[e-med] Sécurité des médicaments et effets indésirables

Sécurité des médicaments et effets indésirables

La sécurité des médicaments est une composante essentielle de la sécurité
des patients. À l’échelle mondiale, elle dépend de la puissance des systèmes
nationaux qui contrôlent la mise au point et la qualité des médicaments,
notifient leurs effets nocifs et fournissent des informations exactes pour
les utiliser sans danger.

Les réactions nocives et inattendues aux médicaments qui se produisent aux
posologies thérapeutiques habituelles sont appelées effets indésirables des
médicaments. Ceux-ci font partie des principales causes de mortalité dans de
mombeux pays.

On appelle pharmacovigilance la prévention et la détection des effets
indésirables des médicaments. L’évaluation attentive des risques et des
bienfaits des médicaments s’applique tout au long de leur cycle de vie,
depuis la phase précédant l’homologation jusqu’à leur utilisation.

La circulation des informations à l’échelle mondiale sur les effets
indésirables renforce la sécurité des médicaments dans les pays et peut se
traduire par des décisions politiques prises en temps voulu pour préserver
la sécurité des patients lorsqu’un problème surgit.

Risques

Aucun médicament n’est dépourvu de risque et tous ont des effets
secondaires, pouvant être parfois mortels. Toutes les populations du monde
sont touchées par les effets indésirables. Dans certains pays, les dépenses
qu’ils entraînent, frais d’hospitalisation, de chirurgie, perte de
productivité, dépassent le coût des médicaments. Il est possible d’éviter au
moins 60% des effets indésirables dont les causes peuvent être les
suivantes:

* erreur de diagnostic;
* prescription d’un mauvais médicament ou d’un bon médicament, mais à
une posologie erronée;
* trouble médical, génétique ou allergique qui n’a pas été détecté et
qui est susceptible d’engendrer des effets indésirables;
* automédication avec des médicaments sur ordonnance;
* interactions avec d’autres médicaments (y compris traditionnels) et
certains aliments;
* utilisation de médicaments de qualité inférieure dont la composition
et les principes actifs ne respectent pas les normes scientifiques de
rigueur et qui peuvent s’avérer inefficaces et souvent dangereux;
* utilisation de médicaments contrefaits, qui ne comportent pas de
principes actifs ou dont la composition est erronée et qui peuvent être
dangereux ou mortels.

Même lorsqu’on évite toutes les causes précitées, il faut se souvenir que
tous les médicaments ont des effets secondaires, dont certains
potentiellement nocifs. Il est impossible de prédire avec une certitude
absolue les effets de n’importe quel traitement avec un médicament. Tous les
médicaments ont à la fois des effets bénéfiques et un risque de nocivité. On
peut réduire au maximum ce risque en veillant à ce que les médicaments
prescrits aient la qualité requise, soient sûrs, efficaces et utilisés par
le bon patient, à la posologie et au moment voulus.

Mesures de sécurité

Dans tous les pays, les laboratoires pharmaceutiques sont juridiquement
tenus de tester leurs médicaments sur des volontaires en bonne santé et
malades avant de les mettre sur le marché. Ces essais cliniques permettent
en général de déterminer le niveau d’efficacité d’un médicament contre une
maladie donnée et ses effets nocifs potentiels. Néanmoins, ils ne donnent
pas d’indications pour des populations plus importantes, sur lesquelles il
n’y a pas eu d’essais et dont les caractéristiques diffèrent de celles du
groupe testé : âge, sexe, état de santé ou origine ethnique.

Pour de nombreux médicaments, notamment les produits complexes, la
surveillance de la sécurité ne prend pas fin au stade de la fabrication.
Elle doit se prolonger par un suivi étroit des malades et la collecte de
nouvelles données scientifiques. C’est ce qu’on appelle la
pharmacovigilance. Son efficacité au niveau national dépend directement de
la participation active des professionnels de la santé.

Les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, infirmières, dentistes,
etc.) sont les mieux placés pour notifier les suspicions d’effets
indésirables dans le cadre de leurs activités quotidiennes de soins. Ils
doivent notifier ces effets indésirables même s’ils ont un doute sur la
relation effective entre le médicament en question et la réaction.

Action de l’OMS

L’OMS contribue à la sécurité mondiale des médicaments au moyen de son
Programme international de pharmacovigilance, mis en place dans les années
1960. Dans le cadre de cet effort de coopération, les États Membres et l’OMS
travaillent ensemble pour déterminer les liens possibles entre l’utilisation
d’un médicament et des effets secondaires. Près d’une centaine de pays ont
mis en place des systèmes nationaux de notification des effets indésirables
à la base de données gérée par le Centre collaborateur de l’OMS, l’Uppsala
Monitoring Centre. Lorsque des signaux révélateurs d’effets indésirables des
médicaments apparaissent, l’OMS communique les résultats à tous ses États
Membres.

De plus, l’OMS:

* facilite les échanges réguliers d’informations entre les États
Membres sur la sécurité et l’efficacité des médicaments, en faisant appel à
un réseau d’administrateurs nationaux de l’information;
* transmet rapidement aux autorités sanitaires nationales les
informations nouvelles sur les effets indésirables graves de produits
pharmaceutiques;
* diffuse des lignes directrices pour aider les pays à mettre en place
des centres de pharmacovigilance nationaux;
* aide les pays à renforcer leurs autorités de réglementation
pharmaceutique et leurs systèmes de notification;
* forme des professionnels de la santé à la pharmacovigilance pour les
médicaments nouveaux ou complexes (par exemple les antirétroviraux contre le
VIH);
* réunit les autorités de réglementation, la police, les responsables
des douanes et d’autres pour combattre les médicaments contrefaits dans le
monde.

Source OMS : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs293/fr/index.html