Servier présentait le Mediator comme coupe-faim dès 1966
Publié le 12-10-11 à 08:34 Modifié à 09:18 par Le Nouvel
Observateur
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111012.OBS2256/mediator-son-brevet-
de-1966-rattrape-servier.html
Un brevet pour le marché américain retrouvé par le "Canard enchaîné"
indiquait les propriétés anorexigènes de son médicament.
Dans le brevet déposé en 1967 pour le marché américain, Servier décrit
"l'activité anorexigène" de sa molécule. (L. M. - N.O.)
Après le "Nouvel Observateur" qui révélait que, dès 1977, la revue médicale
"Pratiques" dénonçait l'escroquerie sur la nature du Mediator, ce que ne
pouvait ignorer Servier, le "Canard enchaîné" du 12 octobre montre que le
laboratoire savait en 1966 que son médicament n'était qu'un coupe-faim.
Dans le brevet déposé en 1967 pour le marché américain, Servier décrit
"l'activité anorexigène, analgésique, anticonvulsivante et de régulation du
métabolisme des lipides" de sa molécule. Le document découvert par
l'hebdomadaire satirique présente bien l'effet coupe-faim comme premier
bénéfice du médicament qui allait s'appeler Mediator.
Le document américain prouve aussi que le même brevet a été déposé en France
en 1966, vantant les propriétés anorexigènes de sa nouvelle molécule.
"C'est inimaginable, et pourtant c'est écrit là"
Interrogée par le "Canard", Irène Frachon, le médecin qui avait dénoncé le
scandale du Mediator, réagit à ces nouvelles révélations : "Un mensonge de
quarante ans et ses conséquences meurtrières, c'est inimaginable, et
pourtant c'est écrit là".
Mis en examen pour "tromperie aggravée", Servier peut difficilement nier
qu'il connaissait l'existence de ce brevet déposé par la société Science
Union et Cie, une société crée par Servier.
Le Nouvel Observateur