E-med:Traitement pr�ventif du sida en Afrique : l'ONUSIDA au pied du mur.
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communiqu� de presse 21/03/2000
Du 29 au 31 mars 2000, se tiendra � Harar� (Zimbabwe) une consultation
internationale sur l'utilisation du cotrimoxazole (Bactrim) en pr�vention
des infections opportunistes du VIH. A l'issue de cette rencontre organis�e
sous l'�gide de l'ONUSIDA et de l'OMS, des recommandations pour am�liorer
l'acc�s � ce traitement essentiel sur tout le continent africain devraient
�tre publi�es.
Ce meeting qui r�unira chercheurs, m�decins, activistes et politiques
africains sera un test capital, qui peut et doit faire l'actualit� de la
lutte contre le sida : les organismes internationaux sont-ils pr�ts �
impulser la mise � disposition massive de traitements pr�ventifs, �
l'�chelle du continent ? L'ONUSIDA va-t-elle, au contraire, se cacher
derri�re les scientifiques pour demander une fois de plus un suppl�ment
d'enqu�te ?
En l'absence de programmes cons�quents pour l'acc�s aux antiviraux, le
cotrimoxazole est encore le produit le plus efficace pour lutter contre les
bact�ries et parasites qui d�ciment les personnes atteintes. Mais ce
traitement antibiotique simple, peu co�teux et relativement disponible, n'a
pas non plus mobilis� les gouvernements ou les bailleurs. Aucune vraie
strat�gie n'a �t� mise en place pour assurer sa prescription syst�matique
dans de bonnes conditions. R�sultat : les m�decins d'Afrique connaissent mal
son efficacit� pr�ventive et le prescrivent tr�s rarement � leurs patients.
Des rumeurs infond�es circulent sur les limites de son efficacit� et la
gravit� de ces effets secondaires.
Un luxe de mises en gardes et de recherches pr�liminaires � l'�thique
douteuse a retard� et interdit la mise en place d'une pr�vention bas�e sur
l'usage quotidien de ces traitements antibiotiques - dont les pays
occidentaux b�n�ficient pourtant depuis longtemps. Le scandale n'est pas
nouveau : il y a deux ans d�j�, l'Agence fran�aise de Recherche sur le Sida
�tait contrainte d'interrompre avant terme un essai sur l'efficacit� du
cotrimoxazole (compar�e � celle d'un placebo !) tant il devenait �vident
qu'une telle recherche, au co�t humain exorbitant, ne ferait que confirmer
ce que l'on savait d�j� : le cotrimoxazole est efficace, sauf chez ceux qui
n'en prennent pas. L'essai - men� en C�te d'Ivoire - a d�bouch� sur un
consensus national : ce traitement doit �tre administr� � tous les
s�ropositifs d�s l'apparition des premiers sympt�mes de l'infection ! A
Harare, il sera sans doute question d'ergoter sur les sp�cificit�s
r�gionales de la flore bact�rienne afin de mesurer l'applicabilit� des
r�sultats ivoiriens aux autres pays...
Act Up l'affirme clairement : nous en savons assez sur le plan scientifique.
Le passage de la recherche aux actes n'est pas aujourd'hui affaire
d'expertise, mais suppose un engagement des institutions internationales qui
en ont la charge, et des d�cisions politiques de la part des gouvernements
africains.
En organisant la consultation d'Harar�, l'ONUSIDA se place elle-m�me devant
une alternative. Soit cette instance joue son r�le, et publie une r�solution
o� les contributions scientifiques s'inscrivent dans un programme pr�cis et
global de dispensation des traitements pr�ventifs. Soit elle ne promulgue
que de vagues conseils, tire excuse de ce qu'il faudrait encore apprendre,
laisse aux gouvernements nationaux le soin d'envisager ce qu'il convient de
faire. On pourra alors s�rieusement se poser la question de l'utilit� de
cette institution. Act Up-Paris sera pr�sent � Harar�, et ne se privera pas
d'en tirer les conclusions qui s'imposent.
Arlindo Constantino
charge de communication
Act Up-Paris
tel 01 49 29 44 75
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