E-MED: Rapport de HAI sur la publicit� directe aux consommateurs (2)
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Totalement aberrant que ce concept puisse m�me encore �tre un sujet de
discussion au niveau europ�en!
Ceci r�sulte, � cette �chelle, d'une confusion absurde avec les concepts de
d�mocratie sanitaire et de droit � l'information du patient.
M�me s'il existe des solutions pour pallier les concessions faites "malgr�
eux" par des prescripteurs (oserions nous des validations par d'autres
m�decins, par les caisses de s�cu voire par les pharmaciens (non c'est
trop!), il semblait pourtant clair qu'un patient se rendait chez son m�decin
pour �tre rassur� sa maladie et conseill� au niveau de la prise en charge
entre autres par la r�daction d'une ordonnance, laquelle faisait foi
"d'autorisation" justifi�e � utiliser un m�dicament. Il semblait donc
�galement clair qu'il revenait au m�decin d'�tablir quel �tait le meilleur
m�dicament pour son patient et pas au patient lui-m�me, ni � une force
publicitaire. Sinon, � quoi bon restreindre le droit de prescription? Il ne
s'agit pas de confiserie.
Pour ce qui est de l'information, elle est g�n�ralement disponible de
mani�re transparente au niveau des autorit�s de tutelles que ce soit
europ�ennes ou nationales. Alors? Pas besoin de pub directe. On a d'ailleurs
vu ce que cela pouvait donner ne serait-ce qu'au niveau de la "formation"
des m�decins..., lorsqu'il n'y a pas de contrepoint.
Par ailleurs, l'�tude du BMJ est �loquente � ce sujet, m�me si le r�sultat
est naturellement intuitif et l'interpr�tation restrictive et partiale :
"Plus de prescriptions mais surtout plus de mauvaises prescriptions".
Sachant l'influence pr�pond�rante au niveau d�cisionnel europ�en de la
sph�re de l'industrie pharmaceutique (comme d'ailleurs pour un tas d'autres
pressions et suggestions tout aussi infond�es en l'�tat actuel: le march�
unique, etc...), il reste n�anmoins �tonnant que celle-ci s'engage dans ce
sens puisqu'il pourrait entra�ner dans son sillage des modifications des
conditions d'endossement de la responsabilit� suite aux mauvaises
prescriptions et aux effets ind�sirables. Y-a qu'� voir aux USA... Mais le
profit a ses raisons que la raison ne connait pas!
Ceci am�ne une autre question plut�t banale et candide : comment se fait-il
que l'Europe soit complex�e au point de se sentir oblig�e de s'inspirer d'un
soit-disant mod�le am�ricain? Les grands laboratoires, et donc les plus
influents, sont certes am�ricains, et/ou une grande partie du chiffre
d'affaire se r�alise certes aux USA, mais les consommateurs dont il est
question sont europ�ens! Les d�cideurs aussi, les experts aussi. Peut-�tre
en fait ne s'agit-il que de cela: les d�cideurs ne sont pas vraiment des
d�cideurs, les experts ne sont plus des experts, quant aux consommateurs on,
ne le consid�re que comme une force d'achat avec tout ce que cela implique.
Alors, autant s'adresser directement aux consommateurs, le reste n'�tant l�
que pour ent�riner les desiderata des laboratoires. C'est peut-�tre �a le
message que font passer en philigrane les laboratoires. Ca fait piti�, non.
Moi, �a me ferait vachement complexer!
Franchement, il est terrible de constater que sur quelques ann�es, des
d�cideurs -en partie �lus- et des experts -d�sign�s par ces m�mes en partie
�lus-, au fur et � mesure qu'ils s'�l�vent dans la hi�rarchie d�cisionnelle
ou d'expertise, sont pr�ts pour des motifs restant obscurs � oublier qu'ils
sont justement l� pour offrir un point de vue d'expert et non pour adopter
sur quelques ann�es des points de vue habill�s comme modernes mais qui d'une
part n'ont pas v�cu l'�chelle du temps et qui d'autre part ne sont pas
partag�s par nos valeurs et principes lequels, eux, se sont forg�s sur
plusieurs si�cles. La notion de responsabilit� dans un cadre d'expertise, de
qualit� et de s�curit�, �a devrait exister, m�me � l'�chelle europ�enne.
Les parlements, les agences, les m�decins, les pharmaciens n'ont de raison
d'�tre que par l'exp�rience, l'expertise et la d�cision qu'ils sont cens�s
apporter.
Et l'ensemble de ces remarques sont valables pour d'autres autorit�s
aministratives, a fortiori pour des nations dont le syst�me de sant� serait
moins organis�.
Fr�d�ric DE BELS
Pharmacien, �conomiste de la sant�.
frederic.debels@free.fr
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