La Revue Prescire
Retrait du Di-Antalvic° (dextropropoxyphène + paracétamol) : bienvenu
http://www.prescrire.org/fr/3/31/46815/0/NewsDetails.aspx
Le dextropropoxyphène a des effets indésirables cardiovasculaires même en
cas de faible surdose, notamment chez les personnes âgées et les
insuffisants rénaux. Quand un opioïde est jugé nécessaire, mieux vaut le
remplacer par la codéine, plutôt que par le tramadol.
En France, après plus de 45 ans de commercialisation, le retrait du marché
des médicaments à base de dextropropoxyphène + paracétamol (Di-Antalvic° ou
autre) est enfin programmé pour mars 2011.
La balance bénéfices-risques du dextropropoxyphène est défavorable. Son
association avec le paracétamol n'a pas de supériorité antalgique démontrée
sur le paracétamol seul. Outre la dépendance à un opioïde, elle expose à des
risques disproportionnés : convulsions ; troubles cardiaques, en particulier
chez les personnes âgées et les insuffisants rénaux. Des décès, même en cas
de faibles surdoses suite à une intoxication volontaire ou non, ont ainsi
été rapportés.
L'expérience de divers pays tels que la Grande-Bretagne, la Suède et la
Suisse, qui ont retiré depuis plusieurs années ce médicament de leur marché,
ou encore de certains établissements de santé en France, tel le CHU de
Toulouse, a montré qu'il est possible de soulager les patients sans utiliser
cette association à risques.
Quand l'ajout d'un opioïde faible est justifié, notamment après échec du
paracétamol seul, mieux vaut préférer la codéine, dont la balance
bénéfices-risques est la plus acceptable, malgré ses limites. Le tramadol
(non associé dans Topalgic° ou autre ; associé au paracétamol dans Ixprim°
et Zaldiar°) est à éviter, en raison notamment d'un surcroît de troubles
neuropsychiques (dont des convulsions), respiratoires et cardiovasculaires,
et d'hypoglycémies.
©Prescrire 1er mars 2011
"Arrêts de commercialisation" Rev Prescrire 2011 ; 31 (329) : 185. (pdf,
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