[e-med] Un vaste marché mondial existe pour des tests de dépistage de la tuberculose améliorés

Un vaste marché mondial existe pour des tests de dépistage de la tuberculose
améliorés
Malgré un milliard de dollars dépenses chaque année dans le monde pour
dépister la tuberculose, des millions de cas passent inaperçus dans les pays
en développement

25 OCTOBRE 2006 | GENÈVE -- Un marché mondial important et largement
inexploité existe pour des tests de dépistage de la tuberculose plus
efficaces et plus abordables dans les pays à revenu faible ou intermédiaire,
où se produisent actuellement la plupart des cas de tuberculoses.
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2006/pr61/fr/index.html

Telle est la principale conclusion d'un nouveau rapport, intitulé Diagnostic
de la Tuberculose: Demande mondiale et marché potentiel, rendu public
aujourd'hui par le Programme spécial de recherche et de formation concernant
les maladies tropicales (OMS/TDR) et par la Fondation pour des Outils
diagnostiques nouveaux et novateurs (FIND).

La plupart des personnes atteintes de tuberculose dans le monde, ou qui
vivent dans des zones à risque, n'ont pas accès à un dépistage rapide et
précis, indique ce rapport, qui constitue l'examen le plus complet à ce jour
du marché du diagnostic de la tuberculose. Des tests améliorés pourraient
stimuler les efforts de lutte contre la tuberculose et répondre à une
demande importante du marché, ajoute le rapport, qui appelle l'industrie à
investir dans des outils de diagnostic destinés aux pays à revenu faible ou
intermédiaire.

Un tiers de la population mondiale est atteinte de tuberculose latente et
court le risque de voir la maladie devenir active. Le VIH alimente
l'épidémie de tuberculose dans de nombreux pays et la multirésistance aux
médicaments fait constitue une menace croissante. Chaque année, 1.7 million
de personnes meurent de tuberculose, souvent parce que l'infection n'a pas
été diagnostiquée, ou alors trop tard pour être traitée.

"La menace de la tuberculose et du VIH continue à croître dans de nombreuses
parties du monde et les gouvernements ont besoin de méthodes de diagnostic
de haute qualité pour faire face à cette épidémie," explique le Dr Robert
Ridley, Directeur de TDR. "Nous avons besoin de tests simples pour dépister
et identifier une tuberculose active. Il faut aussi de nouveaux tests pour
suivre les effets du traitement, pour identifier une éventuelle résistance
de la bactérie aux médicaments et pour détecter les infections latentes chez
les patients qui risquent le plus d'évoluer vers une tuberculose active."

Sur les quelque 9 millions de personnes qui développent une tuberculose
active chaque année, la plupart ne reçoivent toujours pas de diagnostic
confirmé par un laboratoire.

Seuls 2.2 millions de cas de tuberculose sont diagnostiqués et enregistrés
annuellement par examen microscopique de frottis, le test le plus largement
répandu. D'autres cas sont diagnostiqués au moyen d'une combinaison souvent
inefficace et parfois inutile de radiographie thoracique, de cultures
bactériennes et de conjecture.

Le marché mondial du diagnostic de la tuberculose représente deux fois celui
des médicaments utilisés pour traiter la maladie. On dépense environ US$1
milliard par an dans le monde en tests et en évaluation permettant de
dépister quelque 10 millions de personnes, alors qu'environ US $300 million
sont consacrés aux médicaments destinés au traitement.

Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où sont effectués les trois
quarts des tests et du dépistage, près de US$326 millions sont dépensés
chaque année en outils de diagnostic - et un marché potentiel encore plus
important existe pour des outils plus efficaces et plus abordables. Entre 70
et 90% du marché potentiel pour les nouveaux outils de diagnostic de la
tuberculose se concentrent dans les 22 pays où la charge de la tuberculose
est la plus élevée.

Les techniques de pointe de diagnostic moléculaire ou par culture rapide
disponibles dans les pays développés sont en général trop complexes et trop
coûteuses là où la prévalence de la tuberculose est la plus élevée, observe
le rapport. Or, les tests traditionnels de frottis, de radiographie et de
culture risquent de ne pas permettre d'identifier avec précision une
tuberculose active, surtout chez des patients VIH-positifs. De telles
méthodes de diagnostic ne permettent souvent pas de distinguer clairement
entre tuberculose latente et tuberculose active, ni entre les formes de la
maladies sensibles aux médicaments et celles qui y résistent.
"Il existe une technologie permettant de fabriquer de meilleurs outils, et
ce rapport ne laisse aucun doute quant à l'existence d'un vaste marché
mondial," a déclaré le Dr Giorgio Roscigno, Directeur général de FIND. "Les
développeurs de diagnostics disposent d'une opportunité énorme d'accroître
leurs investissement pour répondre à ce très réel besoin. Nous devons
utiliser cette analyse de marché pour encourager la mise au point d'outils
de diagnostic précis, abordables et faciles à utiliser pour les pays en
développement."

Avec ce rapport, c'est la première fois qu'un réseau international de
chercheurs et d'experts s'est penché sur le gamme entière des test
disponibles sur le marché en ce qui concerne: la maladie active, l'infection
latente, la résistance aux médicaments et la réponse au traitement. Le
rapport a été financé par la Fondation Bill et Melinda Gates et plus de 100
experts de la santé publique et de l'industrie y ont participé, ainsi que
plusieurs organisations internationales.

Malgré l'accroissement du financement mondial de la lutte contre la
tuberculose et l'émergence de partenariats public-privé pour soutenir le
développement de produits, l'intérêt commercial pour les outils de
diagnostic de la tuberculose a été limité par le manque d'information sur la
taille et la nature du marché du diagnostic de la tuberculose, surtout dans
le monde en développement, remarque le rapport. La plupart des test
récemment mis au point servent des laboratoires de haute technicité dans les
pays industrialisés, qui comptent moins de 5% de la totalité des cas de
tuberculose recensés dans le monde.
"Le monde a un urgent besoin de nouveaux outils de diagnostic sûrs et
abordables pour simplifier la détection des cas," a déclaré le Dr Mario
Raviglione, Directeur à l'OMS du Département Halte à la tuberculose. "En
dépit des progrès scientifiques qui font rapidement évoluer d'autres
domaines, la plupart des tuberculeux de notre planète n'ont accès qu'à
l'observation au microscope traditionnelle qui nécessite des tests répétés,
qui risque de passer à côté de la moitié des cas et qui fonctionne
particulièrement mal dans le cas de patients co-infectés par le VIH"

Rien que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, on effectue chaque
année plus de 66 millions d'examens microscopiques des frottis, 39 millions
de radiographies du thorax et 8.5 millions de cultures sur des patients
soupçonnés d'être infectés par la tuberculose - au moyen de technologies
mises au point il y a 50 ou 100 ans. Le rapport a mis en évidence des
variations régionales spectaculaires en matière de dépistage, la Russie,
l'Inde et l'Afrique du Sud totalisant 91% des cultures du germe de la
tuberculoses effectuées dans les pays endémiques, alors que l'Asie
représente près de 68% du marché mondial de la radiographie du thorax.

Comparé à ceux des vaccins et des médicaments, le coût de la mise au point
de nouveaux outils de diagnostic et de l'adaptation de ceux qui existent
déjà est relativement faible - environ US $1-10 million par plate-forme
technologique, observe la rapport. Il extrapole une demande de sept produits
hypothétiques susceptibles d'être mis au point grâce à un investissement de
cet ordre de grandeur.

Un test capable de détecter une infection latente et de prédire sa
progression vers une maladie active pourrait trouver la plus grande
utilisation, avec un marché potentiel de quelque 204 millions d'évaluations
de patients par an, conclut le rapport en soulignant: "Un tel test, s'il est
largement mise en ouvre et accompagné d'un traitement efficace, pourrait
révolutionner la lutte contre la tuberculose."

Des marchés importants existent également en matière de:
dépistage aux points de service - (cliniques et postes sanitaires) avec un
marché potentiel de quelque 79 millions d'évaluations de patients par an.
technologies de 'remplacement' moins révolutionnaires pour l'observation de
frottis, la culture et les tests de pharmacosensibilité. Leurs marchés
potentiels sont respectivement de 49 millions, 20 millions et 23 millions
d'évaluations de patients par an.

Jean-Francois de Lavison, Président du Syndicat de l'industrie du diagnostic
in vitro, a qualifié le rapport de "révolutionnaire", soulignant qu'il
"expose clairement les problèmes qui entourent les test existants et
explique de quels genres d'outils de diagnostic améliorés on a besoin et où
leur impact pourrait être le plus important."
TDR collabore avec ses parrains que sont l'UNICEF, le PNUD, la Banque
mondiale et l'Organisation mondiale de la Santé, ainsi qu'avec des
partenariats public-privé tels que FIND, pour aider à coordonner une
approche en matière de recherche en santé qui serve les pays en
développement. FIND est une organisation à but non-lucratif qui se consacre
exclusivement à la mise au point de tests de diagnostic rapides, précis et
abordables pour les maladies liées à la pauvreté dans le monde en
développement.

A propos de TDR
Le programme spécial de recherche et de développement concernant les
maladies tropicales (TDR) est un programme mondial de collaboration
scientifique créé en 1975 et patronné par l'Organisation mondiale de la
Santé, la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le
développement et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance. Il est basé à
Genève, en Suisse. Il met l'accent sur la recherche portant sur les maladies
négligées qui touchent les pauvres, dans le but d'améliorer les approches
existantes et de mettre au point de nouveaux moyens de prévenir,
diagnostiquer, traiter et combattre ces maladies.
Pour plus de renseignements, veuillez contacter :

Jamie Guth, TDR
OMS Genève
Tél. portable : +41 79 441 2289
Courriel : guthj@who.int

Samantha Bolton/Jewel Thomas
FIND, Genève
Tél. portable : + 41 79 239 2366
Courriel : media@finddiagnostics.org

Glenn Thomas
Partenariat Halte à la tuberculose
OMS Genève
Tél. portable : + 41 79 13893
Courriel : Thomasg@who.int