis
en place tr�s largement dans les pays d�velopp�s, il est de plus en plus �
la port�e des pays en d�veloppement.
Nos travaux montrent que de nombreuses m�thodes bien connues pour r�duire le
risque de maladies cardiovasculaires sont tr�s peu co�teuses, de sorte que
m�me les pays ayant un budget limit� pour la sant� peuvent les appliquer et
diminuer les taux de 50 %, affirme le docteur Derek Yach, Directeur ex�cutif
du groupe Maladies non transmissibles et sant� mentale. Les principes actifs
n'�tant plus couverts par des brevets, ces traitements deviennent de plus en
plus abordables dans les pays � revenu faible ou moyen.
Consommation de tabac. L'OMS estime que le tabac a �t� � l'origine de 4,9
millions de d�c�s dans le monde en 2000, soit 8,8 % du total, et de 4,1 %
des AVCI (59,1 millions). En 1990, le tabac n avait provoqu� que 3,9
millions de d�c�s, ce qui confirme la progression rapide de l'�pid�mie et
les nouvelles donn�es sur l'ampleur du danger, l'augmentation se produisant
surtout dans les pays en d�veloppement.
Interventions. Les pays qui ont adopt� un programme complet de lutte contre
le tabac faisant appel � une association d'interventions comme
l'interdiction de la publicit� pour les produits du tabac, les mises en
garde sur les conditionnements, la lutte contre le tabagisme � l'int�rieur
des locaux, l'augmentation des taxes sur les produits du tabac, l'�ducation
sanitaire et les programmes pour l'arr�t du tabac ont rencontr� un succ�s
consid�rable. L'OMS a d�couvert que, pour toute augmentation du prix r�el de
10 % en raison des taxes, la consommation g�n�rale baisse de 2 � 10 %. En
dehors des programmes nationaux, la nouvelle convention-cadre pour la lutte
antitabac traitera avec efficacit� des aspects multinationaux de ces
probl�mes.
Le traitement substitutif � la nicotine cibl� sur les fumeurs a un rapport
co�t-efficacit� moins bon que d autres strat�gies, mais il est abordable
dans les pays � revenu �lev�. Il s'agit de dispositifs transdermiques
adh�sifs, de gommes � m�cher, d a�rosols pour le nez, de pastilles, d
inhalateurs contenant de la nicotine et de certaines classes
d'antid�presseurs.
Eau non potable et d�faut d'assainissement. Environ 3,1 % des morts (1,7
million) et 3,7 % des AVCI (54,2 millions) dans le monde ont pour cause
l'eau non potable et le d�faut d assainissement et d hygi�ne. L'Afrique
compte pour un tiers de cette charge et l'Asie du Sud-Est pour un autre
tiers. Au total, 99,8 % des d�c�s associ�s � ces facteurs de risque
surviennent dans les pays en d�veloppement et 90 % sont des enfants. Les
diverses formes de diarrh�es constituent la plus grande part de la charge de
morbidit� associ�e � ces facteurs de risque.
Interventions. Les Nations Unies ont d�sormais pour objectif de diminuer de
moiti� d ici 2015 le nombre des personnes qui n'ont acc�s ni � l'eau
potable, ni � l'assainissement. G�n�ralis�e � l'ensemble du monde,
l'am�lioration de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement
permettrait d'�viter 1,8 milliard de cas de diarrh�e par an (soit une
diminution de 17 % du nombre actuel des cas). Si l'on arrivait � une
r�gulation et � un approvisionnement universel de l'eau par canalisations,
on pourrait �viter 7,6 milliards de cas de diarrh�e par an (soit une
diminution de 69,5 %). L'approvisionnement universel de l'eau par
canalisations est l'id�al, mais il a un prix �lev�. A court terme, la
strat�gie la plus efficace et la moins co�teuse consiste � d�sinfecter l'eau
au moment de l'utilisation. C'est une technologie simple, tr�s peu on�reuse
et qui aurait des effets tr�s b�n�fique pour la sant�.
Carence en fer. C'est l'une des carences en micronutriments les plus
pr�valentes dans le monde et l'on estime que deux milliards de personnes en
souffrent, avec de lourdes cons�quences pour la sant� maternelle et
p�rinatale, ainsi que pour le d�veloppement de l'enfant. Au total, elle est
� l'origine de 800 000 d�c�s par an (1,5 %), de 1,3 % des d�c�s d'hommes et
de 1,8 % des d�c�s de femmes. La part dans les AVCI est encore plus forte
avec la perte d environ 25,9 millions d ann�es de vie en bonne sant� (2,5 %
des AVCI mondiales) en raison des pathologies non mortelles, comme les
troubles cognitifs.
Interventions. L'enrichissement en fer des aliments est tr�s efficace et peu
co�teux dans les zones de carence. On ajoute du fer, en g�n�ral associ� � de
l'acide folique, dans un aliment appropri� mis � la disposition de
l'ensemble de la population. Les farines sont le v�hicule le plus couramment
utilis�, mais on a fait des exp�riences avec d'autres aliments comme les
nouilles, le riz et diverses sauces.
Nous avons �t� nous m�me surpris de l'ampleur des r�sultats qu il est
possible d'obtenir si les gouvernements et les syst�mes de sant� adoptent
les mesures que nous pr�conisons, affirme le docteur Murray. L'OMS pense que
les Etats Membres de l'OMS devraient avoir pour objectif prioritaire de
diffuser aussi largement que possible ce rapport.
-----------------------------------
Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec :
- Dr Christopher Murray, Directeur ex�cutif, Bases factuelles et information
� l'appui des politiques, OMS , t�l. : (+41 22) 791 2418, portable : (+41
79) 217 3462 ; courriel : murrayc@who.int
- Dr Derek Yach, Directeur ex�cutif, Maladies non transmissibles et sant�
mentale, OMS , t�l. : (+41 22) 791 2736, portable : (+41 79) 217 3404 ;
courriel : yachd@who.int
- M. Jon Lid�n, Conseiller en communication, Bureau du Directeur g�n�ral,
OMS , t�l. : (+41 22) 791 3982, portable : (+41 79) 244 6006 ; courriel :
lidenj@who.int
Les journalistes peuvent �galement s'adresser aux charg�s de presse de l'OMS
� Gen�ve : Mme Helen Green, charg�e d information, initiative Pour un monde
sans tabac, Maladies non transmissibles et sant� mentale, OMS, t�l. : (+41
22) 791 3432 ; courriel : greenh@who.int ou Thomson Prentice, R�dateur en
chef, Rapport sur la Sant� dans le Monde, t�l. : +41 22 791 4224, portable :
(+41 79) 244 6030 ; courriel : prenticet@who.int
--
Adresse pour les messages destin�s au forum E-MED:
<e-med@usa.healthnet.org>
Pour r�pondre � un message envoyer la r�ponse au forum
ou directement � l'auteur.
Pour toutes autres questions addresser vos messages � :
<e-med-help@usa.healthnet.org>