[e-med] Une étude montre que des médicaments indiens de mauvaise qualité finissent en Afrique

(Remerciements à CR pour la traduction de cet article. Triste réalité ... CB)

Une étude montre que des médicaments indiens de mauvaise qualité finissent en Afrique
De Anna Edney Sep 18, 2014 2:00 AM GMT+0200

http://www.bloomberg.com/news/2014-09-17/india-s-poor-quality-drugs-end-up-
in-africa-study-finds.html?utm_campaign=KFF%3A+Global+Health+Report&utm_sou
rce=hs_email&utm_medium=email&utm_content=14186246&_hsenc=p2ANqtz-_syCC_wjn
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z8eerXRw&_hsmi=14186246

Des génériques envoyés par quelques labos indiens en Afrique se sont montré
de moins bonne qualité que ceux vendus par ces mêmes labos en Inde ou
ailleurs qu'en Afrique, selon des tests faits sur 1.470 échantillons, ont
annoncé des chercheurs.

Deux antibiotiques largement utilisés et deux traitements de la TB,
clairement fabriqués en Inde, contiendront très certainement moins de
principe actif quand ils sont vendus en Inde, en comparaison des mêmes
produits vendus à d'autres pays comme la Russie ou la Chine, d'après un
article du National Bureau of Economic Research
http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2492979#\#

Ces résultats laissent entendre que les fabricants indiens envoient vers
les pays plus pauvres des médicaments de mauvaise qualité, écrivent les
auteurs.

Les inspections de la U.S. Food and Drug Administration FDA ont mis en
évidence des questions sur la qualité dans les sites de fabrication
indiens,
comme la manipulation et la tromperie sur les tests faits pour montrer que
le principe actif est bien actif comme il le devrait. La FDA a écarté plus
de 36 sites de fabrication en Inde, dont certains appartenant à Ranbaxy
http://www.bloomberg.com/quote/RBXY:IN et aussi à Sun Pharmaceutical
Industries http://www.bloomberg.com/quote/SUNP:IN, qui ne peuvent plus
fournir les Etats Unis. L'article ne citent pas les produits concernés.

Des productions de génériques de qualité inférieure
peuvent s'avérer dangereux pour les malades et promouvoir des résistances
qui saperont dans le futur l'efficacité de produits mêmes s'ils sont de
bonne qualité, déclarent les chercheurs dans leur rapport. Fabriquer des
antibactériens de mauvaise qualité peut s'avérer très lucratif car détecter
les questions de qualité peut être très difficile à faire par les
utilisateurs finaux.

L'Organisation of Pharmaceutical Producers of India (le LEM local NDLR) a
refusé de commenter. Il en est allé de même pour Sun Pharma. Krishnan
Ramalingam, le porte-paroles de Ranbaxy, n'a pas répondu à un email lui
demandant de commenter.

Widespread Manufacturing Researchers, un institut académique dirigé par
Roger Bate, financé par l'institut The Legatum Institute et par des fonds
canadiens du Humanities Research Council of Canada, a réuni 1.470
échantillons fabriqués par 17 labos indiens. Les échantillons ont été pris
dans des pharmacies en Afrique, en Inde et dans des pays aux revenus
moyens, dont la Chine et la Russie ainsi que le Brésil.

Lors d'une conférence tenue hier à Washington, Bate a déclaré avoir vu des
produits de la pire qualité de ces mêmes labos dans certains pays. Il
s'agit de fabricants bien établis qui se permettent d'expédier des produits de
mauvaise qualité à l'étranger.

Les chercheurs ont montré que 17,5% des échantillons de rifampicine vendus
en Afrique étaient sous-dosés, ils avaient moins de 80% de la quantité de
principe actif voulue. En Inde, 7,8% du médicament est apparue sous-dosée,
selon cet article.

Résultats sur les antibiotiques

Environ 9% des échantillons de ciprofloxacine, un antibiotique largement
utilisé, vendus en Afrique se sont montré sous-dosés, contre 3,3% en Inde
et zéro pour cent ailleurs. Des quatre produits étudiés, les chercheurs n'ont
étudiés que la ciprofloxacine dans les pays hors de l'Afrique et de l'Inde,
car la disponibilité du médicament dépend de la prévalence des
indications.

Au total, 10,9% des produits collectés se sont montrés défectueux lors des
tests sur le principe actif, et 7% apparaissent sous-dosés.
Le reste est fait de produit falsifiés, ce qui veut dire qu'ils ne
contenaient aucun principe actif et ils semblaient venir de Chine,
d'après les chercheurs.

Le risque d'être pris, en Afrique, est bas parce que les pays sont
typiquement pauvres, avec une population moins éduquée et que la
réglementation sur la qualité des médicaments y marche mal, ont écrit les
Auteurs.

Il faut aussi faire la distinction entre les labos qui suivent les règles
et les autres. La plupart des produits sous-dosés proviennent de labos qui ne
sont pas enregistrés dans le pays de destination et nombre de produits
falsifiés proviennent de labos régulièrement enregistrés, même s'il s'agit
de contrefaçons, d'après cet article.

Des attentes à la baisse

Le gouvernement indien ne s'attend pas aux mêmes niveaux de qualité que
d'autres agences de santé, a déclaré Mark Dybul, executive director du
Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la malaria et la TB.

L'Inde est un gros problème, a déclaré Dybul lors de cette conférence à
Washington. Ainsi, le gouvernement
indien fournit à ses citoyens les produits les moins chers et de la plus
mauvaise qualité pour lutter contre la tuberculose, alors que les produits
fournis par l'aide internationale sont d'une qualité nettement meilleure,
même s'ils sont achetés à des labos indiens, a déclaré Dybul.

Pour contacter les journalistes sur ce sujet: Anna Edney à Washington à
aedney@bloomberg.net
Pour contacter les éditeurs: Reg Gale à rgale5@bloomberg.netAndrew Pollack,
Drew Armstrong