[e-med] (4)TUBERCULOSE Faute d'un test de dépistage efficace, plus de la moitié des malades ne sont pas soignés

Bonjour,

Je souhaiterais nuancer la question avec l'apport de la situation dans les
pays industrialisés, en donnant l'exemple de Paris et de la France
(contextes dont je m'occupe maintenant après avoir connu précédemmentla
situation en Afrique de l'Est).

Les cas de TB rapportés en France en 2003 étaient d'environ 6300, mais dont
presque la moitié diagnostiquée chez des personnes nées à l'étranger, en
majorité dans un pays d'Afrique sub-saharienne, réalisant une incidence de
187 pour 100000 dans cette population, et se raprochant donc de la situation
dans les pays d'Afrique de l'Ouest (hors co-infection VIH avancée).
Hors, en France, on note en fait des caractéristiques de diagnostic plutôt
plus péjoratives que celles signalées par JL Rey : parmi les formes
pulmonaires isolées ou associées qui représentent classiquement environ 70%
des cas, seuls 60% (au mieux) ont un examen direct positif (en France!)et
74% (au mieux)une culture positive, ce qui correspond bien à un diagnostic
par examen direct positif pour environ 40% seulement du total des cas de
tuberculose.
Donc non seulement ce diagnostic ignore les extra-pulmonaires mais manque
aussi 40% des formes potentiellement contagieuses (toutes tuberculoses à
localisation broncho-pulmonaire).

L'intérêt de nouveaux moyens diagnostiques est donc certain, y compris pour
les pays industrialisés. Pour les PVD, l'accès à la Rx et la culture me
semblent en premier lieu essentiels. Mais aussi, en perspective, existent
des pistes de diagnostic avec les actuels tests de dosage d'interféron,
aujourd'hui utilisés pour le diagnostic d'infection latente, mais qui
semblent pouvoir évoluer pour un diagnostic de maladie dans certains cas.

Dr H Pierre Mallet
Cellule Tuberculose - DASES
Département de Paris
44, rue Charles Moureu
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